Souvent plus chers, les tarifs réglementés du gaz et de l'électricité gardent la cote

Une majorité de ménages français demeurent fidèles aux tarifs réglementés du gaz et de l'électricité d'Éngie et EDF alors que de nombreuses offres de marché sont plus compétitives, dans un environnement de plus en plus concurrentiel, constate le régulateur de l'énergie dans un rapport publié mardi 1er décembre.

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Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), 33% des 10,6 millions de sites résidentiels abonnés au gaz avaient souscrit une offre de marché à la fin 2014, dont 16% auprès d'un fournisseur alternatif à Engie (ex-GDF Suez) qui propose à la fois des formules à prix libres et des tarifs encadrés par l'État.

Or, à la fin de l'an dernier, "des économies de l'ordre de 6 à 10% sur les factures pouvaient être réalisées en optant pour l'offre à prix fixe la moins chère", souligne la CRE dans son rapport sur le fonctionnement des marchés de détail français de l'électricité et du gaz naturel.

Une majorité de ménages français demeurent fidèles aux tarifs réglementés du gaz et de l'électricité d'Énergie et EDF alors que de nombreuses offres de marché sont plus compétitives, affirme le régulateur le 1er décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur le marché libre du gaz, Engie se taille la part du lion avec 48% de parts de marché, devant EDF (29%), l'italien ENI (12%), le français Direct Energie (8%) et le belge Lampiris (3%).

Dans l'électricité, seuls 10% des 31,6 millions de ménages s'étaient détournés des tarifs réglementés (TRV) fin 2014 pour choisir une offre libre proposée par EDF ou des fournisseurs alternatifs, alors que les gains possibles sur la facture se chiffrent à environ 6%.

Seulement deux fournisseurs sur les douze actifs au niveau national dans l'électricité disposent d'une part de marché supérieure à 3% des offres libres : Engie (71%) et Direct Energie (27%).

Le contexte économique est certes devenu plus favorable au développement de la concurrence, totale pour le gaz et l'électricité depuis juillet 2007, grâce à la baisse des prix sur les marchés de gros et de nouvelles formules tarifaires qui doivent couvrir les coûts des fournisseurs historiques, offrant une meilleure visibilité aux alternatifs.

"Méconnaissance"

Sur les six premiers mois de 2015, le marché a ainsi continué de s'ouvrir, avec 37,2% des clients résidentiels en offre de marché dans le gaz et 10,6% dans l'électricité.

Mais "un effort d'information reste toutefois nécessaire auprès des consommateurs", dont la faible connaissance du marché "confère un avantage notable aux fournisseurs historiques", insiste le gendarme du secteur.

Parmi les recommandations pour éviter des confusions bénéficiant à EDF et Engie, la CRE invite les administrations à ne plus utiliser les termes "facture EDF" ou "facture GDF" quand elles demandent des justificatifs de domicile, et de les remplacer par "facture d'électricité" ou "facture de gaz".

L'autorité administrative indépendante demande aussi aux anciens monopoles de ne pas joindre des documents de prospections commerciales aux envois liés aux tarifs réglementés.

"Par réflexe ou méconnaissance de l'ouverture des marchés, les clients contactent ainsi souvent le fournisseur historique en électricité lors d'un emménagement. Ce dernier peut profiter de cet appel pour leur proposer en parallèle un contrat en gaz naturel", illustre-t-elle.

Pour ce qui est des consommateurs professionnels et des grandes copropriétés, les tarifs réglementés sont en train d'être supprimés par étapes, comme le prévoit la loi sur la consommation du 17 mars 2014, dite loi Hamon.

À partir du 1er janvier 2016, tous les clients non résidentiels dont la consommation en gaz excède 30 mégawattheures par an et les immeubles d'habitation consommant plus de 150 MWh par an devront avoir souscrit à une offre de marché, tout comme les clients professionnels dont la puissance électrique souscrite est supérieure à 36 kVA (tarifs dits jaunes et verts).

"Des difficultés importantes subsistent pour réussir le passage en offre de marché de ces clients", souligne la CRE. Ainsi, 39.000 clients gaz n'avaient pas encore fait les démarches pour changer de formule tarifaire à fin octobre, et 238.000 dans l'électricité au 9 novembre.

Après une précédente date butoir fixée au 1er janvier 2015 pour les gros consommateurs de plus de 200 MWh, décalée deux fois jusqu'à fin septembre, plusieurs milliers de personnes avaient été menacées de coupure faute d'avoir sauté le pas en offre de marché.

AFP/VNA/CVN

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