Soudan du Sud : un groupe armé a enlevé au moins 89 adolescents

Un groupe armé a enlevé au Soudan du Sud au moins 89 adolescents dans la ville de Wau Shilluk (Nord), relançant l'indignation de l'Unicef contre l'enrôlement des enfants-soldats dans ce pays déchiré par la guerre civile.

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Des enfants soldats du Soudan du sud remettent leurs armes dans le cadre d'une cérémonie de démobilisation organisée par l'Unicef, le 10 février 2015 à Pibor, dans l'état de Jonglei.

Selon le communiqué du Fonds des Nations unies pour l'Enfance (Unicef), le nombre réel d'adolescents enlevés pourrait être bien plus élevé. Au Soudan du Sud, les belligérants utilisent des enfants-soldats depuis le début du conflit en décembre 2013.

Selon des témoins, des hommes armés non identifiés ont fait irruption à Wau Shilluk en début de semaine, allant de maison en maison pour enlever de force tous les garçons paraissant âgés de plus de 12 ans.

L'Unicef a condamné cet enlèvement de masse mais a indiqué ne pas avoir assez d'indices pour déterminer quel était le groupe armé responsable.

"Le recrutement et l'utilisation d'enfants-soldats détruisent les familles et les communautés", déclare Jonathan Veitch, directeur de l'Unicef au Soudan du Sud. "Les enfants sont soumis à un niveau incroyable de violence. Ils perdent leur famille et n'ont aucune chance d'être scolarisés", ajoute-t-il.

Depuis le début de la guerre civile en décembre 2013, l'Unicef estime qu'environ 12.000 enfants, essentiellement des garçons, sont utilisés comme soldats aussi bien par l'armée sud-soudanaise que par les forces rebelles.

Le conflit a débuté lorsque des combats ont éclaté au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par des divisions politico-ethniques aiguisées par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, respectivement dinka et nuer, les deux principaux peuples du pays.

Depuis, la guerre se poursuit malgré les nombreux cessez-le-feu signés et les pourparlers de paix en cours dans la capitale de l'Éthiopie Addis Abeba.

Un peu plus tôt dans le mois, un rapport de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) avait accusé les forces gouvernementales et les rebelles de "recruter activement" des enfants-soldats malgré les lois l'interdisant et les promesses répétées des deux camps de cesser cette pratique.

Le ministre sud-soudanais de l'Information Michael Makuei avait dénoncé ce rapport. "Pourquoi recruter des enfants-soldats, alors que nous avons des effectifs suffisants ? Nous n'avons pas d'enfants-soldats" dans nos rangs, avait-il déclaré à sa parution.

Wau Shilluk est une ville située sur le fleuve, dans l’État pétrolier du Haut-Nil (nord-est). Sa population a cru drastiquement avec l'arrivée de dizaines de milliers de déplacés en 14 mois de guerre civile. Beaucoup fuient la capitale de l’État, Malakal, où les combats ont été particulièrement violents.

La zone est sous le contrôle du chef de guerre allié du gouvernement Johnson Olony, que HRW accusait de recruter des enfants dans son rapport de février.

AFP/VNA/CVN

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