Soudan: 19 morts en 8 jours de manifestations, démission d'un haut responsable

Dix-neuf personnes, dont deux membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations contre la hausse du prix du pain qui secouent le Soudan depuis le 19 décembre, selon un nouveau bilan des autorités.

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Elles avaient d'abord fait état de 8 morts parmi les manifestants, tandis que l'ONG Amnesty International affirme que 37 manifestants ont été tués. Un des partis de la coalition au pouvoir a évoqué le chiffre de 17 morts tandis qu'une formation d'opposition affirmait que 22 protestataires ont été tués. Depuis huit jours, le Soudan est confronté à un mouvement de contestation sociale qui touche plusieurs villes dont la capitale, et porte notamment sur le triplement du prix du pain en plein marasme économique. Mais au-delà des revendications sociales, les manifestants réclament aussi "la chute du régime" du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989.

Les troubles ont entraîné jeudi 27 décembre la démission d'Abdarouf Grnas, à la tête du ministère de la Santé pour la province du Nord. Cette démission est la première d'un haut responsable, de surcroît membre d'un parti membre de la coalition au pouvoir, depuis le début des manifestations. Moubarak el-Fadiel, à la tête du parti Oumma pour la réforme et le renouveau, a affirmé qu'il s'agissait "d'une première étape, qui sera suivie d'autres mesures", sans donner plus de précisions.

Appel à manifester

Des militants et des groupes d'opposition ont de nouvel appelé à manifester dans les jours qui viennent.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et le chef du Renseignement égyptien, Abbas Kamel, rencontrent le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum, le 27 décembre.

"Nous appelons le peuple soudanais à poursuivre ses manifestations jusqu'à ce que nous obtenions la victoire en renversant le régime", a ainsi lancé le Parti communiste dans un communiqué. Plusieurs de ses membres ont été arrêtés en marge des protestations. La formation communiste a aussi appelé "tous les partis d'opposition à s'unir et à travailler ensemble pour coordonner ce mouvement".

Un réseau de journalistes soudanais défendant la liberté d'expression a aussi lancé jeudi 27 décembre  une grève de trois jours afin de protester contre la répression gouvernementale, dans ce pays d'Afrique classé 174e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par Reporters sans frontières. Le rédacteur-en-chef du journal indépendant Al-Tayar, Osmane Mirghani, a de son côté indiqué que les services de sécurité avaient emmené jeudi 27 décembre huit journalistes qui protestaient devant les locaux d'Al-Tayar contre la répression. Ils ont été libérés peu après, a indiqué un de ces journalistes. Mercredi 26 décembre, le parti du Congrès populaire (PCP), membre de la coalition au pouvoir, a réclamé l'ouverture d'une enquête sur la mort de manifestants lors de ce mouvement de contestation à l'ampleur quasi inédite depuis trois décennies.

AFP/VNA/CVN

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