Sortir de la pauvreté grâce au "ginseng des pauvres"

A Lang Lo, 35 ans, chef d’un hameau reculé de la province de Quang Nam (Centre), est pionner dans la culture du Codonopsis pilosula, surnommé "ginseng des pauvre". Grâce à ses efforts, il a grandement contribué à améliorer les conditions de vie des habitants de la zone frontalière Vietnam - Laos.

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A Lang Lo et des racines du Codonopsis pilosula.

A Lang Lo est un jeune homme du hameau d’Achoong dans la commune de Ch’Om du district montagneux de Tây Giang. Il est né dans une famille pauvre et ses parents sont décédés quand il était encore très jeune.

Malgré la perte de ses parents et les difficultés matérielles, il aimait aller à l’école car il savait que pour sortir de la pauvreté, il fallait avoir des connaissances. C’est pour cela qu’il ne rechignait jamais à faire les deux jours de marche qui le séparaient de son école. Il enregistra d’excellents résultats à l’école secondaire et fut admis à l’internat des ethnies minoritaires de la province de Quang Nam.

Après avoir terminé ses études du lycée, il devint étudiant à l’Université d’économie de Dà Nang (Centre). Malheureusement, faute de moyens pour payer sa scolarité, il abandonna ses études et dut retourner dans son village natal.

Diversifier les cultures

Il revint au village avec des connaissances et avec le sens des affaires. Très vite, il se mit au travail pour cultiver le Codonopsis pilosula, une plante grimpante cultivée pour les vertus thérapeutiques de ses racines, que d’aucuns surnomment "ginseng des pauvres". "Cette plante existe depuis longtemps, mais les habitants locaux ne savent pas comment en profiter. Ils savent seulement pratiquer la riziculture pour gagner leur vie. J’en ai cultivé en intercalant d’autres cultures", fait savoir A Lang Lo.

Premier cultivateur du Codonopsis pilosula dans le village, ce jeune homme a gagné, après deux ans, des dizaines de millions de dôngs de la vente de ses racines poussant sur environ 2 ha. À la suite de ses premiers succès, il a décidé d’étendre la superficie de plantation à 5 ha.

Les familles du hameau d’Achoong ont suivi son modèle de culture pour gagner mieux leur vie et développer l’économie familiale. Il a fourni gratuitement des graines et leur a ensuite enseigné comment les planter efficacement. Actuellement, tout son hameau cultive cette plante. Ayant gagné la confiance des villageois, A Lang Lo a été élu chef du hameau d’Achoong.

Le Codonopsis pilosula.

Au début de l’année 2019, il a établi le modèle de la coopérative du Codonopsis pilosula. Véritable pilier de la coopérative, il en est aussi l’un des principaux promoteurs. Cette coopérative dispose de 25 ha de Codonopsis pilosula âgés de 1 à 3 ans. Elle a réussi à vendre 7 lots de racines pour un montant total de 200 millions de dôngs.

A Lang Lo ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. "Pour l’instant, la coopérative ne regroupe que 32 foyers. Mais je compte bien élargir le réseau à d’autres hameaux. Dans l’immédiat, il va falloir acheter une machine pour sécher les racines", explique-t-il.

À chaque commune son produit

A Lang Nhêt est un des membres de ladite coopérative agricole. Il dispose d’un hectare de Codonopsis pilosula. Il est plus que satisfait car ses racines se vendent très bien et lui rapportent chaque année environ 60 millions de dôngs. "La participation à la coopérative m’a permis de découvrir de nouvelles techniques de culture et d’obtenir un meilleur rendement", indique-t-il. "Et puis, la coopérative me garantit des débouchés et des prix stables, ce qui n’est pas négligeable… Aujourd’hui, je m’en sors plutôt bien".

"Auparavant, les familles d’ici n’avaient pas de maisons en briques, ni réfrigérateur ou téléviseur. Mais depuis qu’ils savent planter le Codonopsis pilosula, leur vie s’améliore petit à petit. On peut dire que grâce à cette plante, 100% des villageois d’Achoong sont sortis de la pauvreté", ajoute A Lang Lo.

Codonopsis pilosula est une plante qui s’épanouit particulièrement bien dans le district de Tây Giang. Matière de base pour certaines variétés d’alcool, de thé et de gélatine végétale, elle est cultivée essentiellement dans les communes d’A Xan, de Tr’Hy, de Gari et donc de Ch’Om.

Le secrétaire adjoint du Comité du Parti de la commune Ch’Om, Boloong Nhiêu, est l’un des plus fervents soutiens du programme "À chaque commune son produit". "La coopérative agricole d’A Lang Lo a été un modèle économique de la commune et a contribué à changer les pratiques des habitants qui se sont mis à développer des produits locaux, leur ouvrant par-là plus d’opportunités d’améliorer leur situation économique", souligne-t-il.


Thuy Hà-TN/CVN

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