Soc Trang: le théâtre Ro Bam reconnu patrimoine culturel immatériel national

Le Service de la culture, des sports et du tourisme de la province de Soc Trang (Sud) a tenu une cérémonie de réception du certificat reconnaissant le théâtre dansé Ro Bam des Khmers du Sud en tant que patrimoine culturel immatériel national.

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Le théâtre dansé Ro Bam.

À ce jour, cette danse classique est pratiquée par la seule famille de l’artisane élite Lam Thi Huong, dans la commune de Tài Van, district de Trân Dê, province de Soc Trang.
Cette année, Soc Trang a deux nouveaux patrimoines culturels immatériels nationaux: le théâtre dansé Ro Bam des Khmers et la fête Nghinh
Ông dans le district de Trân Dê.

Le Ro Bam est un art classique très emblématique de la culture khmère. Il s’agit en fait d’un mélange de théâtre et de danse, accompagné par un orchestre pinpeat.

Cette danse classique était, à l’origine, exécutée uniquement devant la famille royale khmère. Ce n’est que vers le milieu du XXe siècle qu’elle a été portée à la connaissance du public. Désormais, elle agrémente des manifestations publiques, des fêtes, et surtout, fait les délices des touristes.

Les épopées, les contes de fées, les légendes bouddhiques ou brahmaniques, dont le fameux Ramayana indien, sont reproduits sur scène dans un langage chorégraphique. C’est ainsi que les Khmers, danseurs nés s’il en est, définissent le Ro Bam, leur danse dramatique.

Deux types de personnages

Pratiqué à la cour, le Ro Bam met en scène deux types de personnages: d’une part, les gentils - ceux de la famille royale - qui ne portent pas de masque; et d’autre part, les méchants, qui sont masqués, dont le plus connu est le monstre Yeak. Parfois, on trouve aussi des bouffons qui apportent une touche de légèreté à l’ensemble.

Chacun de ces groupes de personnages a des pas, des attitudes et des cadences qui lui sont propres. Les mouvements sont très élaborés et exécutés le plus souvent avec lenteur. Tel geste dans telle posture des bras et des jambes a valeur de mot, et les mouvements enchaînés les uns aux autres prennent valeur de phrase. Ces gestes et postures codifiées évoquent toute la gamme des émotions, de la rage à la joie, en passant par la crainte et l’amour.

Les danseurs et danseuses portent généralement un sampot de coton, retenu par la ceinture et largement déployé à chaque pas, mais aussi une petite camisole à manches courtes, parés de bijoux étincelants. Pour ce qui est des masques, ceux du Ro Bam sont directement inspirés de la culture indienne. Très expressifs et animés, ils servent à humaniser les personnages animaux, dont Hanuman le roi des singes, Manoni le cheval, Korich l’oiseau divin ou Yeak le monstre…

Le Ro Bam est accompagné d’un orchestre pinpeat, constitué de cymbales et de tambours, qui rythment des scènes de combats. Le sralay, qui est une sorte de hautbois, illustre quant à lui des scènes dramatiques.

Au Vietnam, le Ro Bam n’existe plus que chez les Khmers de Trà Vinh et de Soc Trang, et n’est exécuté que sous le patronage des pagodes theravada.

VNA/CVN

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