France
SNCF : "reprise progressive" du trafic au troisième jour de perturbations

Le mouvement social à la SNCF perturbait à nouveau la circulation des trains dimanche 20 octobre pour son troisième jour, mais la direction prévoyait une nette amélioration du trafic lundi 21 octobre, sur fond de bras de fer autour du "droit de retrait" entre le gouvernement et les syndicats.

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La gare du Nord pendant une grève à la SNCF, le 24 avril à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Lundi 21 octobre, les trains Ouigo, dont le trafic a été très perturbé, voire nul, de même que les TGV, "circuleront normalement", a précisé la direction de la SNCF en fin de journée. Circulation normale également sur l'ensemble des lignes du réseau Transilien. Seuls les TER, avec trois trains sur quatre, et les Intercités (deux trains sur trois) continueront à être impactés.

Dimanche 20 octobre, la SNCF avait déjà noté une reprise "progressive, nette en Île-de-France, sur les trains grandes distances et dans certaines régions", mais "très difficile" dans d'autres comme l'Occitanie ou Champagne-Ardennes.

Mais en cette fin de week-end, la gare Part-Dieu à Lyon restait bondée, a constaté l'AFP. Le trafic TGV connaissait une légère amélioration, en revanche "il y a quelques TER mais ils ne sont pas nombreux", concédait un employé de la SNCF en gilet rouge à un voyageur souhaitant rejoindre Grenoble.

Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a rappelé dimanche soir 20 octobre sur franceinfo que les billets seraient remboursés "à 100%", précisant que cela concernait aussi ceux normalement non remboursables. Il a annoncé la mise en place rapide d'un fonds d'indemnisation d'un million d'euros pour les voyageurs qui ont subi "des dommages exceptionnels", notamment ceux qui ont dû acheter d'autres billets de transport ou se loger à l'hôtel.

À l'origine du mouvement, un accident survenu mercredi soir, lorsqu'un TER reliant Charleville-Mézières à Reims a percuté un convoi routier exceptionnel coincé sur un passage à niveau dans les Ardennes, faisant 11 blessés dont plusieurs hospitalisés. Le conducteur, qui a porté secours aux passagers alors qu'il était lui-même blessé, était le seul agent SNCF à bord du train.

Les syndicats contestent ce mode de fonctionnement, qui permet de faire circuler des trains sans contrôleur, évoquant des risques de sécurité pour les voyageurs.

"C'est un mode d'exploitation (...) très largement utilisé en Europe", a assuré le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, sur BFM TV.

Selon les syndicats, la direction leur a fait parvenir dans la matinée un "relevé de décisions" basé sur la réunion de cinq heures dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 octobre, qui s'est soldée par un échec.

Didier Mathis, de l'Unsa ferroviaire (2e syndicat de la SNCF), y voit des "avancées" : "La direction a pris en compte le fait que les engins en circulation sont vulnérables, mais nous maintenons le principe de précaution". L'Unsa tiendra des réunions à partir de lundi 21 octobre "pour décider de la stratégie à adopter".

"La direction reconnaît qu'il y a un souci, mais il n'y a pas de mesures concrètes. C'est pas fini, on va continuer", balaie Julien Troccaz, de Sud-Rail (3e syndicat).

"Personne n'est content"

Le ton est rapidement monté dès le début du week-end entre exécutif et direction d'un côté, et syndicats de l'autre.

Le Premier ministre Édouard Philippe a dénoncé samedi 19 octobre un "détournement du droit de retrait qui s'est transformé en grève sauvage" et "demandé à la SNCF d'examiner toutes les suites qui pouvaient être données, et notamment judiciaires". M. Djebbari a estimé que la SNCF pourrait prononcer des sanctions individuelles et saisir la justice, M. Pepy, a qualifié ce mouvement de "grève surprise" et "pas admissible".

Ils "n'ont pas compris qu'il y a une colère des agents à propos de la sécurité", s'insurge Julien Troccaz, de SUD-Rail, selon qui il n'y a pas de lien avec la prochaine journée d'action. Même son de cloche à l'Unsa.

À l'inverse, la CGT (première organisation à la SNCF) lie les revendications et appelle à participer "massivement" à la journée d'action du 5 décembre contre la réforme des retraites, en y joignant "les sujets d'entreprise, notamment la sécurité". Le syndicat accuse le Premier ministre de vouloir "le pourrissement".

Contrôleurs et conducteurs ont obtenu l'appui de politiques classés à gauche.

"Personne n'est content de ne pas avoir de train, mais les cheminots aujourd'hui se battent pour notre sécurité, pour un service public", a réagi Yannick Jadot (EELV).

Pour Fabien Roussel (PCF) "le gouvernement et le Premier ministre feraient mieux de donner des moyens à la SNCF plutôt que de dénoncer des cheminots qui défendent un service public des transports sûr et garanti", quand Clémentine Autain (LFI) a demandé de pas "opposer ceux qui prennent le train et ceux qui permettent aux trains de circuler".

Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national a considéré que "sur le fond, (les cheminots) ont très certainement raison de demander qu'il y ait plus de personnel". Mais "sur la forme, je suis en désaccord".


AFP/VNA/CVN

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