France
SNCF : les syndicats de cheminots se donnent du temps pour une éventuelle grève

Les syndicats de la SNCF ont décidé mardi 27 février de donner une chance à la concertation avec le gouvernement sur son projet de réforme du groupe public, avant d'arrêter, le 15 mars, une éventuelle date de grève.

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Un TER en gare de Villefranche-de-Lauragais, en Haute-Garonne, le 27 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si le 15 (mars), nous constatons que le gouvernement est dans la logique d'un passage en force, c'est-à-dire qu'il maintient son projet en l'état, alors il y aura grève à la SNCF", a déclaré Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots (1er syndicat du groupe), à l'issue d'une réunion intersyndicale.

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé lundi 26 février son intention de réformer la SNCF "avant l'été" avec des ordonnances et en supprimant le statut de cheminot pour les nouveaux embauchés.

"On a convenu de se réunir après la présentation du projet de loi d'habilitation des ordonnances, qui devrait tomber le 14 mars", afin d'examiner "le contenu" de ce texte, a expliqué à l'AFP Roger Dillenseger de l'Unsa (2e syndicat). "On a fait un travail entre organisations syndicales pour sortir une position unitaire responsable. On s'est engagé à entrer en concertation avec le ministère" des Transports, a-t-il ajouté.

M. Brun a précisé que la manifestation prévue le 22 mars par la CGT, avec l'Unsa et SUD-Rail, était "maintenue". La CFDT décidera "la semaine prochaine" si elle les rejoint, a indiqué Olivier Boissou, l'un de ses représentants. SUD-Rail s'est dit "plutôt satisfait de la teneur des débats".

Une concertation sur différents pans de la réforme est prévue en mars et avril par le gouvernement. Elle devra notamment "identifier" les contraintes des métiers du rail, selon la ministre des Transports, Élisabeth Borne, qui recevra jeudi les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, lors de rendez-vous séparés.

"Nous avons constaté que toutes nos critiques sur le rapport Spinetta (publié le 15 février, ndlr) ont été balayées par le gouvernement, rien n'a été retenu. Si on est dans cette situation de dialogue-là, on n'est pas dans le dialogue, on est dans la confrontation et donc on assumera la confrontation", a prévenu M. Brun.

"Tant qu'on n'est pas dans une négociation des contenus, on est dans la confrontation", a-t-il insisté.

''Une grève reconductible et dure''

"Si ça ne bouge pas" d'ici au 15 mars, "un préavis de grève sera déposé et ce sera une grève reconductible et dure", a dit à l'AFP Didier Aubert de la CFDT. Les quatre syndicats vont "envoyer demain (mercredi 28 février)  un courrier au Premier ministre et à la ministre des Transports", où ils diront que "le statut des cheminots n'est pas le sujet de la réforme", a-t-il ajouté.

Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, lors d'une réunion avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne, à Paris, le 19 février.
Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, lors d'une réunion avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne, à Paris, le 19 février.

 

"En prévision" d'un éventuel mouvement social, les syndicats vont déposer "dès demain (mercredi) soir 28 février une alerte sociale" nécessaire avant tout préavis de grève à la SNCF, a indiqué M. Brun.

Avant leur réunion, les syndicats avaient dénoncé "un passage en force" du gouvernement. La CGT envisageait "un mois de grève" pour le "faire plier". La CFDT proposait une "grève reconductible à partir du 14 mars". L'Unsa optait aussi pour une grève, que SUD-Rail voulait "dure".

"Personne n'a intérêt à un conflit long qui affaiblirait le train au moment où il redécolle", a déclaré à l'AFP le patron de la SNCF, Guillaume Pepy.

Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, lors d'une conférence de presse à Saint-Denis, le 27 février.

Si le groupe ferroviaire a présenté mardi 27 février de "bons résultats" pour 2017 -1,33 milliard d'euros de bénéfice net, gonflé par d'importantes déductions fiscales, avec une forte hausse de la fréquentation-, un conflit social long "casserait cette dynamique de conquête", a-t-il jugé.

"Je ne vais pas au conflit (...) Je dis simplement que nous devons avancer", avait assuré lundi 26 février le Premier ministre. "Face à ses concurrents, la SNCF ne peut pas rester la seule à recruter au statut", avait-il justifié, alors que le transport ferroviaire intérieur de voyageurs (TER, Intercités et TGV) doit être ouvert à la concurrence au plus tard fin 2023.


AFP/VNA/CVN

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