Skripal : Washington et les Occidentaux expulsent plus de 110 diplomates russes

Les États-Unis ont annoncé lundi 27 mars "la plus importante expulsion" d’"espions" russes de l’Histoire, dans le cadre de représailles coordonnées du camp occidental qui replongent le monde au temps de la Guerre froide, après l’empoisonnement d’un ex-agent russe au Royaume-Uni.

>>Ex-espion empoisonné : le Royaume-Uni expulse 23 diplomates russes

Dmitry Peskov, un porte-parole du Kremlin, à Moscou.
Photo : AFP/VNA/CVN

L’Australie s’est jointe mardi 27 mars au mouvement, en annonçant l’expulsion de deux diplomates russes, portant à au moins 116 le nombre de diplomates russes qui doivent être expulsés dans 23 pays, dont 16 de l’Union européenne.
Moscou, qui nie être à l’origine de l’empoisonnement à l’agent innervant de Sergeï Skripal et de sa fille Ioulia le 4 mars à Salisbury (sud de l’Angleterre), a immédiatement dénoncé un "geste provocateur" et promis de riposter à son tour, au risque de relancer la guerre des sanctions. "La Russie n’a jamais eu et n’a rien à voir avec cette affaire", a répété le Kremlin.
Washington mène, et de loin, le mouvement, avec l’expulsion de 60 diplomates russes considérés comme des "agents de renseignement" (48 dans diverses missions aux États-Unis, et 12 à la mission russe auprès de l’ONU) et la fermeture du consulat de Russie à Seattle, sur la côte Ouest, en raison de la proximité de la plus grosse base de sous-marins nucléaires américains.
Déplorant un "grave coup à la fois quantitatif et qualitatif" à la présence russe aux États-Unis, l’ambassadeur de Russie Anatoli Antonov a estimé sur le site d’information public Sputnik que Washington avait "réduit à néant le peu qu’il restait encore des relations russo-américaines".
"Les
États-Unis sont prêts à coopérer pour bâtir une meilleure relation avec la Russie, mais cela ne peut se produire que si le gouvernement russe change d’attitude", a commenté la Maison Blanche.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a, lui, prévenu que "de nouvelles expulsions" n’étaient "pas exclues" après cette opération "concertée". "Pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale, une arme chimique a été employée en Europe", a souligné le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.

La France, l’Allemagne et la Pologne ont demandé chacune à quatre diplomates russes de partir, suivies notamment par les pays baltes, la Hongrie ou encore l’Espagne. L’Ukraine, en guerre avec des séparatistes pro-russes depuis 2014, en a chassé 13, et plusieurs autres pays, membres de l’Otan pour la plupart, en ont déclaré d’autres persona non grata.
Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull a estimé que cette attaque participait d’un "schéma de comportement dangereux et délibéré de l’
État russe qui constitue une menace croissante pour la sécurité internationale".
L’Islande a de son côté annoncé, à l’instar de Londres, un boycott diplomatique de la Coupe du monde de football en Russie en juin-juillet.
"Réponse extraordinaire"
Le Royaume-Uni, qui avait déjà expulsé 23 diplomates russes, a salué la "réponse extraordinaire" de ses alliés. Cela "constitue le plus grand mouvement d’expulsion d’agents russes de l’histoire", s’est réjoui le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, tandis que la Première ministre Theresa May a estimé que la Russie était ainsi avertie qu’elle ne peut plus "bafouer le droit international".

AFP/VNA/CVN

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