Virus
Semblant de reprise du travail en Chine, l'OMS s'inquiète

La Chine connaissait un semblant de reprise du travail lundi 10 févier dans une atmosphère bouleversée par le nouveau coronavirus, dont le bilan dépasse désormais les 900 morts.

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>>Le bilan grimpe à 902 morts et près de 40.000 contaminés

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Un ouvrier au travail dans un chantier naval de Nantong, dans l'Est de la Chine, le 10 février.

Deux semaines et demie après le congé du Nouvel An lunaire, le pays reste largement paralysé par la psychose de la pneumonie virale et le patron de l'OMS a averti dimanche 8 février que l'épidémie mondiale n'avait peut-être pour l'heure que révélé "la partie émergée de l'iceberg". Plusieurs régions, abritant des dizaines de millions d'habitants, restent soumises à des restrictions de déplacement, notamment le Hubei, la province d'où est parti le virus, placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier.

Mais plusieurs villes et provinces ont décrété la reprise du travail au 11 février, même si les étudiants restent en vacances et que les entreprises sont incitées à laisser leurs employés travailler à domicile. Le nouveau coronavirus a fait 908 morts en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), où le nombre des personnes infectées dépasse les 40.000, selon le dernier bilan établi lundi par les autorités, confirmant une certaine stabilité dans la progression de l'épidémie.

Au cours des dernières 24 heures, 97 nouveaux décès ont été répertoriés en Chine continentale, dont 91 dans le Hubei. Le pays a dénombré plus de 3.000 nouveaux cas de contamination. Le virus 2019-nCoV, apparu en décembre sur un marché de Wuhan, la capitale du Hubei, a en outre tué deux personnes dans le monde, une aux Philippines et une autre à Hong Kong. Le bilan mondial de 910 morts dépasse désormais largement celui du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait 774 morts dans le monde en 2002-2003.

"Se préparer" pour le virus

L'expansion du virus hors de Chine pourrait s'accroître avec la transmission de la maladie par des personnes n'ayant jamais voyagé dans ce pays, a prévenu dimanche 9 février le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une employée dans une usine de Nantong, dans l'Est de la Chine, le 10 février
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a eu des cas inquiétants de propagation du #2019nCoV par des personnes sans antécédents de voyage" en Chine, a tweeté Tedros Adhanom Ghebreyesus en utilisant la dénomination scientifique provisoire du virus. "La détection d'un petit nombre de cas peut indiquer une transmission plus répandue dans d'autres pays; bref, nous ne voyons peut-être que la partie émergée de l'iceberg", a-t-il averti, alors qu'une "mission internationale d'experts" de l'OMS, dirigée par Bruce Aylward, vétéran ayant travaillé sur d'autres urgences sanitaires, est attendue lundi 10 février en Chine.

Selon le Dr Tedros, "tous les pays doivent utiliser la fenêtre d'opportunité créée par la stratégie de confinement pour se préparer à l'arrivée éventuelle du virus". La veille, l'OMS avait en revanche soufflé le chaud en notant que le nombre de contaminations relevées quotidiennement en Chine se stabilisait, même s'il est trop tôt pour affirmer que le pire est passé.

Métro à moitié vide

À Pékin comme à Shanghai, la circulation automobile connaissait lundi 10 février un léger regain d'activité, même si les deux mégapoles restaient très loin de leurs embouteillages habituels.

Une rue commerçante habituellement très animée à Pékin le 10 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au Sud, Canton a annoncé que ses transports en commun retrouveraient dans la journée leur rythme normal. Mais le métro de Pékin n'enregistrait que 50% de sa fréquentation normale pour un jour de semaine, selon les médias publics. Les salariés qui reprenaient le travail le faisaient parfois la peur au ventre. "Nous sommes inquiets, c'est sûr", déclare un employé d'un salon de beauté désert dans un quartier d'affaires de la capitale.

"Si des clients se présentent, on leur prend la température, on leur propose du désinfectant et on leur demande de se laver les mains", explique-t-il. Dans tout le pays, de très nombreux commerces ou restaurants, ainsi que les lieux publics comme les cinémas ou les salles de sport restent fermés.

Dans les bureaux, la mairie de Shanghai conseille d'éviter les regroupements de personnel en adoptant des horaires décalés, en évitant les repas entre collègues qui doivent conserver entre eux une distance d'au moins un mètre. Les systèmes d'aération par soufflerie doivent rester éteints.

Selon l'appli de travail en ligne DingTalk, près de 200 millions de personnes utilisaient ses services la semaine dernière pour pouvoir travailler à domicile. Signe des difficultés économiques provoquées par le virus, Pékin a annoncé lundi un bond de plus de 20% des prix de l'alimentation en janvier.

Une flambée liée aux différents blocages routiers imposés dans l'ensemble du pays dans l'espoir d'endiguer l'épidémie. "Certaines productions alimentaires peuvent se gâter avant leur acheminement vers les villes, étant donné les perturbations des transports et mesures de confinement, notamment les légumes, fruits et viandes", avertissait jeudi 6 février Lu Ting, économiste de Nomura.

Dans le monde, plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Cinq nouveaux cas (quatre adultes et un enfant, tous de nationalité britannique) ont été annoncés en France samedi 8 février, portant le total à 11 dans le pays.


AFP/VNA/CVN

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