Semaine inédite pour les Français face à l'épidémie qui s'accélère

Face à une situation qui "se détériore très vite", une semaine d'un genre inédit s'ouvre pour les Français, privés de la plupart des lieux publics et invités à rester chez eux, en attendant d'éventuelles mesures encore plus radicales pour tenter d'enrayer l'épidémie.

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Terrasse de café fermée à Paris le 15 mars à la demande du gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus.

Crèches, écoles et universités fermées depuis ce lundi matin 16 mars et pour plusieurs semaines, télétravail encouragé pour tous ou forcé pour les parents devant garder leurs enfants. Porte close également depuis dimanche 15 mars pour les restaurants et tous les commerces non essentiels. C'est dans cette situation encore inimaginable il y a une semaine que les Français se sont réveillés lundi. Et ce n'est peut-être qu'un début face aux concitoyens jugés "indisciplinés" quant aux mesures à respecter pour freiner l'épidémie.

Répondant aux rumeurs d'un confinement total et obligatoire immédiat, comme cela a été décidé en Italie ou en Espagne, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a assuré lundi 16 mars sur France Inter qu'il s'agissait d'une "fake news". Mais "nous prendrons toutes les mesures qui peuvent être utiles pour faire en sorte de modifier en profondeur les comportements", a-t-elle mise en garde.

Regrettant l'absence de prise de conscience de la population, elle a assuré que le gouvernement n'hésiterait pas à "prendre des mesures supplémentaires pour que cela imprime davantage dans le comportement de nos concitoyens". "Chaque Français et chaque Française ce matin doit se dire: comment je fais dès aujourd'hui pour diviser par trois ou quatre le nombre de personnes dont je m'approche", a insisté sur France Inter le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, reprenant à son compte le "cri l'alerte" lancé par les soignants : "Reste chez toi, c'est aussi simple que ça". Parce que la situation est "très inquiétante" et "se détériore très vite", a-t-il insisté.

"Le nombre de cas double désormais tous les trois jours", a-t-il souligné, insistant notamment sur les "centaines" de malades en réanimation et dont le pronostic vital est engagé, qui peuvent être des adultes, parfois jeunes et sans pathologies antérieures, et non pas seulement des plus de 65 ans. "Il y a une inquiétude que cette rapidité de l'épidémie entraîne une saturation du système hospitalier français, ce que nous voulons absolument éviter", a-t-il encore déclaré, citant notamment la situation difficile en Alsace et en Île-de-France.

Selon le dernier décompte de l'agence nationale de santé publique, Santé Publique France, le bilan de l'épidémie a grimpé dimanche 15 mars à 127 morts et 5.423 cas confirmés, soit 36 morts et plus de 900 cas supplémentaires en 24 heures. Plus de 400 personnes sont hospitalisées dans un état grave. C'est la plus forte augmentation quotidienne des cas et décès depuis l'apparition du virus en France, qui est officiellement entrée samedi dans le stade 3 de l'épidémie.

Tous acteurs de la santé

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a lui aussi appelé à une prise de conscience, alors que de nombreux Français, notamment à Paris, ont profité dimanche 15 mars du soleil printanier pour se presser dans les parcs et jardins publics.

Principales mesures de protection en France contre le coronavirus.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous sommes tous acteurs de la santé, les décisions que nous prenons au quotidien, la sortie que nous allons annuler, la soirée en famille ou le repas en famille que nous n'allons pas faire : tout cela est déterminant pour protéger la santé des Français", a-t-il lancé dimanche 15 mars sur France 2. Pour répondre à l'urgence, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé ce week-end la fermeture de tous "les lieux accueillant du public non indispensables à la vie de la Nation", des fermetures entrées en vigueur dimanche 15 mars qui s'ajoutent à l'interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes.

Les cinémas, bars, discothèques, restaurants, centres commerciaux, bibliothèques, salles de spectacles, musées et établissements sportifs sont fermés jusqu'au 15 avril. Bars et restaurants peuvent toutefois "maintenir leurs activités de vente à emporter et de livraison". Le gouvernement a également décidé de réduire drastiquement les transports longue distance, avec un trafic ferroviaire bientôt divisé par deux et seulement "quelques vols" internationaux. Les transports locaux seront toutefois épargnés.

La France renforce également les contrôles à sa frontière avec l'Allemagne qui a commencé à filtrer les automobilistes et piétons venant de France. Les commerces "présentant un caractère indispensable" comme les magasins d'alimentation, pharmacies, banques, stations-services ou de distribution de la presse et de tabac sont épargnés, tout comme les services publics.

Des mesures exceptionnelles ont été prises dans les bureaux de vote.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais aussi les pompes funèbres ou encore les fournisseurs des agricultures, selon un arrêté publié lundi 16 mars. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a de son côté assuré qu'il n'y aurait "pas de pénurie" tout en demandant aux Français de ne pas multiplier les achats de précaution.

Le second tour aura-t-il lieu ?

Les crèches, établissements scolaires et universitaires ferment lundi 16 mars dans toute la France. Seuls "les enfants de moins de seize ans des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire" seront admis dans les établissements scolaires, les autres bénéficieront d'enseignement à distance, au moins jusqu'aux vacances de printemps.

Malgré les mesures sanitaires dans les bureaux de vote, la participation au premier tour des élections municipales dimanche 15 mars a fondu à un niveau inédit, autour de 46%. Un effondrement historique qui nourrit des interrogations grandissantes sur le maintien du second tour. De nombreux élus demandent son report. Dans ce contexte, Édouard Philippe a annoncé depuis Le Havre qu'experts scientifiques et partis politiques seraient consultés "en début de semaine", en espérant obtenir un "consensus républicain" sur le sujet.


AFP/VNA/CVN

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