Séduire les investisseurs privés pour accélérer le retrait de l’État

Fin mars 2017, 96,5% des entreprises publiques avaient bénéficié d’une ouverture de leur capital social. Si le nombre d’entreprises du secteur économique public a drastiquement baissé, seulement 8% du montant total des titres offerts ont été souscrits par des investisseurs privés.

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Selon un rapport du Comité de pilotage du renouvellement et du développement des entreprises, le nombre d’entreprises publiques a considérablement diminué ces 15 dernières années, passant de 5.655 en 2001 à 718 en octobre 2016. De 2011 à 2015, 591 entreprises publiques ont été actionnarisées, soit 96,5% du plan.

Ayant pour la plupart une activité bénéficiaire, l’évaluation des participations de l’État est passée de 810.000 à 1.234.000 milliards de dôngs. Néanmoins, le processus de restructuration et de réorganisation des entreprises publiques est plus lent que prévu, et la rentabilité de leur activité ne correspond pas aux ressources qu’elles détiennent. Seulement 8% du montant des ouvertures de capital au secteur privé a intéressé des investisseurs.

Fin mars 2017, 96,5% des entreprises publiques ont bénéficié d’une ouverture de leur capital social.

Renouveler le modèle de développement

Le gouvernement a décidé de changer de modèle de croissance et de développement des entreprises. Il a donné instructions aux ministères, aux services et aux localités de poursuivre la réforme des textes pour accélérer la restructuration de l’investissement public, des entreprises publiques et du système financier et bancaire.

Les faiblesses constatées dans la restructuration des entreprises ont été circonscrites, et plusieurs mesures sont mises en oeuvre pour perfectionner le régime de l’actionnarisation. Désormais, les ministres et présidents des Comités populaires des villes et provinces, ainsi que les chefs d’entreprise, sont responsables devant le Premier ministre des résultats de ces restructurations avec, à la clé, des révocations de poste en cas d’échec.

Plus généralement, la restructuration du secteur économique public doit venir au soutien à la croissance économique et, pour ce, l’État se retire des secteurs où le privé excelle, excepté dans certains cas particuliers. Il s’agit d’abord des secteurs stratégiques pour la sécurité ou l’économie nationale, comme ceux de la défense, de l’électricité, de l’agroalimentaire et de la banque, où il restera actionnaire majoritaire ou unique, outre les entreprises déficitaires. Ce sera, aussi, les secteurs dont l’activité touche à l’intérêt général, dans lesquels l’État restera actionnaire non majoritaire ou minoritaire.

Selon le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê, également chef du Comité de pilotage de la rénovation et du développement des entreprises, il faut accélérer le rythme et améliorer l’efficacité de la réorganisation et de l’actionnarisation, et éviter les pertes de fonds et de biens publics.

La réorganisation, le renouvel-lement et le développement des entreprises publiques de 2011 au 1er trimestre 2017 ont abouti à plusieurs résultats importants, mais le processus reste lent. Force est de constater que l’État est encore majoritaire dans des entreprises de plusieurs branches et secteurs dans lesquels l’État ne doit pas détenir directement ou indirectement une participation majoritaire ou totale, notamment dans les groupes et compagnies générales.

Traiter les projets, entreprises déficitaires

La lenteur dans l’élaboration de politiques et mécanismes de réorganisation, de gestion des activités des entreprises publiques, ainsi que la restructuration, l’actionnarisation et le désengagement de l’État, sont aussi à blâmer, selon le Comité de pilotage de la rénovation et du développement des entreprises.

Le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê a demandé d’engager des changements plus vigoureux, fondamentaux et effectifs dans la réorganisation, la rénovation, le développement et l’amélioration de la rentabilité des entreprises publiques. Il a indiqué que ces dernières devaient se centrer sur les secteurs des services publics essentiels sur le plan social, de la défense et de la sécurité, ainsi que ceux qui sont délaissés par les autres acteurs économiques. Il faut réviser et prendre des mesures concernant les projets et les entreprises déficitaires, conformément aux mécanismes d’une économie de marché et, dans l’immédiat, perfectionner le plan de traitement de 12 projets et entreprises relevant de la tutelle du ministère de l’Industrie et du Commerce.

Quelque 240 entreprises à actionnariser

S’agissant du processus, il faudra d’abord déterminer les secteurs desquels l’État se retirera, selon les modalités précitées. Ces principes doivent être observés strictement, en particulier lors de l’actionnarisation stricto sensu, c’est-à-dire l’ouverture du capital aux investisseurs, prévenant qu’ils encourront des sanctions en cas de retards ou de pertes de fonds publics, avant de les engager à prendre toutes mesures utiles pour attirer des investisseurs stratégiques.

Dans une récente décision, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a adopté une liste de 240 entreprises publiques devant être actionnarisées durant la période 2016-2020, dont 5 banques à 100% capital étatique, et plusieurs grands groupes et compagnies générales comme MobiFone, le Groupe du charbon et des minerais du Vietnam (TKV), le Groupe des télécommunications du Vietnam (VNPT)… Parmi lesquels, 103 auront leur capital détenu à 100% par l’État, 4, à hauteur de 65%, 27, dans une fourchette allant de 50% à 60%, et 106, à moins de 50%.

Pour tenir les rôles de l’État dans le cadre d’une économie de marché, il est nécessaire de restructurer le secteur économique public répondant aux principes d’une économie centralisée et planifiée. Son outil majeur - il y en a d’autres - est l’actionnarisation, laquelle est considérée comme le moyen le plus sûr de désengager l’État au profit d’autres acteurs économiques, mais aussi et surtout, de changer les cultures d’entreprises.

D’ici à 2020, le gouvernement est déterminé à achever la restructuration des entreprises publiques en poursuivant leur actionnarisation. Pour celles qui l’ont déjà été, il souhaite qu’elles soient vraiment puissantes. Les entreprises actionnarisées ont contribué positivement au développement socio-économique du pays. Elles ont participé directement à l’élévation de la compétitivité de l’économie nationale, ainsi qu’au développement des marchés boursier et financier.

En effet, actuellement, 450 des 700 compagnies cotées en bourse sont des entreprises publiques ayant fait l’objet d’une restructuration. Toutefois, la plupart des entreprises actionnarisées sont de grande envergure, et font face à des difficultés qu’elles devront régler d’ici à 2020. Il s’agit de questions de finance et d’endettement.


Thê Linh/CVN

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