Sécheresse dans le Centre, les caféiers menacés

La sévère sécheresse qui sévit dans les provinces du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) menace des milliers d’hectares de caféiers.Les dégâts sont déjà estimés à des centaines de milliards de dôngs. Solutions.

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Les habitants de la province de Lâm Dông sont mobilisés jour et nuit pour arroser leur terrain de caféiers

Les caféiers du district de Di Linh, province de Lâm Dông souffrent. En témoignent leurs feuillages jaunis. Pour tenter de les sauver, beaucoup de planteurs des communes de Gia Bac, Son Diên, Tam Bô, Tân Nghia, les plus touchées par la sécheresse, sont mobilisés jour et nuit pour les arroser.

K’sim, domicilié dans la commune de Tân Nghia, district de Di Linh, s’est résolu à planter une tente à côté de son terrain de caféiers de 7.000 m². Pour arroser jour et nuit. «Les ouvrages hydrauliques sont presque à sec. Après deux heures d’arrosage, je dois attendre trois heures pour pouvoir continuer», soupire K’sim.

Selon le Bureau de l’agriculture et du développement rural de Di Linh, le district compte 42.000 ha de caféiers, mais les 48 ouvrages en hydrauliques ne permettent d’en alimenter que 7.000 ha. Ces dernières années, les habitants de Di Linh ont construit 4.000 réservoirs et foré 900 puits.

Lors de la première étape d’arrosage (de trois jours) avant le Têt, 86% de la superficie de caféiers du district de Di Linh a été arrosée. Pour cette deuxième étape, seulement 66% pourront l’être. «Pour faire face à la sécheresse qui pourrait s’aggraver, le district a élaboré un plan d’aide aux paysans», informe Trân Nhât Thi, chef du Bureau de l’agriculture et du développement rural de Di Linh. Le district coopère aussi avec le secteur de l’électricité pour améliorer le réseau électrique dans certaines régions afin d’assurer le pompage des puits.

Pas d’épisode pluvieux en vue

Le district de Bao Lâm se trouve dans la même situation. Le niveau des étangs, des lacs et des ouvrages hydrauliques baisse à vue d’œil, le fond est même visible chez certains. «Le district compte 45.000 ha de caféiers et théiers. Lors de la dernière sécheresse, seuls 75% de la superficie avaient été arrosés, provoquant de graves pertes», a fait savoir Dâu Van Xuân, chef du Bureau de l’agriculture et du développement rural du district de Bao Lâm. Le district ne dispose que de 21 ouvrages hydrauliques.

La province de Lâm Dông compte actuellement 152.000 ha de caféiers, essentiellement dans les districts de Di Linh, Lâm Hà, Bao Lâm, Duc Trong, Dam Rông et dans la ville de Bao Lôc. La menace d’une grave sécheresse plane sur ces localités. Les communes de Dan Phuong, de Phi Tô du district de Lâm Hà et de Ninh Loan, Dà Loan, Da Quyn de celui de Duc Trong seraient les plus touchées. Leurs lacs-réservoirs sont tous à sec, ou presque.

Priorités aux solutions de long terme

D’après le Service de l’hydraulique de la province de Lâm Dông, le niveau moyen des lacs-réservoirs de la province est de 25 cm inférieur à la même période de l’année passée. Sur le tronçon du fleuve Dông Nai, traversant la province de Lâm Dông, les trois stations de pompage de Duc Pho, Phù My, Phuoc Cat 1 ne peuvent fonctionner en raison du bas niveau d’eau.

La province de Dak Lak est aussi la proie de la sécheresse.
Photo : Duong Giang/VNA/CVN

La province de Dak Lak, également dans les hauts plateaux du Centre, se trouve dans la même situation, critique. Des milliers de foyers manquent d’eau pour leurs besoins quotidiens et des milliers d’hectares de caféiers sont en train de dépérir. Des pertes déjà estimées à 127 milliards de dôngs. Dans les districts de Krông Bông, Lac, Krông Nang, plus de 5.000 personnes manquent gravement d’eau. «Notre compagnie dispose encore de 4.000 m3 ce qui ne répond qu’à 75-80% des besoins des habitants. Nous devons couper l’eau à tour de rôle. S’il ne pleut pas, la situation deviendra critique», informe Trân Van Thiên, directeur de la Sarl d’approvisionnement en eau et d’investissement dans la construction de Dak Lak.

Face à cette situation, plusieurs districts ont construit des puits, lacs et étangs. Des citernes à eau sont fournies aux habitants. En outre, un comité de prévention et de lutte contre la sécheresse au niveau provincial et local a été fondé.

«Ce ne sont que des solutions provisoires. Pour faire face durablement à la sécheresse, il faudra construire un réseau d’ouvrages hydrauliques puissant, reforester les têtes de vallées et choisir des variétés caféières résistantes à la sécheresse», a estimé le Docteur Lê Ngoc Bau, directeur de l’Institut des sciences et des techniques agricoles et sylvicoles du Tây Nguyên. Pas d’autres alternatives pour les communautés de ces localités, où l’agriculture et d’autres secteurs extrasensibles au climat sont les piliers de l’économie, de devenir plus résistantes et de réduire leur vulnérabilité face à l’accélération des changements environnementaux, dont le changement climatique.

Huong Linh/CVN

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