Sécurité alimentaire au Vietnam : qui riz aujourd'hui, riz demain

Le secrétaire général du PCV, Nguyên Phu Trong, a réaffirmé lors du 3e Plénum du CC du PCV en octobre la volonté de préserver 3,8 millions d'hectares de terres rizicoles pour assurer la sécurité alimentaire. Le journal Tin Tuc (Nouvelles) s'est entretenu avec Nguyên Ngoc Tri, chef du Département de la culture du ministère de l'Agriculture et du Développement rural.

* Certains estiment que le rendement du riz est en progression et que le pays ne devrait pas forcément maintenir sa superficie rizicole actuelle. Que leur répondez-vous?

Actuellement, le rendement rizicole s'accroît et la structure de l'alimentation de la population a connu des changements en évoluant vers une réduction de l'amidon. Mais le Vietnam a encore besoin de vivres pour développer son élevage. Bien plus, afin de créer des variétés de riz de haut rendement, on a besoin de temps alors que le rendement est toujours limité de même que la superficie de terre agricole en raison de la croissance démographique. Face à cette situation, le maintien de la superficie rizicole est impératif.

Chaque année, le pays exporte environ sept millions de tonnes de cette céréale pour environ trois milliards de dollars. Ce qui contribue pour une large part à stabiliser l'économie et à assurer le bien-être social. Pour ainsi dire, le Vietnam a largement assez de riz mais il faut en prévoir tous les aspects sur le long terme. Le pays compte actuellement plus de 87 millions de personnes mais selon les prévisions, vers 2020, ce sera plus de 100 millions, et en 2050, plus de 120 millions. Si le pays réduit sa superficie rizicole, il sera alors difficile de garantir la sécurité alimentaire.

* Quelles seraient les conséquences d'une diminution des terres rizicoles sur l'agriculture et les paysans ?

Je pense qu'on ne devrait pas sacrifier les intérêts du long terme pour ceux du court terme, ni les intérêts des millions de paysans au profit d'une minorité. Il ne faut pas non plus voir seulement les intérêts d'un hectare de terres agricoles converties à d'autres fins pour oublier l'histoire millénaire de la civilisation du riz inondé. Car une fois ces terres affectées à une autre utilisation, on devra les bonifier de nombreuses années durant pour pouvoir à nouveau cultiver du riz. Le Vietnam est, en effet, l'un des cinq pays les plus touchés par les changements climatiques. Les inondations et les catastrophes naturelles menacent la sécurité alimentaire. La vigilance est donc de mise.

* Quelles solutions préconisez-vous pour maintenir la superficie rizicole actuelle ?

Le pays ne peut maintenir ses terres rizicoles par tous moyens sans tenir compte du développement urbain, des communications et des infrastructures. Selon les estimations du Département de la culture, lors de ces 20 dernières années, la superficie rizicole du Vietnam est passée de 4,5 millions à environ 4,1 millions d'hectares. La cause réside dans le processus d'industrialisation et d'urbanisation outre les changements climatiques. Parmi ces 4,1 millions d'hectares, environ 300.000 hectares sont récupérés pour des projets industriels et de développement urbain. Dans cette situation, il faut bien employer le foncier, mais les terres rizicoles doivent être préservées en vue de garantir la sécurité alimentaire du pays.

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

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