Route du Rhum: Gabart file, Josse et Coville déroutés, la tempête gronde

La Route du Rhum, partie dimanche 4 novembre de Saint-Malo, a déjà livré son lot d'histoires terribles avec de la casse pour Sébastien Josse et Thomas Coville alors que François Gabart trace sa route en leader d'une flotte particulièrement inquiète par la violente tempête qui se profile.

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Le Maxi Edmond de Rothschild, skippé par Sébastien Josse, au large de Saint-Malo après le départ de la Route du Rhum, le 4 novembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Lundi 5 novembre en début de soirée, Gabart (Macif) tenait toujours la tête de la course avec derrière lui le vétéran dans la catégorie des plus gros bateaux, les Ultims, Francis Joyon (Idec Sport).

Le marin de 62 ans se trouvait à 33 milles nautiques (61 km) de Gabart selon le pointage de 20h45, suivi par Armel Le Cléac'h (Maxi Banque Populaire IX), revenu dans la course après un arrêt express d'une demi-heure dimanche soir 4 novembre pour une réparation technique mineure.

Le trio a dans son viseur une grosse tempête prévue mardi 6 novembre dans le golfe de Gascogne avec conditions de mer très musclées dès la nuit à venir.

Selon la direction de course "une deuxième dépression, plus grosse, plus violente, plus rapide qui va atteindre les Ultim par sa face Sud" arrive. "Les trimarans géants auront probablement le temps d’éviter le gros de cette tempête puisqu’ils seront déjà à la latitude de Gibraltar…". Mais pas la suite de la flotte, comme les Multi50 et les Imoca qui "dès le lever du jour de mardi  6 novembre devront affronter plus de quarante nœuds de vent et plus de sept mètres de creux !" Et cela pourrait durer jusqu’à jeudi soir 8 novembre.

Flotteur arraché 

Le Sodebo Ultim skippé par Thomas Coville, le 4 novembre au large du Cap Fréhel, au départ de la Route du Rhum, a subi une avarie.
Photo: AFP/VNA/CVN

Plusieurs bateaux se sont déjà mis à l'abri dans divers ports de Bretagne comme Roscoff ou Brest. Selon le règlement, les concurrents ont droit à une escale sans pénalité si elle se fait dans un périmètre de 150 milles nautiques (277 km, soit jusqu’à La Rochelle).

Arrivé dans l'après-midi au port du Château, à Brest, Jean Galfione (Serenis Consulting) a assuré ne pas abandonner la mythique course malgré son arrêt. "Ça fait déjà une semaine qu'on stresse beaucoup, certains plus que d'autres, dont moi", a dit l'ancien perchiste, visiblement fatigué et déçu. "J'étais très positif en partant (...) mais une sorte d'angoisse s'est révélée plus forte que ce que je ne pouvais maîtriser, je me suis dit +non, ne va pas là-dedans+", a-t-il raconté.

La première nuit a déjà été marquée par de graves pépins, dont ceux subis par deux des favoris, Josse et Coville, tous deux déroutés vers La Corogne, à bord de leur maxi-trimarans sérieusement endommagés.

Le Maxi Edmond de Rothschild, bateau +volant+ de toute dernière génération skippé par Josse, a perdu une énorme partie des 8 m de long de son flotteur tribord tôt lundi 5 novembre, alors qu'il menait la course.

"On ne peut pas faire un pansement et repartir. Sébastien (Josse) est actuellement sous allure réduite, il rejoint La Corogne d'ici ce soir où une équipe sera là pour le récupérer. Il y a une nouvelle dépression qui arrive demain matin (mardi), il faut être rapidement à l'abri", a indiqué le directeur général de l'équipe Gitana, Cyril Dardashti.

Le manager a indiqué qu'il n'y avait "pas eu de choc". "Le bateau a freiné brutalement, je ne pense pas que Sébastien a accroché quelque chose. Il était dans le cockpit, il y a eu un grand coup de frein, il faisait nuit noire."

François Gabart à la barre du "Macif" navigue au large de Saint-Malo, le 4 novembre, juste après son départ pour la Route du Rhum.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le Maxi Edmond de Rothschild, mis à l'eau en juillet 2017, est un bateau de la classe très élitiste des Ultim (maxi-trimaran de 32 m de long pour 23 m de large maximum) et est capable de voler.

Autre favori même s'il pilote un Ultim plus ancien qui ne peut pas +voler+, Coville (Sodebo Ultim) a vu dans la matinée de lundi 5 novembre le carénage du bras avant bâbord se casser. Il était alors en 2e position, derrière Gabart.

Dans la catégorie Imoca - les bateaux du légendaire Vendée Globe - il y a eu aussi des avaries, notamment sur le voilier flambant neuf capable de voler de Jérémie Beyou (Charal), qui a un sérieux problème avec la barre de navigation. Beyou se dirigeait lundi soir 5 novembre vers Brest.

Gabart, lui, tient bon la barre. Lundi 5 novembre, il a posté un tweet. "Première nuit... premier bobos... Gitana s'en va :( Take Care Seb", a-t-il écrit avant de poursuivre: "Pas mal de bricoles aussi pour moi cette nuit mais tout va bien et on arrive bientôt en Espagne".


AFP/VNA/CVN

 

 

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