Revigorer le système de santé local

Les Vietnamiens optent de plus en plus pour des établissements sanitaires modernes, en l’occurrence hôpitaux et polycliniques des villes. Conséquence, ils sont surchargés. Pour y remédier, il faut investir davantage au niveau local, parent pauvre du système de santé publique.

>>Premier ministre : nécessité de réduire la surcharge hospitalière

Dans un poste de santé du district de Nam Dông, province de Thua Thiên-Huê (Centre).

Selon un représentant du ministère de la Santé, en raison du manque de grands projets d’investissement dans le système de santé publique local, à la différence du système de santé central (concrètement hôpitaux et polycliniques des villes), les postes sanitaires communaux et autres cliniques de districts rencontrent des difficultés en termes d’équipements et de personnel.

Remise à niveau nécessaire

Première faiblesse du système de santé publique local : le nombre insuffisant de cadres sanitaires et leurs capacités limitées. Ainsi, nombre d’entre eux n’ont suivi aucune formation depuis 5 à 7 ans pour remettre à jour leurs connaissances.

Seconde lacune, et non des moindres : les infrastructures et le matériel médical. Selon des données, dans les quelque 11.000 communes du pays, environ 3.200 postes de santé mériteraient d’être reconstruits et près de 3.600 autres d’être rénovés.

Face à cette situation, Triêu Dinh Thành, directeur du Service de la santé de la province de Diên Biên (Nord), a informé que «cette année, l’accent sera mis sur l’amélioration de la qualité des services sanitaires, notamment dans les communes reculées et en difficulté».

Depuis longtemps, Diên Biên connaît un manque de médecins et de pharmaciens. Les médecins n’y représentent que 26% du personnel médical. En outre, 60 des 130 postes sanitaires sont déclassés. Face à cette situation, le Service de la santé de Diên Biên a demandé au Comité populaire de la province de mobiliser des fonds pour construire 69 nouveaux postes de santé, de recruter du personnel pour les districts de Nâm Pô, Muong Nhe, Muong Cha et 18 communes nouvellement créées, ou d’élaborer des politiques incitatives pour attirer plus de médecins.

Il a aussi proposé de créer de nouveaux postes de santé impliquant l’armée.

Dans la province de Hà Nam (Nord), le service de la santé considère l’amélioration de la qualité des consultations et des traitements médicaux comme l’une de ses tâches principales pour 2015. «Le système de santé local peut tout à fait assurer les consultations et traitements concernant les maladies ordinaires. C’est nécessaire pour permettre non seulement de réduire la surcharge dans les hôpitaux des villes, mais encore pour abaisser les frais pour les patients», a affirmé le médecin Nguyên Xuân Quy, directeur du Service de la santé de Hà Nam.

Selon M. Quy, grâce aux aides du ministère de la Santé et d’organisations internationales, depuis un an, Hà Nam a équipé tous ses dispensaires de nouveau matériel, permettant de renforcer la confiance des patients et d’éviter qu’ils n’aillent se faire soigner dans les établissements d’échelon central, déjà surpeuplés.

Politiques incitatives

D’après des experts, le manque de médecins dans les postes sanitaires communaux et cliniques de districts, notamment dans les régions reculées, s’explique non seulement par les salaires trop bas, mais aussi par les conditions de travail difficiles.

Soins de santé donnés aux élèves d'une école primaire de la province de Son La (Nord).

Afin de remédier à ce problème, le médecin Tang Chi Thuong, directeur du Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville, relève que la mégapole du Sud propose des politiques incitatives afin d’attirer du personnel dans les districts de banlieue comme Cu Chi, Cân Gio, Binh Chanh, Hoc Môn et Nhà Bè. Par exemple, les médecins qui décident de travailler dans le district de Cân Gio bénéficient de primes mensuelles.

En outre, la ville perfectionne pas à pas son système de santé local en termes d’organisation du personnel, de bases matérielles et déploie un projet de cabinets de médecins généralistes.

La province de Lai Châu (Nord), quant à elle, continue son projet «Formation et développement des ressources humaines pour la période de 2010-2020». L’accent est mis sur la formation postuniversitaire pour les hôpitaux de niveau provincial et universitaire pour le système de santé local.

D’après Nguyên Công Huân, directeur du Service de la santé de la province de Lai Châu, celle-ci continuera le projet de rotation des médecins des hôpitaux d’échelon provincial vers les établissements ruraux. Elle envisage aussi d’appliquer des politiques de récompense et de créer davantage de conditions en faveur des cadres sanitaires des communes en situation difficile.

En outre, le secteur de la santé prévoit d’élaborer le projet d’amélioration de la qualité du système de santé local pour la période 2016-2020, avec comme priorité l’investissement dans les bases matérielles et les équipements, notamment dans les dispensaires des zones de sédentarisation.

De plus, d’après le Pr-Dr Pham Lê Tuân, vice-ministre de la Santé, ce ministère complétera et renforcera l’arsenal de politiques préférentielles pour les agents médicaux travaillant dans les régions montagneuses, reculées, défavorisées, et dans celles où vivent les minorités ethniques. Il s’agit concrètement de leur accorder des privilèges en termes de logement, d’assistance à la scolarisation de leurs enfants et autres politiques de soutien.

Huong Linh/CVN

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