Retrait de l’État des entreprises publiques : le nœud gordien a été tranché

Une forte accélération de l’actionnarisation des entreprises publiques est attendue grâce à une récente directive du Premier ministre Nguyên Xuân Phuc qui oblige ces dernières à être cotées en Bourse en vue d’une cession des participations de l’État.

>>Assurer la transparence du retrait de l’État du capital de Sabeco et Habeco

>>Actionnarisation : le désengagement de l’État se poursuit

>>Plafonnement du nombre d’actions de Vinamilk pour des étrangers

>>Le gouvernement engage l’actionnarisation de grandes entreprises

Les autorités ont réaffirmé la position du gouvernement d’actionnariser le secteur économique publique en assurant la transparence du désengagement de l’État.

S’agissant de l’actionnarisation des Compagnies générales par actions de bières, d’alcools et de boissons rafraîchissantes de Hanoï (Habeco) et de Saigon (Sabeco), le chef du gouverne-ment leur a demandé de procéder à une introduction en bourse. Il a indiqué qu’elles brillaient par leur absence du marché boursier, contrairement aux dispositions légales. En effet, la cotation en Bourse est obligatoire pour toutes les entreprises ayant achevé leur actionnarisation

en vertu d’une décision 51/2014/QĐ-TTg du 15 septembre 2014 prise par le Premier ministre.

Une chaîne de production de la Compagnies générales par actions de bières, d’alcools et de boissons rafraîchissantes de Hanoï (Habeco).
Photo : Huy Hùng/VNA/CVN

L’État est présent au capital de Habeco et Sabeco à hauteur de 81,79 et 89,59%. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a soumis au gouvernement une feuille de route pour une cession totale des titres détenus par l’État. Avec Habeco, cette participation, d’une valeur de 9.000 milliards de dôngs - plus de 403 millions de dollars, doit être réalisée cette année. Quant à Sabeco, le retrait de l’État sera effectué en deux tranches. La première, en 2016, porte sur 53,59 % de ses titres, pour une valeur de 24.000 milliards de dôngs - plus de 1,07 milliard de dollars. Et la seconde en 2017, sur les 36 % restants, de 16.000 milliards de dôngs - plus de 716,8 millions de dollars.

Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a donné pour instruction, lors de la réunion périodique du gouvernement du mois d’août, que le retrait de l’État soit réalisé de manière ouverte et transparente, conformément aux mécanismes du marché et à la pratique internationale, en évitant tous les questions d’intérêts, a déclaré le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce.

Selon l’Association de la bière, de l’alcool et des boissons rafraîchissantes du Vietnam (VBA), Sabeco est le premier brasseur du Vietnam avec 40% des ventes sur le marché en 2015, suivis par Heineken et Habeco, avec 20%, puis Carlsberg, avec 10%. Le secteur suscite d’autant plus de convoitises que le marché vietnamien de la bière est en forte croissance avec une hausse de la consommation de près de 40% dans la 2010-2015, tendance qui se poursuivra certainement avec l’entrée en vigueur des accords de libre-échange convenus récemment.

Cette directive du Premier ministre a été largement applaudie par les experts financiers. Selon Nguyên Duy Hung, président de la société de bourse SSI, toutes préoccupations des investisseurs relatives au processus de retrait de l’État sont levées.

Le retrait de l’État
de 12 grandes entreprises

Selon le classement de Brand Finance, Vinamilk reste la marque vietnamienne dont la valeur est la plus élevée, avec plus d’un milliard de dollars.
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN

Le gouvernement vietnamien prévoit son retrait de 12 grandes entreprises connues (voir encadré). Objectif : accélérer rapidement le processus d’actionnarisation pour améliorer la compétitivité des entreprises publiques afin de leur éviter des difficultés dans leur intégration à l’économie mondiale. Le chef du gouvernement vietnamien Nguyên Xuân Phuc vient de demander à la SCIC (State Capital Investment Corporation) de déterminer le moment opportun pour ces opérations et de lui soumettre les plans de retrait de dix entreprises, envoyant ainsi un message fort et significatif sur sa volonté de restructurer le secteur économique public.

Les analystes estiment que les cessions auront lieu l’année prochaine. Selon eux, ce dernier effort, combiné avec les plans de relèvement ou de suppression des plafonnements de la participation des entreprises étrangères, qui devraient probablement être réalisés l’année prochaine, devraient donner un coup de fouet au marché. La SCIC a déjà dévoilé des plans de cession des participations publiques de 12 grandes entreprises, dont huit sont cotées en bourse, opérations qui devraient dégager près de 7 milliards de dollars. Le retrait de l’État, concrètement celui de la SCIC, augmentera le volume de titres sur le marché, sa liquidité et son activité. Un regain d’activités qui sera d’autant plus significatif avec l’implication de davantage d’investisseurs étrangers en suite de la libéralisation des règles de plafonnement, ont-ils estimé.

Une politique d’actionnarisation justifiée

Tenir les rôles qui lui sont dévolus implique une restructuration en profondeur de l’ensemble du secteur économique public, dans le sens d’un retrait de principe de l’État, afin de répondre aux mécanismes d’une économie de marché. L’outil majeur de cette restructuration - il y en a d’autres - est l’actionnarisation.

Une telle opération est le moyen le plus sûr de désengager l’État de l’entreprise au profit d’autres acteurs économiques, mais aussi de changer de culture d’entre-prise, afin de pouvoir tenir son nouveau rôle. L’actionnarisation permet également de faire rentrer au capital des investisseurs, notamment stratégiques, qui vont apporter des financements, des nouvelles technologies et des savoir-faire. Elle permet aussi de liquider les filiales et les unités accusant de trop lourdes pertes ou qui sont insuffisamment rentables. Enfin, ces opérations donnent lieu généralement à des politiques gouvernementales de soutien à la formation et à l’apprentissage, notamment pour la reconversion du personnel surnuméraire ou licencié après ces opérations. Ces entreprises actionnarisées accèdent alors à un niveau supérieur de rentabilité et de compétitivité, comme il a pu être constaté depuis le lancement de la restructuration du secteur.

La restructuration s’est accélérée en privilégiant les actionnarisations dans les segments de l’industrie, du commerce, du transport et de la construction, tout en veillant à un renouvellement effectif des technologies comme des capacités en termes de ressources humaines.

Thê Linh/CVN

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