Restructuration de la dette publique pour 2018

Le gouvernement vietnamien s’est engagé à maintenir en dessous de 65% du PIB la dette publique, qui est tombée à 61,4% du PIB fin 2017 contre 63,6% en 2016.

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Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a promulgué fin avril la décision 437 sur le plan d’emprunt et de remboursement du gouvernement ainsi que les limites d’emprunt en 2018. Ces dernières pourront ainsi s’élever à 384.000 milliards de dôngs: 275.970 milliards provenant de prêts intérieurs et 108.030 milliards restants de prêts étrangers. Concernant le plan de règlement, le gouvernement devrait rembourser cette année 256.769 milliards de dôngs à ses créanciers.

D’après des chiffres du ministère des Finances, fin 2017, les dettes publiques du Vietnam ont représenté 61,4% du Produit intérieur brut (PIB), soit un peu moins que les 64,5% prévus. Fin avril 2018, elles sont estimées à 55,9% du PIB. Selon les estimations de l’Audit d’État du Vietnam, les emprunts publics devraient représenter 63,9% du PIB fin 2018 et la dette extérieure 47,6%, ne contrevenant pas en cela à la limite établie à moins de 50% du PIB. Le pays affiche actuellement un PIB d’environ 5 millions de milliards de dôngs, alors que sa dette publique s’élève à 2,8 millions de milliards, plaçant donc 30 millions de dôngs de dette sur chaque habitant.

Fin 2017, les dettes publiques du Vietnam ont représenté 61,4% du Produit intérieur brut (PIB).
Infographie: Ngô Hà/CVN

Faible viabilité du budget de l’État

Aux yeux de nombreux économistes, le budget de l’État connaît un énorme problème: 85% des recettes annuelles sont ainsi consacrées aux dépenses régulières et au règlement des dettes, alors que seulement quelque 10% sont réservées aux investissements de développement, contre plus de 30% en moyenne au niveau international.

Pour le Dr Phan Huu Nghi, chef du Département des finances publiques à l’Université nationale d’économie, l’augmentation des recettes et des dépenses budgétaires est plus rapide que la croissance de l’économie. “La viabilité du budget de l’État est depuis longtemps qualifiée de faible. Les dépenses budgétaires du Vietnam augmentent de plus de 10% par an, atteignant parfois même 20%, alors que la croissance économique n’est que de 6-7%”, a-t-il souligné. Selon les prévisions de l’agence de notation financière internationale Fitch Ratings, la dette publique du Vietnam tombera en dessous de 50% du PIB en 2019. Le déficit budgétaire se réduira à 4,6% en 2018, contre 4,7% en 2017.

Depuis 2016, le gouvernement est plus sélectif concernant les projets financés par les aides publiques au développement (APD). Si, auparavant, tous ces projets étaient gérés par les ministères et les organismes centraux, ces dernières années, la tendance s’est inversée et plusieurs projets de première importance se sont vus confiés aux villes et provinces.

Les aides non remboursables sont réservées aux programmes et projets de formation professionnelle, d’amélioration de la vie socioculturelle et des conditions de vie de la population, notamment en zones montagneuse ou rurale pauvres et peuplées de minorités ethniques, ainsi que de développement du système de santé et d’éducation. Les APD sous forme de crédit à taux d’intérêt préférentiel reviennent désormais aux seuls projets présentant de fortes capacités de remboursement en raison de leur rentabilité comme, par exemple, le métro, le tramway, les autoroutes, les centrales électriques...

Priorité aux emprunts à long terme

Le Vietnam emploie utilement ses emprunts, plus de 98% étant consacrés à la construction d’infrastructures.
Photo: Huy Hùng/VNA/CVN

Les emprunts du Vietnam sont pour l’essentiel à court terme. Le gouvernement a enjoint au ministère des Finances de restructurer la dette publique dans le sens d’une priorité accordée aux emprunts à long terme, moins coûteux. Il s’agit également d’un contrôle étroit du remboursement de la dette extérieure bénéficiant de la garantie de l’État, notamment celles des villes, provinces et groupes économiques publics, ainsi que du recouvrement des prêts accordés par l’État à ces derniers.

Pour un pays en voie de développement, l’endettement public dopant la croissance est un instrument économique indispensable. Ce qui importe, c’est que les capitaux soient employés avec efficacité car, pour le reste, les rentrées budgétaires sont toujours suffisantes, tout comme les exportations nationales qui croissent sans discontinuer, afin d’assurer le remboursement aux échéances convenues... Le Vietnam respecte strictement le remboursement de sa dette, aucun créancier, à plus forte raison s’il est étranger, n’ayant déploré de retard ou émis de doutes sur la solvabilité du pays.

La gestion et la supervision des finances publiques se posent comme des impératifs pour toutes les économies désirant bénéficier d’une croissance stable. L’une des principales préoccupations du Vietnam est de définir des politiques et des mesures adéquates à sa situation ainsi que d’acquérir les technologies et méthodes nécessaires à leur mise en œuvre, et ce dans le cadre de l’amélioration des capacités de contrôle des finances de l’État.

D’après le ministre des Finances, Dinh Tiên Dung, le Vietnam poursuivra la mise en place des mesures de développement de son marché financier, dont la Bourse, tout en restructurant la dette publique. De la même façon, le contrôle rigoureux de l’endettement au niveau local, ministériel et administratif est déjà en cours de renforcement.

Thê Linh/CVN

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