Restauration rapide : vague d’investissement après 2015

Avec sa population jeune et avide de consommer, le Vietnam attire de nombreuses enseignes de restauration rapide. L’an prochain, le pays va ouvrir ce secteur à tous les investisseurs privés, avec comme corollaire une concurrence encore plus acharnée.

Les restaurants rapides correspondent au mode de vie des citadins vietnamiens : actifs, pressés…


Selon ses engagements pris lors de son entrée à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’an prochain, le Vietnam va ouvrir son secteur de la restauration à tous les investisseurs. De nouvelles opportunités en vue, mais aussi un grand défi pour les enseignes nationales.

La restauration rapide, un secteur en plein boom

Ces dernières années, la plupart des grandes enseignes de restauration internationales ont débarqué au Vietnam. Récemment, McDonald’s et Starbucks se sont implantés sous forme de franchise. Les japonais ne sont pas en reste avec Marukame, Udon, Pizza 4P’S, Tokyo Town et des restaurants de poulets rôtis qui essaiment un peu partout.
Selon le ministère de l’Industrie et du Commerce, le marché national de la restauration rapide pesait 870 milliards de dôngs en 2011, soit une hausse de 30% par rapport à 2010. On assiste à une véritable explosion de ce marché, dominé par les grandes enseignes étrangères comme KFC (États-Unis), Lotteria (Corée du Sud) ou Jollibee (Philippines).
Mi-septembre dernier, l’investisseur Standard Chartered Private Equity (SCPE) de la banque britannique Standard Chartered, avec 35 millions de dollars, est entré au capital de Mekong Capital et d’autres petits actionnaires de la Compagnie par actions du commerce et des services Công Vang (Golden Gate), qui gèrent 11 enseignes et 67 restaurants à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville dont Ashima, Kitchi-kitchi, SumoBBQ, Vuvuzela…
Nguyên Cao Tri, directeur de l’antenne à Hô Chi Minh-Ville de la compagnie Golden Gate, estime que le secteur de la restauration, le segment de la restauration rapide notamment, offre beaucoup d’opportunités. «Selon ses engagements d’adhésion à l’OMC, début 2015, le Vietnam va lever les barrières dans son secteur de la restauration créant des conditions favorables aux investisseurs étrangers privés», souligne M. Tri. D’après lui, en 2018, Golden Gate envisage de porter de 67 à 200 le nombre de ses restaurants.

Enseignes nationales : survivre à la concurrence?

Le Vietnam se classe à la 13e place des pays les plus peuplés du globe, avec une population jeune (65% de moins de 35 ans) et avide de consommer. Une récente enquête sur la restauration rapide réalisée par Nielsen Vietnam montre que 86% des clients sont âgés de 20 à 35 ans. Selon une autre enquête menée par W&S Company Limited, les 24-29 ans vont en moyenne une à deux fois par semaine dans des fast-foods, les plus de 30 ans deux à trois fois par mois. Les clients plus âgés s’y rendent aussi régulièrement, avec leurs enfants.

Un restaurant McDonald’s à Hô Chi Minh-Ville.


«Pour cette raison, les restaurants rapides devraient élaborer des stratégies de marketing visant cette clientèle familiale»
, conseille W & S Company Limited. Les restaurants rapides correspondent au mode de vie des Vietnamiens urbains : actifs, pressés et à la recherche des formules économiques. Ces restaurants rapides répondent à la tendance du «nomadisme alimentaire» qui consiste à manger n’importe où, à n’importe quelle heure.
La concurrence est de plus en plus vive sur le marché national avec la présence de grandes chaînes internationales comme KFC, Lotteria, Pizza Hut, Sudway, Burger King et, tout dernièrement, McDonald’s... Seuls KFC, Lotteria, Jollibee, sont à capitaux 100% étrangers, les autres sont sous forme de franchise.
L’arrivée de ces grandes enseignes internationales oblige les entreprises vietnamiennes à changer de stratégies commerciales comme à améliorer la qualité de leurs produits, notamment dans le sens d’une mise en conformité avec les normes strictes pratiquées dans les pays développés. Il y a quelques années, des enseignes vietnamiennes comme Pho 24 ou com kep (sandwich de riz rond) ont connu un certain succès. Leur situation actuelle est beaucoup moins reluisante.
Chad Ovel, directeur général adjoint de la compagnie Mékong Capital, estime qu’«il n’est pas difficile de créer un restaurant mais très difficile de réussir». Selon des spécialistes, il ne sera pas facile pour les compagnies vietnamiennes de tirer leur épingle du jeu face à de tels concurrents qui disposent, outre leur puissance financière, de méthodes de gestion, de production et de distribution parfaitement rodées.

Huong Linh/CVN

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