Repenser et moderniser la formation des aides-soignants

La demande en aides-soignants est très élevée dans maints pays développés, ainsi que dans l’ASEAN. Au Vietnam, ces professionnels de la santé ont du mal à profiter des opportunités à l’international en raison d’une formation insuffisante.

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La formation des aides-soigants est une des priorités de la santé.

Selon l’accord signé par les membres de la Communauté de l’ASEAN, le métier d’aide-soignant fait partie des huit secteurs professionnels qui jouissent d’une «libre circulation des travailleurs» dans l’ensemble des pays de la communauté. Les aides-soignants doivent obtenir un diplôme de niveau secondaire ou universitaire pour être acceptés dans tous les pays de l’ASEAN, voire dans le reste du monde.

Une formation insuffisante

Plus concrètement, il leur est nécessaire d’achever une formation Bac+2 et obtenir un certificat national de compétence. Actuellement, 70% des aides-soignants ont ce niveau. Nguyên Minh Loi, directeur adjoint du Département des sciences et technologies du ministère de la Santé: «Récemment, certaines de nos écoles de médecine ont envoyé des aides-soignants à l’étranger. Bien qu’appréciés, ils n’ont pas reçu le statut d’aide-soignant en raison d’un nombre d’années de formation insuffisant. C’est pourquoi ils travaillent seulement comme assistant d’aide-soignant, et dans des institutions qui ne sont même pas des hôpitaux».

L’Indonésie et les Philippines sont réputées pour la qualité de leur système d’éducation. Pourtant, sur 500 aides-soignants envoyés au Japon et en Allemagne, seuls 5 ont pu décrocher un certificat de compétence et travailler dans des hôpitaux.

Au Japon, les étrangers doivent avoir suivi 3 ans de formation, connaître la langue japonaise et décrocher un certificat de compétence dans le pays d’accueil. Pour l’Allemagne et d’autres pays du monde, il faut être diplômé d’une école d’études supérieures (Bac +3 minimum).

Les directeurs d’hôpitaux vietnamiens ne sont pas très favorables à l’accueil d’aides-soignants sortant des écoles d’apprentissage (Bac +2). En effet, de nombreux établissements ont remarqué qu’une grande partie de diplômés ne sont pas à la hauteur.

Solutions pour les écoles d’apprentissage?

Les aides-soignants doivent avoir un diplôme d’études supérieures pour travailler dans les hôpitaux.

Bien que le ministère de l’Éducation et de la Formation n’ait pas fait de déclarations officielles quant à l’abandon de la formation d’aides-soignants en école d’apprentissage, en ligne avec le plan du ministère de la Santé jusqu’à 2021, les établissements de santé ne recruteront plus de travailleurs ayant ce diplôme. Ces écoles devront envisager l’arrêt de cette formation. «Elles devront être responsables de leurs étudiants et éviter qu’à la fin de leurs études ils ne se retrouvent sans emploi», a souligné Trân Viêt Hung, directeur adjoint du Département du personnel du ministère de la Santé.

Devant les exigences de qualité de formation, les écoles d’apprentissage souhaitent être transformées en école supérieure. Mais en raison des obstacles relatifs aux infrastructures et aux ressources humaines, la plupart d’entre elles ne peuvent le faire. Par exemple, les écoles d’apprentissage de médecine de Tây Ninh ou de Soc Trang répondent aux critères en termes d’installations, mais manquent de professeurs de niveau master.

La superficie de beaucoup d’autres ne correspond pas aux 3 à 5ha exigés pour une école supérieure, critère fixé par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Dào Thi Ngoc, vice-rectrice de l’école de formation Phuong Nam de Hô Chi Minh-Ville, a déclaré : «Pour les écoles de la ville, l’exigence relative à la superficie sera très difficile à respecter. Nous avons envisagé la location de terrains pour répondre à ce critère, mais nous ne serons pas capables de les payer à long terme, sauf à augmenter les frais de scolarité. En plus, nous devrons investir dans d’autres équipements».

Pour résoudre ces difficultés, Nguyên Minh Loi a suggéré : «Pour rehausser la qualité de leur contingent d’enseignants, elles peuvent inviter des médecins de niveau master. Une autre solution pour ces écoles est de ne proposer que des formations d’assistant aide-soignant».

À noter que le profil d’assistant de soin en gérontologie est particulièrement demandé, et cela pourrait être une reconversion intéressante pour ces écoles d’apprentissage. Actuellement, le Vietnam est confrontée au vieillissement de sa population, et la demande en aides-soignants spécialisés dans le 3e âge est très élevée. Et elle ne cessera de croître dans les décennies à venir.

Texte et photos : Quang Châu/CVN

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