Réorganiser les écoles de formation professionnelle

Ces dernières années, les écoles de formation professionnelle peinent à attirer les étudiants. Le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales vient de décider une refonte totale du système afin d’améliorer la qualité des cours.

>>Promouvoir l’éducation et la qualification pour bien saisir les opportunités professionnelles

Le centre d’apprentissage du district de Dông Phu, province de Binh Phuoc (Sud), manque toujours d’élèves en raison des équipements pédagogiques insuffisants.

Selon le Département général de formation professionnelle, le pays compte à l’heure actuelle 1.467 établissements de formation professionnelle, auxquels s’ajoutent 1.000 autres partenaires. Ces derniers dépendent notam-ment des établissements scolaires ou des entreprises.

Pénurie d’élèves dans tout le pays

Pour la période de 2011-2015, 1,1 million d’élèves ont fréquenté ces écoles, soit à peine 53% de leur capacité d’accueil réelle. Une situation entraînant malheureusement la fermeture de plusieurs d’entre elles, à l’image de l’école professionnelle de Hai Phong, dans le Nord. Auparavant, elle recrutait 800 élèves par promotion contre zéro ces deux dernières années, la forçant dès lors à fermer ses classes. Selon un de ses représentants, les enseignants doivent dès lors chercher un autre emploi.

Nguyên Minh Tuân, directeur de l’école d’apprentissage de la ville de Hà Giang (Nord), fait savoir que son établissement n’accueille qu’un tiers des 3.000 places disponibles. Une situation qui ne cesse de se détériorer : seulement 1.000 étudiants sur les 1.800 escomptés se sont inscrits pour l’année scolaire 2015-2016. Et pourtant paradoxalement, la ville de Hà Giang vient de créer une école de formation professionnelle supplémentaire.

La situation n'est guère plus reluisante du côté de l’école d’apprentissage industrielle de Hanoi. «Pour la rentrée 2015, l’école n’a recruté que 1.200 élèves sur un objectif de 2.400. La plupart des bacheliers souhaitent poursuivre leurs études à l’université. Et c’est sans compter que les travailleurs professionnels qualifiés ne sont pas payés convenablement», constate amèrement son directeur Pham Duc Vinh.

En plus de souffrir de la concurrence universitaire, les écoles professionnelles doivent faire face aux aléas du marché du travail, et constamment s’adapter. «Auparavant, nous excellions dans les métiers de soudage et autours de la mécanique. Pourtant, en raison de la fermeture d’une série de compagnies de construction navale implantées dans la localité, l’école ne peut plus recruter et former d’élèves pour ces métiers. Face à cette situation, l’école a organisé des cours de formation pour la couture industrielle», reconnaît Trân Dang Chinh, directeur adjoint de l’école de formation professionnelle de la zone économique de Hai Phong.

Nécessité d'une réorganisation

Pour Mac Van Tiên, chef de l’Institut de recherches scientifiques sur l’apprentissage, la réorganisation des offres d’apprentissage et la fermeture des écoles suit une certaine logique. Selon lui, certains établissements ne répondent pas aux besoins et aux nouveaux aménagements des localités. Une situation qui provoque dès lors un déséquilibre dans l’offre de main-d’oeuvre, et crée des disparités entre les villes.

Une heure de pratique de l’école d’apprentissage Viêt Duc, dans la province de Lang Son (Nord).

À cause entre autres d’un matériel obsolète et du manque d’équipement didactique, la qualité de formation de plusieurs écoles laisse encore à désirer. Pour toutes ces raisons, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales a demandé au Département général de formation professionnelle de réviser le système en son entier. Le ministère a prôné la fermeture et la fusion des écoles en manque d’élèves ou qui disposent d’un matériel dépassé. Suite à une résolution du gouvernement, bon nombre de provinces et villes ont déjà pu unir leurs centres d’apprentissage avec ceux de la formation continue ou d’orientation.

En dehors de la réorganisation des écoles, le Département général de la formation professionnelle envisage de limiter l’octroi du permis pour l’ouverture de nouvelles écoles d’apprentissage publiques, et d’encourager la création d’établissements privés afin d’attirer les investisseurs dans ce secteur. «L’implantation de nouveaux établissements de formation professionnelle ne sera permise que dans les régions socio-économique en situation difficile notamment dans les régions Nord-Est, Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et Nam Bô occidentale», fait savoir Duong Duc Lân, directeur dudit Département.

Soutien allemand pour la réforme de la formation professionnelle
Le Premier ministre Nguyên Tân Dung vient d’approuver le Programme de réforme de la formation professionnelle 2013 – soutien technique, financé par le gouvernement allemand. Sur les 9,4 millions d’euros investis, 9 millions proviennent des aides publiques au développement (APD) non remboursables du gouvernement allemand, et le reste est issu des fonds du gouvernement vietnamien. Le projet a pour but de réformer l’éducation et la formation professionnelle, selon les critères d’une économie durable. Il appuiera l’élaboration de documents expliquant la loi sur l’éducation, le renforcement des compétences des enseignants, l’amélioration de la gestion et le développement d’un système de formation professionnelle. Ce projet est mis en œuvre entre 2016 et 2018, sous la charge du ministère vietnamien du Travail, des Invalides et des Affaires sociales. Le centre d’apprentissage du district de Dông Phu, province de Binh Phuoc (Sud), manque toujours d’élèves en raison des équipements pédagogiques insuffisants.


Huong Linh/CVN

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