Renaissance de l’ancienne céramique de Luy Lâu à Bac Ninh

La céramique de Luy Lâu, autrefois très connue, a perdu peu à peu son nom au fil des siècles. Mais les villageois de la région de Dâu à Bac Ninh (Nord) reprennent le flambeau pour faire renaître cet art ancestral.

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L’artisan Nguyên Dang Vông grave son œuvre.
Photo : Hoàng Anh/VOV/CVN

Selon les historiens, le nom de la céramique, Luy Lâu, est étroitement lié à l’existence de l’ancienne citadelle éponyme, érigée il y a plus de 2.000 ans. À cette époque-là et pendant très longtemps, la céramique, connue pour sa couleur verte olive élégante, était fabriquée par des artisans chevronnés pour des mandarins et bourgeois, ou servaient de décorations dans les monuments impériaux.

Le savoir-faire local fut reconnu pendant plusieurs siècles avant de petit à petit dépérir et quasiment disparaître au XVIIe siècle.

Ce n’est que de nos jours, grâce au talent de l’artisan Nguyên Dang Vông, que l’art local renaît de ses cendres. M. Vông a pris du temps pour visiter les fouilles archéologiques, consulter les experts et les artisans spécialisés, tout ceci pour acquérir les connaissances nécessaires à la fabrication de la céramique de Luy Lâu.

"Ce qui m’a tout de suite impressionné, c’est que la céramique de Luy Lâu, mon pays natal, avait l’air de particulièrement bien résister au temps, comme en atteste les exemplaires retrouvés quasiment intacts dans les vestiges de la Cité impériale de Thang Long", indique M. Vông pour expliquer comment sa passion a commencé.

Émail particulier

Un vase en céramique de Luy Lâu.
Photo : Hoàng Anh/VOV/CVN

Depuis, l’artisan a réussi à restaurer les techniques de fabrication d’antan de la céramique de Luy Lâu.

Cette technique utilise de l’argile prélevée dans la région de Luy Lâu (ou région de Dâu - Keo), qui est ensuite mélangée avec du gravier, des coquilles de sò điêp (une sorte de coquillage mince, multicolore, dont le nom scientifique est Mimachlamys nobilis) écrasées et des cendres de mûriers brûlés.

Une fois façonné, chaque produit passe plusieurs étapes très soigneuses, du séchage à la cuisson au four pour assurer une qualité optimale.

Outre une technique de fabrication unique et précise, la céramique de Luy Lâu est aussi connue pour son émail très particulier.

Afin de mieux préserver cet artisanat séculaire de ses ancêtres, M. Vông a décidé, il y a une vingtaine d’années, d’établir une coopérative où il transmet les techniques à d’autres artisans ayant la même passion que lui.

Ce sont des milliers de produits qui sont nés dans les ateliers de cette coopérative, justifiant ainsi tous les efforts entrepris par M. Vông. Ce dernier et ses élèvent continuent scrupuleusement de respecter la technique traditionnelle de fabrication, qui fait de chaque pièce un véritable chef-d’œuvre. Parmi les œuvres connues et réputées, on trouve notamment les têtes de dragon de la dynastie des Lý (1010-1225).

La fabrication de chaque objet passe par plusieurs étapes très minutieuses, du séchage à la cuisson au four.
Photo : VNA/CVN

Les céramiques de Luy Lâu ont été mises à l’honneur à de nombreuses reprises ces dernières années, comme lors du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) organisé au Vietnam en 2006.

Les produits sortants de la coopérative Luy Lâu ont une très grande valeur, certaines créations pouvant coûter plusieurs milliards de dôngs !

Pour la localité, le projet de M. Vông est une vraie réussite puisque de nombreuses personnes ont été formées et y travaillent à temps plein, gagnant des salaires très honorables (entre 10 et 18 millions de dôngs par mois).

La céramique de Luy Lâu est un bel exemple de revitalisation de l’art ancien, permettant de valoriser un art ancestral tout en développant le tissu économique local.


L'ancienne citadelle de Luy Lâu

Thuân Thành, un district connu de la province de Bac Ninh, possède de nombreux vestiges, monuments historiques et archéologiques. On peut citer, par exemple, les pagodes Dâu, Bút Tháp et l’ancienne citadelle de Luy Lâu, datant du IIe siècle.
Située sur les berges de la rivière Dâu, dans le district de Thuân Thành, cette dernière était le centre de l’éducation et de la culture des anciens Vietnamiens. Il s’agit d’un site archéologique de première importance, où les experts ont découvert plusieurs artefacts comme des briques, des tuiles, des céramiques et une ancienne structure déjà ravagée.
Aujourd’hui, l’ancienne citadelle voit sa superficie réduite à 132.258 m², soit la moitié de la superficie d’origine. Son mur en terre mesure de 1 à 2 m de hauteur, et 1,5 m de largeur. À l’intérieur, on y a trouvé des vestiges de temples, de tombeaux et de pagodes.


My Anh/CVN

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