Réfugiés : Canberra snobe une offre d'accueil de la Nouvelle-Zélande

L'Australie a opposé dimanche 5 novembre une fin de non-recevoir à une proposition néo-zélandaise d'accueillir 150 réfugiés détenus dans des camps controversés dans le Pacifique, malgré la crise provoquée par la fermeture d'un centre en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

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Canberra est sur la défensive depuis que la nouvelle Première ministre travailliste néo-zélandaise Jacinda Ardern a offert d'accueillir des migrants.

Le Premier ministre australien conservateur Malcolm Turnbull a déclaré qu'il préférait privilégier un accord de relocalisation conclu avec les États-Unis en dépit du faible nombre de réfugiés accueillis pour l'instant par Washington.

La pression sur l'Australie s'est intensifiée depuis la fermeture mardi 31 octobre du camp de l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ce centre a été jugé anticonstitutionnel par la Cour suprême de Papouasie. 

Mais environ 600 hommes s'y sont barricadés. L'eau et l'électricité sont coupées et les vivres s'y font de plus en plus rares, l'ONU évoquant les risques "d'urgence humanitaire". 

Les migrants ont été invités à se rendre dans des centres de "transition", également sur Manus. Mais ils disent craindre pour leur sécurité alors que leurs défenseurs font état de l'hostilité d'habitants à leur endroit. 

M. Turnbull a rencontré dimanche 5 novembre Mme Ardern pour la première fois. "La proposition est bien réelle et elle est toujours sur la table",déclaré M. Ardern à la presse. 

Une politique extrêmement dure 

Mais si Canberra apprécie cette offre -- déjà faite en 2013 --, "nous ne la relevons pas pour l'heure", a dit M. Turnbull. "Nous avons un arrangement avec les États-Unis, alors nous voulons mener ces arrangements jusqu'à leur terme, et dans le sillage de ces accords, nous pourrons évidemment en envisager d'autres. La priorité à cette heure, c'est l'arrangement américain". 

L'Australie mène une politique extrêmement dure vis-à-vis des migrants qui tentent de gagner ses côtes. Elle n'accepte aucun boat-people sur son sol, même ceux qui remplissent les critères du droit d'asile.

Canberra a proposé aux réfugiés de Manus de s'installer définitivement en Papouasie, d'être transférés vers le centre de rétention du micro-État insulaire de Nauru, d'être relocalisés dans un pays tiers comme le Cambodge ou les États-Unis ou de rentrer dans leur pays. 

Aux termes d'un accord conclu avec l'administration Obama et critiqué avec virulence par son successeur Donald Trump, seuls 54 réfugiés ont été acceptés par Washington, dont 24 y sont effectivement partis aux États-Unis.

L'Australie justifie sa politique au nom de la lutte contre les passeurs et de la nécessité de dissuader les migrants - dont bon nombre viennent d'Iran, d'Irak, de Somalie ou d'Afghanistan - de tenter la périlleuse traversée vers ses rivages.

AFP/VNA/CVN

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