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Récession historique pour l'économie française au premier trimestre, le "pire" encore à venir

Assommée par le début du confinement pour endiguer l'épidémie de COVID-19, l'économie française a plongé en récession après une contraction historique du PIB au premier trimestre, annoncée au moment où le gouvernement veut faire repartir l'activité tout en prévenant que "le pire est devant nous".

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Les rues parisiennes sont désertées en raison du COVID-19, le 6 avril.
Photo : Xinhua/VNA/CVN

Le Produit intérieur brut français s'est contracté de 5,8% au premier trimestre, selon une première estimation dévoilée jeudi 30 avril par l'Institut national de la statistique (Insee). Début avril, la Banque de France avait évalué ce recul à environ 6%.

Il s'agit en tout état de cause de la baisse la plus forte dans l'historique des évaluations trimestrielles du PIB débutées en 1949. Et elle dépasse largement les reculs du premier trimestre de 2009 (-1,6%), dans la foulée du début de la crise financière de 2008, ou du deuxième trimestre de 1968 (-5,3%), marqué par les mouvements sociaux du mois de mai, précise l'Insee. Après le recul de 0,1% enregistré au dernier trimestre 2019, ce nouveau chiffre confirme que la France est bien entrée en récession.

Il s'agit d'une "véritable alerte" sur "la violence du choc économique" que connaît la France et sur "la nécessité de reprendre l'activité", a réagi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, lors d'une audition à l'Assemblée nationale. La chute de l'activité "est principalement liée à l'arrêt des activités +non essentielles+ dans le contexte de la mise en place du confinement à partir de la mi-mars", pour endiguer l'épidémie de COVID-19, explique l'Insee.

"Les mesures de confinement mises en place le 17 mars se sont traduites par une chute sans précédent de la consommation de l'investissement et du solde commercial en mars", analyse l'assureur-crédit Euler Hermes dans une note. À premier trimestre, et malgré un début d'année plutôt positif, la consommation des ménages a ainsi reculé de 6,1%, alors que de nombreux commerces, les restaurants ou encore les cafés, ont été fermés sur décision du gouvernement. Sur le seul mois de mars, elle a plongé de 17,9%.

L'investissement a reculé de 11,8% et le commerce extérieur s'affiche lui aussi en repli : - 6,5% pour les exportations et -5,9% pour les importations. L'Insee ne publie pas de prévision pour l'ensemble de l'année 2020 mais elle a estimé que chaque mois de confinement amputerait la croissance de 3 points sur un an. Le gouvernement table lui à ce stade sur une chute du PIB de 8% cette année.

"Il faut être lucide sur le fait qu'une fois que le choc a été absorbé" il y a un risque de "multiplication des faillites" d'entreprises, d'impact "sévère" sur l'emploi, et de pertes de marchés à l'export de la France, a prévenu M. Le Maire. "Le plus dur est devant nous", a-t-il souligné jeudi devant les députés. Déjà, les inscriptions à Pôle emploi ont connu une hausse historique en mars, après seulement deux semaines de confinement.

"Cataclysmique"

Le recul du premier trimestre "est un chiffre très impressionnant mais c'est presque une mise en bouche malheureusement qui nous prépare à un deuxième trimestre cataclysmique avec un mois et demi de confinement (...) et un déconfinement très progressif", a déclaré Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.

Évolution trimestrielle du PIB de la France depuis 1949

"Le repli de l'activité sera beaucoup plus marqué", abonde Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management, qui s'attend sur l'année à "une contraction du PIB de 10%", tandis qu'Euler Hermes table sur une chute de 16% au deuxième trimestre et 8,9% sur l'année. Pour tenter de limiter les dégâts, le gouvernement a lancé un plan de soutien massif de 110 milliards d'euros pour les entreprises et les salariés, ainsi qu'un dispositif de garanties de crédits jusqu'à 300 milliards.

"La situation est quand même très grave, ce sont des chiffres que notre génération ne connaît pas. On a plus reculé que les autres (...) Au deuxième trimestre, les chiffres nous feront froid dans le dos. Ce qui compte c'est la vitesse à laquelle on va reprendre", a souligné Geoffroy Roux de Bézieux, le président de l'organisation patronale Medef sur la radio RTL. Le déconfinement à partir du 11 mai est attendu avec une certaine impatience par de nombreuses entreprises, malgré les difficultés qui s'annoncent pour garantir des conditions de sécurité maximales.

Le ministre de l'Économie a lui appelé "un maximum de Français" à reprendre le travail dès le 11 mai. La reprise "prendra du temps" en l'absence d'un retour à la normale immédiat de l'activité et de la prudence attendue de la part des ménages et des entreprises, a de son côté prévenu l'Insee.

Le gouvernement planche déjà sur un plan de relance pour la rentrée, afin de stimuler la consommation et apporter une aide spécifique aux secteurs les plus touchés par la crise, en particulier le transport aérien, l'automobile ou le tourisme.


AFP/VNA/CVN

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