France
Quatre priorités pour la future stratégie nationale de santé

Insister sur la prévention (tabac, alcool, alimentation), sortir du modèle du "tout-hôpital"... En pleine polémique sur le Levothyrox, la ministre français Agnès Buzyn a lancé lundi 18 septembre une grande concertation sur les priorités de la stratégie nationale de santé du gouvernement.

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La ministre de la Santé, Agnès Buzyn à Paris, le 28 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après cette phase de concertation qui impliquera représentants du secteur de la santé, élus et usagers, cette stratégie sera adoptée en décembre par décret et mise en œuvre dès 2018, a indiqué la ministre.

"L'objectif est de développer une vision de moyen et long terme" afin de "redonner de l'impulsion et du souffle à nos politiques de santé", a déclaré Mme Buzyn lors d'une conférence de presse au ministère.

Quatre axes prioritaires ont été définis sur la base d'un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) : la prévention et la promotion de la santé dès l'enfance, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d'accès à la santé, la nécessité d'accroître "la pertinence et la qualité des soins", et enfin l'innovation (télémédecine, objets connectés...).

Si l'espérance de vie des Français (85,4 ans pour les femmes, 79,3 pour les hommes) est élevée, le rapport du HCSP constate une hausse des maladies chroniques (cancers, diabète, maladies cardiaques, maladies neurodégénératives comme Alzheimer...).

"Les maladies chroniques touchent quelque 15 millions de personnes en France et selon les projections, ce nombre pourrait monter à 20 millions en 2020", a expliqué à l'AFP le professeur Franck Chauvin, président du HCSP.

"Virage préventif"

L'espérance de vie des Français est élevée : 85,4 ans pour les femmes et 79,3 pour les hommes.

D'où l'importance de la prévention, qui devra selon Mme Buzyn être une "priorité" de la stratégie nationale, "avec une attention particulière pour les publics précaires et les enfants".

En plaidant pour un "virage préventif" du système de santé français, le HCSP suggère de mettre l'accent sur les "trois facteurs de risque" (alimentation, alcool, tabagisme) qui expliquent une part majeure de la mortalité évitable, ainsi que sur les questions de pollution.

La ministre a déjà déclaré vouloir donner plus d'importance à la prévention (promotion d'une alimentation saine, de l'activité physique, lutte contre les addictions et contre les maladies infectieuses).

Elle a ainsi annoncé l'extension du nombre de vaccins obligatoires pour les jeunes enfants, qui fait polémique, ainsi que l'augmentation progressive du prix du tabac.

Le prix du paquet de cigarettes "va augmenter de trois euros, la question c'est +À quel rythme?+", a-t-elle rappelé lundi 18 septembre.

Autre objectif : rendre le parcours de soins plus pertinent, ce qui, selon le HCSP, doit conduire à "sortir du modèle du tout-hôpital", qui est une spécificité française, pour "réorienter l'offre de soins vers les soins de ville" (en libéral).

"Hospitalisations ponctuelles"

Les maladies chroniques comme les cancers, le diabète, les maladies cardiarques et neurodégénératives comme Alzeimer augmentent.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le HCSP pointe du doigt en particulier "le poids majeur des hospitalisations ponctuelles" (une à deux journées), qui est "le premier poste de dépenses de l'Assurance maladie (31 milliards de dépenses, avec une progression de 2,4 % pour la période 2012-2015)".

Enfin, un plan de lutte contre les déserts médicaux sera annoncé en octobre, pour contrer les "inégalités sociales et territoriales d'accès aux soins", a souligné la ministre.

Elle a insisté sur "la nécessité de faire de la santé un objectif de toutes nos politiques, qu'elles soient éducatives, environnementales, agricoles, sportives ou judiciaires".

Un Comité interministériel de la santé se réunira en décembre sous l'autorité du Premier ministre, avant l'adoption de la stratégie nationale.

Le lancement de cette consultation intervient alors que Mme Buzyn doit gérer la crise du Levothyrox. La justice s'est saisie du dossier vendredi 15 septembre et va enquêter après les plaintes de malades de la thyroïde victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule de ce médicament.

"Des patients se sont sentis pris de court, mal informés, je le conçois. Nous allons en tirer les enseignements", a dit la ministre.


AFP/VNA/CVN

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