Quatre morts dans un incendie de forêt à Chypre, le pire depuis des décennies

Un énorme incendie a ravagé des pans entiers du massif forestier du Troodos à Chypre et coûté la vie à quatre personnes avant d'être quasiment maîtrisé dimanche 4 juillet, l'une des pires catastrophes de l'histoire récente de l'île méditerranéenne.

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Un pompier tente de contenir un incendie près de Kotsiatis, en banlieue de la capitale Nicosie, à Chypre, le 4 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus de 24 heures après le début du sinistre, le directeur du département des forêts, Charalambos Alexandrou, a dit espérer que l'incendie, qualifié de "cauchemar", serait "sous contrôle" d'ici lundi matin 5 juillet.
Attisé par les vents et la chaleur, le feu s'est déclaré samedi après-midi 3 juillet au nord de la ville portuaire de Limassol (Sud) embrasant le flanc méridional du massif, principal poumon vert de ce petit pays membre de l'Union européenne qui subit des canicules et des épisodes de sécheresse de plus en plus marqués.
L'aide des Canadairs envoyés par Israël et la Grèce a contribué à éteindre quasiment le feu, selon Niovi Parisinou, porte-parole du gouvernement. Mais, a-t-elle ajouté, "il faudra poursuivre les efforts pour l'extinction complète des dernières flammes".
Les corps carbonisés de quatre travailleurs égyptiens ont été découverts près du village d'Odos à quelque 25 km de Limassol, selon les autorités. Leur véhicule, complètement carbonisé, a été retrouvé dans un ravin. Bloqués par le feu, ils ont quitté leur voiture pour fuir à pied mais ont été rattrapés par les flammes, selon un policier sur place.
Un homme de 67 ans, soupçonné d'avoir inintentionnellement provoqué l'incendie à côté du village d'Arakapas, a été arrêté mais il a nié les faits. Un témoin l'aurait vu quitter les lieux dans sa voiture au moment du déclenchement de l'incendie, a indiqué la police.
"Un enfer" 
Dans les zones où le feu a été maîtrisé, des troncs d'arbres calcinés chancèlent sur un parterre de cendres. Quelques nuages de fumée blanche s'élèvent encore au-dessus des foyers tout juste éteints.
Une dizaine de villages ont été évacués et une cinquantaine de maisons détruites, selon les autorités. Près du village d'Ora, non loin du lieu de déclenchement de l'incendie, un élevage de plus de 50.000 poulets a été décimé par les fumées, selon des employés qui habitent en face de l'exploitation du groupe Paradisiotis.

Un pompier lutte contre les flamme dans un forêt des Troodos à Chypre, le 4 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'incendie est le pire depuis l’indépendance de la République de Chypre en 1960, a indiqué M. Alexandrou.
"Nous espérons qu'à mesure que les vents s'apaiseront et que les températures chuteront la nuit, la situation s'améliorera et, espérons-le, d'ici (lundi) matin
(juillet), l'incendie sera maîtrisé", a-t-il ajouté.
Dans le centre de gestion de crise dans le village de Vavatsinia, non loin d'Ora, le président Nikos Anastasiades a affirmé que "plus de 55 km²" avaient été ravagés, évoquant "une tragédie" et promettant une enquête fouillée.
Akis Giorgiou, 45 ans, resté dans son village d'Arakapas malgré le feu, "pour protéger (sa) propriété", s'est dit "soulagé" après l'extinction des flammes. "C'était un cauchemar, un enfer. Les flammes cernaient tout le village".
"Tout est devenu noir" 
Ces derniers jours, les températures ont largement dépassé les 40 degrés celsius dans l'île, située dans le sud-est du bassin méditerranéen et où la période de sécheresse estivale court traditionnellement de juin à octobre, sous des températures caniculaires. Quant aux précipitations, elles sont quasi inexistantes depuis mi-avril.
Face à l'ampleur du drame, l'île qui connaît de fréquents feux de forêt durant la période de sècheresse estivale, a appelé à l'aide internationale. La Grèce, l'Espagne et Israël ont envoyé des Canadairs et les troupes britanniques stationnées sur des bases souveraines dans l'île ont également assisté les pompiers chypriotes aidés par plusieurs hélicoptères.
"Après les largages d'eau réussis des avions grecs et israéliens et la réduction des foyers (d'incendie), les services concernés ont inspecté les zones touchées et les considèrent désormais sûres", a dit Mme Parisinou. "Un état des lieux et l'enregistrement des maisons et propriétés endommagées pour des indemnisations a déjà commencé".
Dans le village d'Ora, les habitants sont encore sous le choc. "Vers 16h30 samedi 3 juillet, tout est devenu noir. On ne pouvait plus respirer. Le maire du village nous a dit +Partez, partez, partez+. Les cloches de l'église n'arrêtaient pas de sonner. Regardez, le feu est arrivé jusqu'à ma maison", raconte en pleurs Elpida Papastylianou revenue nettoyer son foyer.

AFP/VNA/CVN

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