Quand les motifs traditionnels deviennent la mode

Non contente de préserver la tradition vestimentaire de son ethnie, H Ler Eban ambitionne de la faire rayonner dans le monde de la mode.

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H Ler Eban (gauche) présente des produits de la couturière Ê dê
Photo : VOV/CVN

H Ler Eban est une couturière de l'ethnie Ê dê. Elle habite à Kniêt, un village de la province de Dak Lak, sur les hauts plateaux du Centre. Son atelier de couture propose des vêtements à l’occidentale décorés de motifs et de brocatelles Ê dê.

Chez H Ler Eban, trois couturières s’affairent à achever la commande d’une société qui veut des uniformes pour ses employées, des uniformes à l’occidentale, mais brodés de motifs Ê dê traditionnels au niveau du col, de la manche et du bord de jupe.

Dans cet atelier, les clients et surtout les clientes peuvent trouver toutes sortes de créations en vogue, des vêtements de bureau aux vêtements de soirées en tissu synthétique très élastique. C’est plus confortable que le tissu traditionnel, constate H Rum Bya, une cliente fidèle.

''Ce vêtement allie à la fois des motifs traditionnels, un tissu et un style modernes. Il n’est pas trop chaud et est très agréable à porter. Je le porterai à l’occasion des fêtes'', dit-elle.

Une petite révolution vestimentaire

Il y a quelques années, H Ler Eban a fait une petite révolution vestimentaire dans son village en portant des habits en tissu moderne et aux motifs traditionnels qu’elle a confectionnés elle-même. D’autres villageoises ont été séduites et lui ont passé commande. De la confection amateur à la couture professionnelle, il n’y a eu plus qu’un pas à franchir, confie H Ler Eban.

''Je souhaite servir de passerelle entre les artisanes des brocatelles Ê dê et les clients. Prochainement, nous ne nous limiterons plus à la rénovation des habits Ede. Nous réfléchissons actuellement à la possibilité d’utiliser des motifs décoratifs Ê dê sur l’+ao dài+ des Viêt. Si les créateurs d’+ao dài+ s’y intéressent, nos artisanes auront plus de travail et plus de revenus'', indique-t-elle.

En 2017, H Ler Eban commence à vendre ses créations sur les réseaux sociaux Facebook et Zalo. Très vite, des commandes affluent de partout, y compris des États-Unis et d’Australie. Aujourd’hui, elle reçoit chaque mois entre 30 et 40 commandes. Les vêtements que son atelier confectionne coûtent entre 400.000 et un million de dôngs (de 17 à 40 dollars) l’unité.

Les couturières travaillant pour elle sont contentes d’avoir un revenu décent. H Trim Eban, l’une d’entre elles, l’est d’autant plus qu’elle fait aussi d’autres choses à côté.

''Si je travaille uniquement le soir, je peux gagner déjà 3 millions de dôngs par mois. Moi, je n’ai pas de terre et je ne peux que travailler pour les autres. Le revenu que me donne cet atelier est vraiment nécessaire pour ma famille'', confie-t-elle.

En plus des vêtements, H Ler Eban pense à produire des accessoires tels que les écharpes, les portefeuilles, les sacs et les ceintures. Elle croît que ses produits seront de beaux souvenirs pour les touristes qui feront connaître, bien au-delà des frontières vietnamiennes, la quintessence de la culture Ê dê.

VOV/VNA/CVN

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