Pyrénées : le Petit train d’Artouste met les cimes à portée de tous

Le Petit train d’Artouste, le plus haut d’Europe, tracté par une locomotive culminant à près de 2.000 mètres entre la France et l’Espagne et qui vient de fêter ses 80 ans, transporte inlassablement toutes les générations vers des sommets qui, sans lui, leur seraient interdits.

Le Petit train d'Artouste est le plus haut train d'Europe tracté par une locomotive culminant à près de 2.000 m dans les Pyrénées-Atlantiques.

«Je pars effectuer un dénivelé de 1.000 mètres, pour arriver à presque 3.000 mètres. Sans le petit train ce ne serait pas possible en une journée», explique André, retraité résidant près de Pau, dans le Sud-Ouest de la France, habitué des excursions rendues accessibles grâce au petit train. «En plus, la lumière au premier départ, à 07h30, est magnifique», s’émerveille-t-il.

Après 50 minutes d’un trajet serpentant à flanc de montagne entouré des hauts sommets pyrénéens, la gare d’arrivée au pied du lac d’Artouste (Pyrénées-Atlantiques) est le point de départ des randonneurs lève-tôt. Les marcheurs, pour la plupart à la chevelure grisonnante, s’élancent alors à l’assaut des pics frontaliers avec l’Espagne, celui du Ger ou encore vers les lacs d’Arrémoulit où l’on trouve un refuge de haute-montagne.

À mesure que la journée avance, le public du train évolue, laissant place aux familles et tout-petits éberlués. Les trains d’arrivée et de départ se croisent lorsque la voie se dédouble et les enfants se saluent entre eux tandis que leurs parents immortalisent l’instant avec bonheur.

Même enthousiasme lorsque les chauffeurs invitent leurs passagers à observer les nombreuses marmottes posées sur des rochers ou les vautours tournoyant dans le ciel à la recherche des courants d’air ascendants.

Le Petit train d’Artouste emmène ses passagers à près de 2000 m d’altitude, dans les Pyrénées-Atlantiques.

«C’est parfait pour une sortie en famille. Nous avons emporté le pique-nique que nous allons manger au bord du lac. Et après la télécabine, les enfants sont ravis de monter à bord de ce petit train», indique Caroline, une maman venant de l’ouest de la France, en vacances dans les Pyrénées avec ses deux garçons de sept et 11 ans.

Pour faciliter le transit des quelque 2.500 personnes empruntant quotidiennement le train lors des belles journées d’été (24,50 euros par adulte, 20 euros par enfant ou des pass famille offrant des réductions) les voyageurs disposent d’un temps libre d’une heure quarante à la gare d’arrivée avant de prendre le chemin du retour.

Une centaine d’employés

La ligne de chemin de fer aux voies étroites, aménagée pour le transport d’hommes et de matériels lors de la construction du barrage du lac d’Artouste entre 1924 et 1929 servant à alimenter une usine hydro-électrique, est exploitée depuis 1932 à des fins touristiques.

Le Petit train d’Artouste emmène ses passagers à près de 2000 m d’altitude, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Le train d’Artouste est tracté par une locomotive, ce qui est rare en altitude où en général on trouve des trains à crémaillère. Du coup, il mobilise une centaine d’employés, notamment les 21 chauffeurs des locomotives, un chef de gare, des mécaniciens et cantonniers chargés de l’entretien des voies. Il a transporté en 2012 quelque 110.000 personnes pour un chiffre d’affaire de 1,9 million d’euros. Et le directeur la station d’Artouste, Jean-François Blachon, multiplie les thématiques avec des excursions de nuit à la découverte de la Voie lactée, des trains gastronomiques ou celui des pêcheurs sur le lac d’Artouste.

Hormis les paysages, certains passagers se passionnent aussi particulièrement pour les locomotives qui doivent tracter plus de 20 tonnes, lorsque les 72 sièges sont occupés, sur les 40 mètres de dénivelé. Les Billard de marque française ou les Whitcomb américaines, construites dans les années 60, affichent près de 200.000 heures d’exploitation au compteur.

Alimentées au diesel, ces locomotives pourraient être la prochaine (r)évolution du Petit train d’Artouste avec un passage à une traction électrique. «On a commencé à y réfléchir mais pour l’heure il y a des problèmes d’autonomie pour arriver jusqu’au lac», concède le responsable technique Cyril Gautelier, soucieux de pouvoir réduire les nuisances sonores et l’empreinte carbone sur le parc naturel des Pyrénées.

AFP/CVN

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