PSA repasse dans le vert et boucle en avance son plan de reconstruction

Deux ans après avoir frôlé la faillite, PSA Peugeot Citroën a annoncé le 24 février qu'il était repassé dans le vert en 2015 et avait bouclé en avance son plan de reconstruction, se disant prêt à passer à l'étape suivante, la "croissance rentable".

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Carlos Tavares, président du directoire de de PSA Peugeot Citroën, présente les résultats du groupe pour 2015, le 24 février, au siège de PSA à Paris
Photo : AFP/VNA/CVN

Le premier groupe automobile français (2,97 millions de véhicules produits) a dégagé un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros, un résultat positif pour la première fois depuis 2010. Son chiffre d'affaires a atteint 56,3 milliards d'euros (+5,7%).

"Nous avons reconstruit les fondamentaux économiques" de PSA, a déclaré son président du directoire Carlos Tavares lors d'une conférence de presse, en félicitant les employés "pour avoir réussi à sortir l'entreprise de l'ornière". Il a confirmé le versement d'une prime d'intéressement de 2.000 euros en moyenne par salarié en France. Les actionnaires devront en revanche attendre le prochain exercice pour recevoir d'éventuels dividendes.

PSA a atteint une marge opérationnelle de sa division automobile de 5%, au plus haut depuis 2002, alors que la société visait 2% à l'horizon 2018. Il a aussi généré un flux de trésorerie net de 3,8 milliards d'euros, presque le double de l'objectif de 2 milliards fixé pour la période 2015-2017.

Le logo du constructeur automobile Peugeot, le 3 octobre 2014 au salon de l'automobile de Paris.

La Bourse a bien accueilli ces résultats, le titre Peugeot gagnant 0,8% à Paris à 15h45, dans un marché en forte baisse (-2,5%). Et l'agence Standard and Poor's a récompensé l'"amélioration importante" de l'activité de PSA en relevant d'un cran sa note à "BB".

Le groupe, acculé par la crise de l'automobile européenne en 2008-2013, s'était retrouvé début 2014 au bord du dépôt de bilan et n'avait dû son salut qu'à l'intervention de l'Etat français et du Chinois Dongfeng, tous deux entrés au capital à hauteur de 14%.

M. Tavares avait été nommé à la présidence du directoire de PSA avec la mission de remettre ce fleuron industriel sur la voie de la rentabilité en suivant un plan, "Back in the race" ("de retour dans la course"), censé s'étaler jusqu'en 2017.

Il s'était traduit par des réductions de frais via notamment des efforts demandés aux salariés, une simplification des gammes et des cessions.

"Blitz" de nouveautés

Ces "excellents" résultats redonnent "le sourire" aux salariés comme aux organisations syndicales signataires du contrat de compétitivité de 2013, "un des éléments structurants" du redressement, a réagi Jacques Mazzolini (CFE-CGC).

Une chaîne de fabrication du site Peugeot Citroën de Mulhouse, le 29 avril

Beaucoup plus critique, la CGT a affirmé que ces résultats avaient été obtenus "avec la peau des salariés", évoquant "17.000 emplois supprimés en trois ans, pour une production en augmentation". Le syndicat a en outre estimé que "la direction se sert de cette prime pour continuer le blocage des salaires".

Témoin d'une rentabilité améliorée, le "point mort", le nombre de véhicules devant être vendus pour couvrir les frais fixes, est passé à 1,6 million d'unités l'année dernière contre 2,6 millions en 2013. Le taux d'utilisation des usines européennes se rapproche désormais de 90%, selon M. Tavares.

PSA a toutefois bénéficié d'effets de change et de la baisse des prix des matières premières, à indiqué son directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon. "Hors contexte externe", sa marge opérationnelle serait de 3,3%.

M. Tavares a fait montre de prudence pour l'année en cours, évoquant de possibles "vents contraires". Mais il s'est dit confiant dans la capacité de son groupe, "devenu beaucoup plus agile", à y faire face. Et il a promis un "blitz" de nouveautés : "pas moins de 28 nouveaux produits" en Europe dans les six ans à venir.

En 2016, PSA a dit s'attendre à un marché automobile en hausse "de l'ordre de +2% en Europe et de +5% en Chine, et à un marché en baisse d'environ -10% en Amérique latine et de -15% en Russie".

La société présentera le 5 avril un "plan stratégique de croissance rentable" baptisé "Push to pass", allusion selon M. Tavares au surcroît de puissance utilisé en compétition automobile pour dépasser un concurrent.

Parmi les axes de développement du groupe figure le marché iranien où PSA vient d'annoncer son retour à la faveur de la levée de sanctions économiques. M. Tavares a aussi évoqué des discussions en cours en vue d'une implantation en Algérie.

AFP/VNA/CVN

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