Proche-Orient : les Palestiniens demandent à l'ONU d'adhérer à la CPI

Les Palestiniens ont demandé officiellement vendredi 2 janvier devant l'ONU à adhérer à la Cour pénale internationale (CPI) où ils pourraient poursuivre les dirigeants israéliens pour "crimes de guerre".

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Outre la colère d'Israël, la décision palestinienne de se tourner vers la CPI a provoqué le courroux des

Le représentant du président palestinien Mahmoud Abbas auprès de l'ONU, Riyad Mansour.
Photo : AFP/VNA/CVN

Estats-Unis qui jugent qu'elle ne fera qu'envenimer le conflit au Proche-Orient.

Deux jours après la signature de demande d'adhésion à la Cour par le président palestinien Mahmoud Abbas, son représentant auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a présenté une lettre officielle au siège des Nations unies à New York. Cette requête doit être examinée par le secrétaire général Ban Ki-moon, tenu d'avertir les États membres de la CPI dans les 60 jours.

"C'est un pas très important", s'est félicité M. Mansour. "Nous cherchons à obtenir justice pour toutes les victimes qui ont été tuées par Israël, la puissance occupante", a-t-il lancé.

Une adhésion à la Cour pourrait permettre en effet aux Palestiniens d'engager des actions en justice contre des dirigeants israéliens. La CPI, qui siège à La Haye, a pour mission de poursuivre les auteurs de génocides, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre.

Les Palestiniens pourraient ainsi attaquer en justice des dirigeants israéliens pour leur conduite lors de différentes guerres, comme celle de juillet-août 2014 à Gaza, ou encore pour leurs agissements en tant qu'occupants des Territoires palestiniens.

Ils peuvent en théorie devenir membres de la CPI depuis que la Palestine a été élevée au statut d'État observateur non membre à l'ONU en 2012.

Exaspéré par le blocage complet de l'entreprise visant à créer un État palestinien indépendant coexistant avec Israël, le président Abbas avait mis mercredi à exécution une menace brandie depuis des années en signant la demande d'adhésion à la CPI. M. Abbas a ainsi tiré les conséquences de l'échec mardi soir de plusieurs mois d'efforts pour faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution qui aurait donné trois ans aux Israéliens pour évacuer les Territoires palestiniens occupés. Et M. Abbas a abattu l'une de ses dernières cartes.

Mais après des mois de tensions avec Israël, la démarche a été interprétée par les responsables israéliens comme une déclaration de guerre diplomatique.

"Nous attendons de la CPI qu'elle rejette la demande hypocrite faite par l'Autorité palestinienne, qui n'est pas un État, mais une entité liée à une organisation terroriste, le Hamas, auteur de crimes de guerre", a ainsi tonné le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Escalade diplomatique

L'escalade diplomatique de M. Abbas a aussi déclenché une très vive réaction des États-Unis, allié d'Israël et important bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne. Le département d'État a fulminé mercredi contre une démarche palestinienne "totalement contre-productive" qui "alourdit le climat" avec Israël et qui "ne fait rien pour les aspirations du peuple palestinien à avoir un État souverain et indépendant".

Washington s'oppose depuis toujours aux démarches unilatérales des Palestiniens devant les organisations internationales et défend le principe de négociations directes israélo-palestiniennes pour résoudre le conflit.

Mais la dernière initiative du secrétaire d'État John Kerry en juillet 2013 s'est fracassée en avril, après neuf mois de dialogue direct infructueux.

Cet échec a provoqué un coup de froid sans précédent entre les Américains et leurs indéfectibles alliés israéliens. Un convoi diplomatique américain a d'ailleurs essuyé vendredi le 2 janvier des jets de pierres, "apparemment" lancées par des colons israéliens, près d'une colonie sauvage de Cisjordanie occupée, selon la police israélienne.

Mardi soir le 28 décembre devant le Conseil de sécurité, les États-Unis s'étaient toutefois rangés une nouvelle fois du côté d'Israël en votant contre la résolution des Palestiniens. Washington n'a cependant pas eu besoin de recourir à l'arme du droit de veto, le texte n'ayant obtenu que huit votes pour.

Parmi ces voix favorables à la résolution palestinienne, la France, à laquelle le gouvernement israélien a exprimé vendredi 2 janvier sa "profonde déception" auprès de l'ambassadeur de France à Tel-Aviv, Patrick Maisonnave.

Vendredi soir 2 janvier, la direction palestinienne a décidé de présenter une nouvelle fois à l'ONU son projet de résolution prévoyant la fin de l'occupation israélienne. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, n'a pas donné de date pour cette nouvelle initiative diplomatique mais a assuré que les Palestiniens soumettraient "prochainement" le texte au Conseil de sécurité.

AFP/VNA/CVN

 

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