France
Présidentielle : insécurité, mal-logement, l'opposition tire à boulets rouges sur Macron

Les adversaires d'Emmanuel Macron de droite comme de gauche ont tiré à boulets rouges mercredi 2 février sur le président sortant, dénonçant pour les uns sa politique "laxiste" en matière de sécurité et pour les autres le mal-logement, des thématiques parmi les préoccupations majeures des Français.

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Emmanuel Macron lors d'une réunion avec des responsables locaux dans la ville de Liévin dans le Nord, le 2 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

À 67 jours du premier tour de la présidentielle, celui qui entretient un vrai-faux suspense sur sa candidature, se trouvait lui dans les Hauts-de-France, où il s'est engagé pour la renaissance du bassin minier et plaidé une réforme de l'espace Schengen afin de "mieux tenir les frontières de l'Europe".

Passage obligé pour tout candidat de droite, le syndicat de police Alliance organisait mercredi 2 févrer son "grand oral" permettant aux prétendants à la présidentielle d'égrener leurs propositions pour lutter contre l'insécurité et la délinquance.

La candidate RN, Marine Le Pen, a promis que si elle était élue en avril, elle supprimerait les aménagements de peine dans les condamnations pour atteinte à l'intégrité physique de plus de mois de prison.

Elle a insisté sur la nécessité de "réduire le fossé entre la peine encourue et la peine prononcée" ainsi que "le fossé entre la peine prononcée et la peine effectuée".

"Ramener l'ordre"

La candidate LR, Valérie Pécresse, au coude-à-coude dans les sondages d'intentions de vote avec Marine Le Pen, a assuré qu'elle serait "intraitable" avec les "voyous", critiquant l'action du gouvernement. Elle a aussi souhaité la mise en place d'une peine automatique d'un an de prison ferme avec incarcération "si on touche à un policier ou un gendarme" afin de "ramener l'ordre dans le pays".

La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen s'exprime lors d'une réunion organisée par le syndicat de police Alliance, le 2 février à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quant à l'ancien polémiste Eric Zemmour, il a affirmé que la lutte contre l'immigration était "la mère de toutes les batailles", plaidant de nouveau en faveur d'une "immigration zéro", qui constitue selon lui "la première réponse fondamentale" à la délinquance.

Seuls les candidats de droite et d'extrême droite ont accepté de participer à ce "grand oral", ainsi que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

À gauche, la candidate PS, Anne Hidalgo, et le communiste Fabien Roussel ont décliné l'invitation, tout comme Yannick Jadot (EELV). Quant au leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui selon Alliance "ne fait que prôner la haine anti-flic", le syndicat ne l'avait pas invité.

Mal-logement

Le patron de la France insoumise, candidat de gauche le plus haut dans les sondages (autour de 10%), a préféré aborder, avec Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel, une autre problématique, chère à leur famille politique, le mal-logement, à l'occasion de la publication du rapport 2022 de la Fondation Abbé Pierre. Celui-ci dresse un constat sévère du quinquennat d'Emmanuel Macron en pointant du doigt particulièrement les économies sur les aides au logement (APL).

Le candidat LFI à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon en meeting au théâtre Fémina à Bordeaux, le 24 janvier.
Le candidat LFI à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon en meeting au théâtre Fémina à Bordeaux, le 24 janvier.

"Si on en est là, c'est parce que le marché a organisé le chaos", a déclaré M. Mélenchon, disant vouloir "bloquer toutes les logiques de marché qui conduisent à créer la pénurie".

"De l'argent, il y en a partout, ce n'est pas l'argent le problème. (...) Le logement ne doit plus être une structure d'accumulation du capital", a-t-il ajouté.

De leur côté, Christiane Taubira, visiblement prise de court sur une question sur le RSA et le seuil de pauvreté, et la socialiste Anne Hidalgo ont dénoncé le bilan "désastreux" selon cette dernière du président sortant en matière de logement.

Le candidat communiste Fabien Roussel a lui souhaité "démétropoliser la France" en favorisant l'implantation de logements sociaux à la campagne.

Pendant ce temps, en déplacement à Liévin (Pas-de-Calais), le président Macron a annoncé de nouvelles subventions (100 millions d'euros pour réaménager l'espace urbain) pour aider le bassin minier à se relever, avec au passage une nouvelle passe d'arme avec Xavier Bertrand, le président LR des Hauts-de-France, qui a critiqué "le candidat Macron".

"Nos compatriotes ont parfois été en colère et avaient de bonnes raisons de l'être", il faut que "nous leur redonnions ce sens de la parole donnée" et "qu'on rende compte", a affirmé Emmanuel Macron.

Dans la soirée, il s'est adressé aux ministres européens de l'Intérieur réunis à Tourcoing évoquant notamment une nécessaire réforme, selon lui, de l'espace Schengen, "conçu à une époque différente, avant la reprise du terrorisme". "Nous devons repenser les équilibres de l'espace Schengen", a-t-il dit à la presse, afin "de mieux tenir les frontières de l'Europe".

Toujours pas déclaré, M. Macron avait assuré mardi soir 1er février à La Voix du Nord avoir "d'abord l'obsession que la phase aiguë de l'épidémie (de COVID-19) et le pic de la crise géopolitique actuelle (en Ukraine) soient derrière nous". Sur le front du COVID justement, la situation s'améliore un peu et plusieurs restrictions ont été levées mercredi 2 février.

Mais alors que ses adversaires dénoncent le double jeu du président, Olivier Becht, patron des députés Agir alliés dans la majorité, a lui souligné qu'il avait intérêt à déclarer sa candidature "le plus tard possible".


AFP/VNA/CVN

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