Première en Israël, les députés à la recherche d'un Premier ministre

Le président israélien Reuven Rivlin a chargé jeudi 21 novembre le Parlement de trouver un Premier ministre afin de sortir Israël d'une impasse politique unique dans son histoire et éviter la tenue d'un troisième scrutin en mois d'un an.

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Montage photo du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (gauche, à Jérusalem le 9 décembre 2018) et de son adversaire Benny Gantz, ancien chef de l'armée (droite, le 1er avril à Tel Aviv).
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour "la première fois de l'histoire d'Israël" selon le président, aucun candidat n'a été en mesure de former un gouvernement à l'issue des législatives du 17 septembre, Benjamin Netanyahu et Benny Gantz n'étant pas parvenus à rallier une majorité.

"Que se passe-t-il à présent ? Personne ne sait vraiment car cela ne s'est jamais produit auparavant", résumait jeudi 21 novembre le grand quotidien Yediot Aharonoth.

La loi fondamentale d'Israël, l'équivalent de la Constitution, prévoit toutefois un guide de survie pour ces imbroglios politiques nommés "plotter", "sac de nœuds" en français, par les commentateurs.

Après avoir donné leur chance, chacun à son tour, aux chefs des deux principaux partis du pays, le Likoud de Benjamin Netanyahu et Bleu-blanc de Benny Gantz, le président a confié jeudi 21 novembre à Yuli-Yoel Edelstein, président du Parlement, le soin de trouver une personnalité apte à diriger un futur gouvernement.

M. Edelstein reçoit ce mandat non pas à titre personnel, mais au nom du Parlement qui aura alors 21 jours, jusqu'au 11 décembre, pour présenter à M. Rivlin un document signé par au moins une majorité de 61 élus, s'engageant à soutenir un député pour le poste de Premier ministre.

"L'État d'Israël traverse une période sombre de son histoire", a déclaré le président devant le Parlement, appelant les élus à agir de façon "responsable" afin d'éviter la tenue d'un troisième scrutin en un an, après les législatives d'avril et de septembre, qui n'avaient pas réussi à accoucher d'un gouvernement.

"Votre sort politique n'est pas plus important que le sort d'une vieille dame à l'hôpital", a souligné M. Rivlin, exhortant en substance la classe politique israélienne à cesser de penser à ses intérêts personnels mais de prendre en considération l'intérêt supérieur de l'État et de la population.

Gantz ou Netanyahu 

Benjamin Netanyahu, plus pérenne des Premiers ministres de l'histoire d'Israël, est soutenu par un "bloc" de 54 élus formé avec ses alliés de l'ultra-droite et de partis juifs ultra-orthodoxes.

M. Gantz compte lui sur l'appui de formations de centre-gauche, mais aussi des députés arabes israéliens qui ne feraient toutefois pas partie du gouvernement.

S'ils ne sont pas parvenus à former un gouvernement, MM. Netanyahu et Gantz peuvent encore se voir confier cette tâche par les députés, ce qui ouvre la voie à de nouvelles tractations.

"Netanyahu a privilégié ses intérêts personnels (...) et doit se rappeler que nous sommes encore en démocratie et que la majorité du peuple a voté pour une politique différente de la sienne", a déclaré mercredi soir 20 novembre Benny Gantz, après avoir échoué dans ses efforts pour former un gouvernement.

"Le peuple ne peut pas être otage d'une minorité extrémiste", a ajouté M. Gantz accusant M. Netanyahu d'avoir dressé un "mur" pour l'empêcher de diriger le pays.

Jeudi 21 novembre, M. Netanyahu a convié à nouveau M. Gantz à des négociations directes. "Viens en personne, pour des négociations immédiates, toi et moi, sans conditions préalables. L'État est important pour nous deux ! Nous devons faire un dernier effort pour former ensemble un gouvernement d'union".

Le facteur Mandelblit 

Mais un point-clé sépare les deux hommes : s'ils parviennent à une entente sur un gouvernement d'union nationale, chacun veut être le premier à gouverner dans le cadre d'une rotation.

Pourquoi ? Car M. Netanyahu, qui pourrait être inculpé dans différentes affaires, veut être en poste s'il doit affronter la justice. Et M. Gantz, lui, refuse de partager le pouvoir avec une personne qui risque d'être mise en examen.

Tous le yeux sont donc rivés sur le procureur général, Avichaï Mandelblit, qui doit décider ou non s'il inculpe Benjamin Netanyahu pour "malversation", "abus de confiance" et "corruption" dans une série d'affaires, dont l'une, "l'affaire Bezeq", est particulièrement sensible.

Dans ce dossier, M. Netanyahu est soupçonné d'avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions d'USD au patron de la société de télécoms Bezeq, en échange d'une couverture médiatique favorable de la part d'un des médias du groupe, le site Walla.

Une mise en examen pourrait minimiser les chances de M. Netanyahu de rallier les appuis des députés. Mais une exonération pourrait convaincre des élus encore réticents à le rejoindre dans une coalition.

AFP/VNA/CVN

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