Premier film multi-épisode sur le culte des Déesses-Mères des Trois mondes

Un film de 108 épisodes intitulé Me Viêt sur la pratique traditionnelle vietnamienne du culte des Déesses-Mères des Trois mondes doit être rendu public aujourd’hui 12 mai pour la première fois.

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Le culte des Déesses-Mères est une pratique traditionnelle au Vietnam.
Photo : Manh Minh/VNA/CVN

Le film est coproduit par Nhât Nguyêt Cultural Limited et An Viên Television afin d’honorer les valeurs traditionnelles de la pratique liée à la croyance vietnamienne des Déesses-Mères.

Le film donne un aperçu de ce culte mais aussi du culte de la princesse Liêu Hanh, qui figure parmi les quatre génies immortels du Vietnam que sont Tan Viên (qui exprime l'aspiration pour vaincre les catastrophes naturelles), Thanh Giong (qui témoigne de la volonté de lutter contre les envahisseurs étrangers), Chu Dông Tu (qui symbolise l'amour) et Liêu Hanh (qui représente le rêve de la prospérité et la richesse de la vie spirituelle). En bref, ce sont des histoires sur les divinités adorées dans le pays conformément au plan de préservation des valeurs de la foi.

Le culte des Déesses-Mères est une pratique traditionnelle au Vietnam riche d’une longue histoire ayant résisté à l'épreuve des changements sociaux et reflétant le désir des gens pour la santé, la richesse et la fortune.

Les rituels répondent aux besoins liés aux croyances des habitants dans leur vie quotidienne et ont été étroitement associés à des personnages historiques et populaires, tels que Liêu Hanh, Âu Co, Vuong Mâu (légendaire Mère de Thanh Giong).

Une pratique traditionnelle

La croyance en les Déesses-Mères des Trois mondes a été officiellement reconnue en 2016 par l'UNESCO en tant que patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.

D’après le Professeur Ngô Duc Thinh, directeur du Centre de recherche et de préservation de la culture et des croyances vietnamiennes, cette forme de spiritualité est une croyance multiculturelle qui n’existe qu’au Vietnam. Elle s’intéresse non seulement à la vie de l’homme après la mort, mais aussi à sa vie terrestre entraînant les vœux de santé, de richesse et de belle carrière, expliquant son maintien dans le paysage religieux du pays.

Le culte rendu aux Déesses-Mères date des IIe-IIIe siècles avant J.-C. Un rite qui prend sa source dans la coutume de vénération de la Déesse du Riz et de la Déesse-Mère (époque de matriarcat). Selon les historiens, du fait que leur existence dépendait des éléments naturels, les Vietnamiens d’antan honoraient les esprits capables de les protéger regroupés sous le vocable de "Déesses-Mères".

Au panthéon vietnamien figurent quatre Déesses-Mères dirigeant l’Univers: celle du Ciel (Mâu thuong thiên), celle de la Terre (Mâu Dia), celle des Eaux (Mâu Thuy), celle des Forêts et Montagnes (Mâu Thuong Ngàn). Nombreuses sont les légendes qui racontent la naissance et l’existence mystérieuse de ces divinités.

Cette cérémonie de culte des Déesses-Mères, une croyance purement vietnamienne, date des IIe-IIIe siècles avant J.-C.
Cette cérémonie de culte des Déesses-Mères, une croyance purement vietnamienne, date des IIe-IIIe siècles avant J.-C.

Le rôle humain s’affirme

Née dans le Nord du pays, cette croyance s’est ensuite répandue dans de nombreuses localités du Centre et du Sud. On dénombre ainsi plus de 7.000 lieux de culte, notamment dans le Nord (Hanoï, provinces de Lang Son, Nam Dinh, Thanh Hoa...). Lors des fêtes traditionnelles, les pèlerins prient pour la chance, la richesse, la paix et la prospérité. "Cela témoigne de l’influence de cette croyance sur la vie spirituelle des habitants", explique le Professeur Ngô Duc Thinh.

Le culte des Déesses-Mères se caractérise par ses chants religieux et une représentation qui combine harmonieusement chant, danse, musique, costumes… On dénombre 36 airs chantés, destinés respectivement aux 36 giá dông (scènes religieuses). Chacune raconte une légende, un récit fabuleux ou une histoire mythique… honorant tel ou tel esprit, saint(te), divinité, héros national…

Le culte des Déesses-Mères est populaire, par conséquent, la préservation de ce patrimoine culturel mondial doit s’appuyer sur les communautés locales. "Je suis confiant et je souhaite que ce rite perdure car il est profondément ancré dans le cœur des Vietnamiens", conclut le Pr Ngô Duc Thinh.

Thúy Hà - Nghia Dàn/CVN

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