Pourquoi l’inflation au Vietnam reste à feu doux ?

Les habitudes de consommation, les mesures de stabilisation des prix... expliquent que l’inflation au Vietnam au premier trimestre n’a pas augmenté autant que dans de nombreux autres pays du monde.

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Une chaîne de production de la Société par actions du textile-habillement Vinatex Hông Linh, à Hà Tinh (Centre).
Photo : VNA/CVN

Au premier trimestre 2022, l’économie mondiale a retrouvé son élan, la demande de matières premières pour la production a augmenté alors que l’offre est interrompue, ce qui a entraîné une forte augmentation des prix des marchandises sur le marché international, exerçant une pression sur l’inflation dans de nombreux pays du monde.

Selon Nguyên Trung Tiên, directeur général adjoint de l’Office général des statistiques, la pression inflationniste est élevée dans les grandes économies telles qu’États-Unis, Japon, République de Corée et pays européens, qui sont également les principaux partenaires commerciaux du Vietnam. Plus précisément, l’inflation américaine en février 2022 a été de 7,9%, la plus élevée depuis janvier 1982. Au Royaume-Uni, elle a atteint son plus haut niveau en 30 ans (février 6,2%). L’inflation dans les pays de la zone euro a également augmenté : France 3,6%, Allemagne 5,1%, Espagne 7,6%, Italie 5,7%...

Tous les pays de l’ASEAN ont connu une inflation plus élevée en février que le Vietnam, comme l’Indonésie 2,1%, la Malaisie 2,2%, les Philippines 3%, Singapour 4,3%, la Thaïlande 5,3%... Selon M. Tiên, le conflit entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que les sanctions économiques imposées par les États-Unis et d’autres pays contre la Russie - premier exportateur mondial de gaz naturel et deuxième exportateur de pétrole -, ont fait grimper les prix mondiaux de l’énergie, réduisant particulièrement fortement l’approvisionnement des pays européens, qui dépendent fortement des importations d’énergie en provenance de Russie.

Habitudes de consommation

La Russie est également un important exportateur d’engrais et de blé, et les pénuries de ces deux produits font monter les prix alimentaires mondiaux et exacerbent les pressions inflationnistes. Sur le plan intérieur, l’économie vietnamienne a poursuivi sa dynamique de croissance avec un PIB au premier trimestre qui a augmenté de 5,03%. La demande de production de biens de consommation et d’exportation ainsi que l’impact des prix mondiaux des matières premières ont fait grimper les prix de certains biens, mais en général, le niveau des prix est encore globalement bien contrôlé.

Dans un supermarché à Hanoï.
Photo : Trân Viêt/VNA/CVN

L’indice des prix à la consommation (IPC) au cours des trois premiers mois de l’année a bondi de 1,92%. Bien que supérieur au 0,29% à la même période de 2021, il demeure inférieur aux années 2017-2020. Expliquant que l’inflation au Vietnam au premier trimestre n’a pas augmenté autant que dans de nombreux autres pays du monde, M. Tiên a souligné : "Premièrement, la liste de biens et services représentative de l’IPC des pays est différente en raison de la dépendance aux habitudes de consommation, ainsi que la structure de consommation des ménages est également hétérogène".

Par exemple, les États-Unis et l’Europe dépensent une grande partie pour le logement, l’électricité, l’eau, le gaz, les transports, la culture et les loisirs, tandis que le Vietnam dépense principalement pour l’alimentation (représentant 27,68%). Le conflit russo-ukrainien a entraîné une augmentation rapide du prix du pétrole brut, du gaz naturel et du gaz naturel liquéfié. Les États-Unis et les pays occidentaux ont une grande proportion de dépenses de consommation pour ces biens, aussi leur taux d’inflation est plus élevé qu’au Vietnam.

Limiter les impacts négatifs

Deuxièmement, le Vietnam est un pays avec une offre abondante de produits alimentaires. En plus de répondre pleinement aux besoins de consommation de la population, il exporte également vers le monde entier, de sorte que les prix sont assez stables. Le groupe "aliment" au premier trimestre a connu une baisse de 1,2%, faisant baisser l’IPC de 0,26 point. Le prix du porc a diminué de 21,55%, et la viande transformée de 4,63%.

La forte baisse des prix du porc est principalement due au fait que le Vietnam a produit le vaccin contre la peste porcine africaine, il est donc proactif dans la prévention de l’épidémie, assurant l’approvisionnement, alors que le prix de l’alimentation animale augmente, obligeant les éleveurs à vendre tôt pour réduire les pertes.

En outre, le prix des services éducatifs a baissé de 4,24% car certaines localités ont exonéré ou réduit les frais de scolarité à partir du premier semestre de l’année scolaire 2021-2022, réduisant l’IPC de 0,23 point. De nombreux ménages ont aussi réduit les loyers pour soutenir les locataires pendant la situation épidémique compliquée, entraînant une baisse des loyers des logements de 15,14%.

Troisièmement, afin de répondre de manière proactive aux défis face à la pression inflationniste croissante, le gouvernement a ordonné aux ministères, aux secteurs et aux localités de mettre en œuvre de manière synchrone des mesures de stabilisation des prix, afin de limiter les impacts négatifs sur le développement socio-économique.

Les politiques et mesures financières et monétaires promulguées en temps opportun ont considérablement réduit la pression sur le niveau des prix : stabilisation des taux d’intérêt sur les prêts à des niveaux bas ; réduction de la taxe sur la valeur ajoutée sur certains groupes de biens et services de 10% à 8% à compter du 1er février 2022 ; réduction de 50% de la taxe sur la protection de l’environnement pour le kérosène du 1er janvier au 31 décembre 2022 ; réduction de la collecte de 37 redevances et charges au cours du 1er semestre. De plus, la gestion des prix des carburants a suivi de près les mouvements des prix mondiaux. Les localités ont renforcé la gestion des prix, et de nombreuses entreprises participent activement au programme de stabilisation des prix.


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