Pour un développement durable de la filière nationale de la canne à sucre

Le Vietnam est actuellement le 14e producteur mondial de canne à sucre et de sucre de canne. Cette filière contribue à 0,5% du PIB national. Cependant, elle doit faire face à de nombreux défis.

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Une plantation de canne à sucre dans le district de Cù Lao Dung, province de Soc Trang (Sud).
Photo : Hoài Thu/VNA/CVN

En Asie, la Thaïlande et les Philippines ont efficacement mis en œuvre des politiques de protection de leurs produits agricoles, de la canne à sucre entre autres. Ces dernières années, cette filière a bénéficié de grands soutiens de la part des deux gouvernements, notamment via la mise en place de quota d’importation et de taxes douanières, la mise en œuvre de programmes de soutien au développement des zones de matières premières…

Actuellement, la taxe d’importation imposée sur le sucre de canne importé en Thaïlande est de 65%, aux Philippines de 50-60%. Alors qu’au Vietnam, elle n’est que de 25-40%.

Assurer des intérêts égaux aux paysans et entreprises est une priorité des gouvernements thaïlandais et philippin, qui appliquent ainsi des prix plancher d’achat pour chaque récolte annuelle. En Thaïlande, pour la récolte 2016-2017, ce prix était de 30 dollars la tonne. Clairement, cela a contribué à stabiliser l’offre et la culture, ainsi qu’à assurer l’intérêt des paysans qui sont toujours les plus vulnérables face aux aléas climatiques et aux fluctuations du marché.

Ces dernières années, au Vietnam, cette filière a dû affronter des problèmes persistants comme le manque de matières premières, de mauvaises récoltes, avec des restrictions au niveau des politiques d’exploitation des terres cultivables…

Un champ de canne à sucre dans le district de Châu Thành, province de Tây Ninh (Sud).
Photo : Duc Hoành/VNA/CVN

Lors d’un séminaire intitulé «Opportunités d’investissement dans des projets de bioénergie du secteur de la canne à sucre au Vietnam», tenu début octobre à Hanoï, Pham Ngoc Doanh, président de l’Association de la canne à sucre du Vietnam, a fait savoir qu’actuellement, le prix de l’énergie à base de bagasse était fixé à 5,8 cents/kWh, équivalant à 1.220 dôngs/kWh.

Autrement dit, si une usine de sucre veut investir dans un projet de centrale bioénergétique ayant recours à la bagasse, elle devra attendre 20 ans pour récupérer son capital initial.

Alors qu’en Thaïlande et aux Philippines, ce prix s’établit respectivement à 2.660 dôngs/kWh et 2.996 dôngs/kWh. «Il serait nécessaire que le prix de l’énergie à base de bagasse soit égal à celui de l’énergie à base de biogaz et de balles de paddy. L’important est que le gouvernement rajuste ses politiques de prix en vue d’encourager les investisseurs», a suggéré Pham Ngoc Doanh.

Dans le contexte de l’intégration de plus en plus profonde à l’international, l’égalité est-elle assurée lorsque les produits des entreprises domestiques doivent concurrencer ceux importés bénéficiant de politiques d’assistance et d’encouragement de leurs gouvernements ?

Nul doute qu’il s’agit là non seulement de défis pour la filière de la canne à sucre, mais aussi de défis pour la stabilité macroéconomique ainsi que pour les 33.000 paysans concernés.

Hormis les efforts des entreprises domestiques, la mise en place de politiques et de mécanismes adéquats constituent une priorité ainsi qu’une condition préalable pour élever la compétitivité ainsi qu’accélérer la croissance de ce secteur national.

Selon le plan de restructuration du secteur de la canne à sucre du Vietnam, en 2030, la production annuelle nationale atteindrait 40 millions de tonnes, qui pourront produire 4,5 millions de tonnes de sucre.

CPV/VNA/CVN

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