Pour que les ruraux aient accès à l'eau potable

Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural vient d’approuver le projet de gestion de la qualité de l'eau potable à la campagne pour la période 2010-2020, mis en œuvre dans l'ensemble du pays.

Selon le Rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en 2008, l'eau et l'hygiène environnementale de faible qualité ont coûté la vie à plus de 20.000 Vietnamiens, la moitié étant due à la diarrhée aiguë. Les plus touchés sont les ruraux et les ménages pauvres des centres urbains.

"Seulement 40% de la population rurale ont accès à une eau conforme aux normes hygiéniques stipulées par le ministère de la Santé. Il faut donc améliorer la qualité de l'eau pour cette région", a insisté le vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Ðào Xuân Hoc, lors d'une conférence sur la mise en œuvre du projet de gestion de la qualité de l'eau potable à la campagne pour la période 2010-2020.

Selon une étude menée en 2006 par le ministère de la Santé, seulement 15,6% de la population rurale avaient accès à l'eau conforme aux normes microbiologiques et 56,6% aux normes chimiques. L'eau souterraine était arséniée dans les deltas du fleuve Rouge et du Mékong, et fluorurée dans le Centre. "La faible hygiène environnementale est l'une des causes principales de la pollution de l'eau dans la campagne vietnamienne", a indiqué le vice-ministre Ðào Xuân Hoc.

En 2009, 2,6 millions de Vietnamiens ont eu accès à l'eau potable, portant à 79% le taux de la population bénéficiant d'une eau salubre.

En termes d'hygiène environnementale rurale, on n'a recensé que 59% des foyers disposant de WC répondant aux normes requises.

"Actuellement, 80% de la population rurale sont approvisionnées en eau par des usines qui n'appliquent que des technologies de filtrage primaires", a reconnu Nguyên Thành Luân, directeur adjoint du Centre national d'eau salubre et d'hygiène environnementale.

D'après M. Luân, la pollution de l'eau, provoquée par les déchets ménagers et industriels, ceux provenant de l'élevage et des villages de métiers, les produits chimiques utilisés dans l'agriculture…, a nuit à la qualité de l'eau potable dans les campagnes. "Seulement 18 des 63 provinces et villes ont créé leurs laboratoires d'eau, et la plupart d'entre eux ne satisfont pas à la demande", a-t-il déploré.

Un représentant du Centre d'eau salubre et d'hygiène environnementale de Hà Nam a informé que cette province du Nord comptait trois zones industrielles, 106 villages de métiers et de petits établissements de production. L'eau de rivière souffre d'une grave pollution lors de la saison sèche, alors que l'eau souterraine est contaminée pour la plupart par l'arsenic, l'ammoniac, le fer et le coliforme. La plus forte teneur en arsenic est observée dans les districts de Bình Luc et de Ly Nhân. "La province recense 52 stations d'alimentation en eau potable dans les zones rurales, la plupart ne possédant ni équipements modernes, ni techniciens qualifiés", a-t-il relevé.

Doubler le nombre d'enfants ayant accès à l'eau potable

"Environ 32% des femmes enceintes et 27,4% des enfants de moins de 5 ans au Vietnam sont anémiés en raison de l'helminthiase et d'autres maladies causées par les piètres conditions sanitaires et la mauvaise qualité de l'eau", a fait savoir Craig Burgess, chef du Bureau pour la survie et le développement des enfants de l'UNICEF.

D'après lui, seuls 2,8 millions des 18 millions d'enfants vivant dans la campagne vietnamienne ont accès à une eau salubre conforme aux normes du ministère de la Santé. Les enfants des provinces montagneuses, des hauts plateaux du Centre et du delta du Mékong ont peu d'occasion d'y accéder.

Face à cette situation, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural vient d’approuver le projet de gestion de la qualité de l'eau potable à la campagne pour la période 2010-2020, mis en œuvre dans l'ensemble du pays. Ainsi, en 2015, la qualité de la totalité des ouvrages d'adduction d'eau pompée, de la moitié de ceux en eau courante, d'au moins 15% des petits ouvrages et des stations familiales devrait être contrôlée.

"Le projet est considéré comme l'outil de réalisation de l'objectif de l'eau salubre et de l'hygiène environnementale de la campagne au niveau national pour la période 2011-2020. J'espère que l'année prochaine, le nombre d'enfants ruraux ayant accès à l'eau conforme aux normes sanitaires doublera", a exprimé Nguyên Thành Luân.

Eau potable
Huy Hoàng/CVN
25/12/2010

Une eau est dite potable quand elle satisfait à un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine.

Le concept de "potabilité" varie à travers le monde, fruit d'un contexte historique et culturel local. Il détermine la question de l'accès à l'eau, puisque une eau de bonne qualité est essentielle au développement économique et humain.

Par exemple, les paramètres pouvant être réglementés sont :

- la qualité organoleptique (couleur, turbidité, odeur, saveur) ;

- certains paramètres physico-chimiques naturels (température, pH, chlorures : 200 mg/l, sulfates : 250 mg/l, etc.) ;

- des substances dites indésirables (nitrates : 50 mg/l, nitrites, pesticides, etc.) ;

- des substances toxiques (arsenic, cadmium, plomb, hydrocarbures, etc.) ; des paramètres microbiologiques (l'eau ne doit pas contenir d'organismes pathogènes).

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