Port-au-Prince entre anarchie et timide retour à la normalité

La capitale haïtienne a oscillé dimanche 8 juillet entre des scènes d’anarchie et de timides signes de retour à la normalité, après deux jours d’intenses violences déclenchées par l’annonce - depuis suspendue - d’une hausse importante des prix des carburants.

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Des voitures carbonisées à Delmas, une commune de Port-au-Prince, le 8 juillet.

Divers carrefours et routes de Port-au-Prince sont sous le contrôle de groupes de jeunes hommes qui rançonnent les personnes qui voudraient circuler, à pied comme en véhicule. Plusieurs groupes d’individus armés habillés en civil ont aussi été remarqués circulant dans certains quartiers du centre-ville, rapportent des radios locales.
Au cœur de la capitale haïtienne, dans la commune de Delmas, des commerces ont été attaqués et pillés et des protestataires exigeaient le départ du président Jovenel Moïse, ont rapporté des journalistes de l’AFP. Très agressifs, certains jeunes hommes étaient armés de couteaux.
Pour disperser la foule, des policiers d’unités spécialisées en maintien de l’ordre ont tiré en l’air et fait usage de grenades lacrymogènes. Au moins quatre personnes sont mortes depuis vendredi 6 juillet dans les violences, selon un décompte de l’AFP.
Parallèlement à ces scènes chaotiques et meurtrières, un léger retour à la vie normale était notable dimanche 8 juillet dans quelques parties de la capitale. En milieu de matinée, après la fin des messes, beaucoup de marchandes de fruits et légumes avaient repris leur place sur les trottoirs et les taxis-motos étaient de retour à leurs carrefours habituels, même si les clients se faisaient rares.
La circulation automobile a timidement repris sur les quelques axes dégagés des barricades par la police. Alors que toutes les compagnies aériennes avaient annulé leurs vols samedi 7 juillet, trois avions en provenance des États-Unis ont atterri dimanche après-midi 8 juillet à l’aéroport Toussaint Louverture.
L’incertitude demeure quant à l’évolution de la situation car des contestataires ont appelé à une grève générale de deux jours à compter de lundi 9 juillet. Les ambassades de France et du Canada ont annoncé qu’elles resteraient fermées lundi 9 juillet, sauf évidemment pour leurs ressortissants qui seraient en détresse.
Les troubles ont commencé après l’annonce vendredi 6 juillet par les autorités d’une augmentation des prix de l’essence de 38%, du diesel de 47% et du kérosène de 51% à compter du samedi 7 juillet à minuit, comme prévu par le nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international (FMI) et Haïti.
Face aux violences, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a annoncé samedi 7 juillet la suspension de la mesure "jusqu’à nouvel ordre".

AFP/VNA/CVN

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