Polémique sur le respect des normes: Samsung contre-attaque

Samsung Vietnam a réfuté le contenu du document publié fin 2017 par deux ONG dénonçant les mauvaises conditions de travail des ouvrières dans ses usines dans le pays.

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Dans une usine de Samsung Electronics Vietnam.

Fin 2017, deux organisations non gouvernementales (ONG); à savoir le Centre de recherche sur le sexe, la famille et l’environnement dans le développement (CGFED) basé à Hanoï, et IPEN, originaire de Suède; ont publié un document indiquant que les travailleuses des usines Samsung au Vietnam souffraient d’une dégradation de leur état de santé à cause des conditions de travail imposées par leur employeur.

Pourtant, le géant sud-coréen a récusé les allégations dudit document, élaboré à partir d’entretiens réalisés avec 45 travailleuses sur un total de plus de 100.000 salariés de Samsung au Vietnam, et a soulevé des objections quant à son objectivité et aux méthodes d’enquêtes approximatives dont il est issu. Samsung est l’un des principaux fabricants mondiaux de téléphones mobiles et de tablettes avec Apple, son concurrent direct.

Un rapport plus que discutable

"Le Vietnam conteste fermement la validité du communiqué de presse du 20 mars dernier, publié par certains experts des droits de l’Homme auprès des Nations unies", a déclaré Duong Chi Dung, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès de l’Organisation des Nations unies, de l’Organisation mondiale du commerce et d’autres organisations inter-nationales basées à Genève, dans une interview accordée à différents journaux et agences de presse le 28 mars dernier.

"L’analyse scrupuleuse de l’enquête en question révèle une méthodologie peu rigoureuse, un manque flagrant de bonne volonté et d’impartialité ainsi que des infractions évidentes au Code de conduite et au manuel des procédures spéciales émis par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Les auteurs se sont reposés sur des informations erronées afin d’en tirer des conclusions non valides", a expliqué le diplomate.

L’ambassadeur a par ailleurs souligné que les dialogues entre le gouvernement d’une part et les individus et organisations concernés d’autre part, ainsi que ceux organisés entre les officiels vietnamiens et les organes internationaux chargés des droits de l’Homme étaient fondamentaux pour la promotion et la protection de ces droits. Aussi s’est-il fait le porte-parole de la déception vietnamienne concernant l’attitude peu constructive des experts.

Duong Chi Dung a réaffirmé que le gouvernement du Vietnam avait toujours fait tout son possible dans la perspective de promouvoir et de protéger les droits de l’Homme et, à ce titre, s’était constamment montré de bonne foi quant à sa coopération avec les institutions onusiennes en la matière. À cet égard, Hanoï déplore que le communiqué de presse se fonde uniquement sur des informations unilatérales et non vérifiées alors que les pouvoirs publics ont activement collaboré avec ses auteurs à propos de ce dossier.

La vérité sur les travailleuses de Samsung

Pause-déjeuner des ouvriers de l'usine Samsung Thai Nguyên.
Photo : VB/CVN

Selon le vice-président de la Confédération générale du travail du Vietnam, Mai Duc Chinh, Samsung respecte rigoureusement le Code du travail du Vietnam. Qui plus est, les politiques salariales mises en place par l’entreprise, primes de performance et aides au logement notamment, sont très favorables aux employés.

Ainsi, Ly Thi Phuong, originaire de la province de Bac Giang (Nord), ouvrière chez Samsung Electronics Vietnam, implantée dans la zone industrielle de Yên Phong, province de Bac Ninh (Nord), depuis février 2017, fait savoir qu’elle gagne chaque mois entre 7,5 et 8 millions de dôngs. "Lors des premiers jours, j’étais un peu fatiguée. Maintenant, je me sens bien et je suis contente de mon salaire et de mes conditions de travail dans la compagnie", a-t-elle partagé. Avant d’ajouter: "Avec la durée quotidienne de travail de huit heures, on dispose de trois pauses pour se reposer et manger. La nourriture est assez bonne avec deux plats principaux et deux plats supplémentaires ainsi que des fruits".

Quant à Vo Thi Tho, 21 ans, originaire de la province centrale de Nghê An, elle a quitté son village natal dans le but de travailler dans cette usine pour un revenu mensuel de 8 millions de dôngs. Elle habite actuellement dans l’internat de l’usine moyennant des frais de 50.000 dôngs par mois (soit 2 dollars).

"L’internat est propre et confortable. Nous bénéficions gratuitement de salles de gymnastique, d’une bibliothèque et de clubs de loisir, ainsi que de réductions au supermarché de l’usine", a-t-elle raconté.

L’année dernière, le ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, en coordination avec la Confédération générale du travail du Vietnam et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Vietnam, a effectué des inspections dans 216 entreprises du secteur électronique, les usines Samsung Bac Ninh et Samsung Thai Nguyên y compris. Les résultats ont été rapportés dans les médias et ne font état d’aucune infraction.

Un bilan d’observation de l’environnement de travail, publié en octobre 2017 par le Centre de services des sciences et des technologies pour la santé et l’environnement de Hanoï, a indiqué que le site du constructeur sud-coréen à Bac Ninh était aux normes et qu’il encourageait la direction à continuer à améliorer les conditions de travail et la transparence à ce sujet.

VNA-Huong Linh/CVN

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