Pétrole : l'OPEP+ va-t-elle céder à l'appel de ses clients ?

Les membres de l'OPEP+ se retrouvent jeudi 4 novembre afin de statuer sur leur niveau de production de pétrole pour le mois de décembre, sous la pression des pays consommateurs qui les appellent à ouvrir davantage les vannes.

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Raffinerie de pétrole du géant saoudien Saudi Aramco le 18 septembre 2019 près d'Al Khardj, au sud de Riyad.

Les ministres du cartel composé des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de dix alliés via l'accord OPEP+ se retrouvent par visioconférence à 14h00 GMT (15h00 à Vienne, au siège du cartel) après un premier tour de table technique.
La plupart des analystes tablent sur une reconduction de la stratégie actuelle, à savoir la remise sur le marché de 400.000 barils par jour lors du dernier mois de l'année, alors que l'alliance laisse toujours plus de 4 millions de barils sous terre chaque jour.

À ce rythme, elle déploiera sa pleine capacité de production dans un peu moins d'un an.
Mais la grogne des consommateurs,
États-Unis en tête, pourrait encourager le cartel à faire un geste.
Le fait que "la Russie, l'Arabie saoudite et d'autres grands producteurs ne pompent pas davantage de pétrole (...) n'est pas juste", a par exemple déploré dimanche soir le président américain Joe Biden, en marge du sommet du G20 à Rome, visant directement l'OPEP+.
Le dirigeant du premier pays consommateur de brut a de quoi faire grise mine: le contrat américain de référence du brut, le WTI, évoluait en début de semaine autour de 85 USD le baril, tout proche de son plus haut depuis 2014 atteint la semaine passée.
"Vue l'intensité de la pression qu'exercent la Maison Blanche et d'autres pays consommateurs, on ne peut en aucun cas exclure que l'Arabie saoudite (chef de file de l'alliance, NDLR) puisse donner son feu vert à une augmentation supérieure à 400.000 barils quotidiens jeudi 4 novembre", estime Helima Croft, de la Banque royale du Canada (RBC).
Facteurs de risque
D'autres nations gourmandes en or noir comme l'Inde et le Japon poussent aussi l'OPEP+ à réagir.

Le président des États-Unis, Joe Biden, lors d'une conférence de presse à la fin du sommet du G20 le 31 octobre à Rome.

L'organisation elle-même s'est faite l'écho d'une réunion virtuelle vendredi entre son secrétaire général Mohammed Barkindo et Hardeep Singh Puri, ministre indien dont le vaste portefeuille touche à l'énergie, ce dernier insistant sur "la volatilité du marché et les prix élevés actuels".
Pour le moment, l'OPEP+ insiste sur les facteurs de risque planant sur la demande afin de justifier le maintien de sa politique prudente, évoquant aussi les - bien réels - nouveaux pics de contaminations au COVID-19 observés en Russie et en Chine.
Cette stratégie, favorable aux caisses des producteurs, permet également de ménager une place à l'un de ses membres aujourd'hui exclu du marché, l'Iran.
Les négociations sur le nucléaire iranien pour sauver l'accord conclu en 2015, censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique - accord que les
États-Unis ont dénoncé unilatéralement en 2018 - reprendront le 29 novembre à Vienne.
Une issue favorable signerait, en toute logique, le retour à moyen terme de l'Iran sur le marché de l'or noir, qui pourrait se traduire par un supplément d'offre de l'ordre de 2 millions de barils par jour.
Plusieurs observateurs de marché ont par ailleurs partagé leurs doutes sur la capacité de plusieurs membres du cartel à pouvoir augmenter davantage leur production, les installations de forage ayant souffert pendant la pandémie de retards d'entretien et de maintenance.

AFP/VNA/CVN

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