Pénuries au Royaume-Uni : l'armée prête à suppléer les chauffeurs manquants

Le gouvernement britannique a mobilisé mercredi 29 septembre sa flotte de camions-citernes et prépare l'armée pour suppléer des chauffeurs routiers trop peu nombreux au Royaume-Uni, et acheminer du carburant vers des stations-service prises d'assaut.

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Des automobilistes font la queue devant une station-service, le 29 septembre à Leyton, dans l'est de Londres
Photo : AFP/VNA/CVN

Malgré de premiers signes d'"amélioration" évoqués par les distributeurs et autorités, les pompes à essence peinent à répondre à la ruée constatée depuis que des distributeurs ont évoqué la semaine dernière des problèmes d'approvisionnement dus au manque de conducteurs (jusqu'à 100.000 selon les professionnels).

Dans un coup de pouce au secteur, le gouvernement a approuvé formellement la mise à disposition de 150 chauffeurs de l'armée et ceux-ci s'entraînent avant d'être déployés "dans les prochains jours", a indiqué à des journalistes le ministre des Entreprises Kwasi Kwarteng.

Il a ajouté sur Twitter que la flotte de camions-citernes du gouvernement "sera sur les routes cet après-midi (mercredi 29 septembre) pour améliorer les livraisons d'essence aux stations-services dans tout le Royaume-Uni". Ces camions seront conduits par des civils, a-t-il précisé. Assurant voir des "signes" d'un début d'amélioration de la situation, M. Kwarteng a appelé les Britanniques au calme.

"Nous voyons maintenant des signes que la situation aux pompes commence à s'améliorer", ont confirmé dans un communiqué commun Shell, BP et 12 autres entreprises ou fédérations du secteur. Saluant le déploiement des camions-citernes gouvernementaux, ils se sont dits "confiants quant à une stabilisation de la situation dans les jours à venir".

La Petrol Retailers Association, qui représente 65% des stations-service britanniques, a elle aussi constaté "des signes encourageants que la crise aux pompes s'atténue", avec 27% de ses stations à cours de carburant mercredi, contre deux tiers dimanche. Mais son directeur exécutif Gordon Balmer a dénoncé comme "totalement inacceptable" le "niveau élevé d'agressions verbales et physiques" à l'égard de leurs employés dans les stations-service.

"Pagaille"

Les longues files d'attente actuelles, marquées par des altercations entre automobilistes à bout de nerfs, sont la dernière conséquence en date des pénuries de main-d’œuvre causées par la pandémie et le Brexit, avec des problèmes de livraison touchant aussi les rayons des supermarchés, les chaînes de restauration rapide ou encore les pubs.

Face aux images désastreuses de stations-service prises d'assaut, le gouvernement ne cesse de répéter que le Royaume-Uni ne manque pas de carburants mais que les pénuries sont dues à la demande exceptionnelle causée par les achats de consommateurs inquiets de manquer, comme cela avait été le cas avec le papier toilette ou certains produits alimentaires au début de la pandémie.

L'opposition travailliste dénonce pour sa part le manque de préparation du gouvernement face à un problème qui couvait depuis des mois. "Ressaisissez-vous ou laissez nous la place pour résoudre cette pagaille", a lancé à l'adresse des conservateurs le chef du Labour, Keir Starmer, lors d'un discours à la conférence annuelle de son parti, à Brighton (Sud de l'Angleterre).

Après plusieurs jours de silence, le Premier ministre Boris Johnson a estimé mardi soir 28 septembre qu'il fallait laisser la situation s'arranger "de manière habituelle", semblant écarter les appels d'organisations de médecins, d'infirmiers, d'enseignants ou encore de taxis réclamant un accès prioritaire aux stations-service pour pouvoir aller travailler.

La fédération de taxis Licensed Taxi Drivers Association a ainsi estimé qu'entre 25% et 30% de ses membres n'avaient pu rouler mardi, faute de carburant. Face aux étalages qui se dégarnissent, aux stations-service à court d'essence et au spectre de rayons vides à Noël, le gouvernement britannique s'est finalement résolu samedi à amender sa politique d'immigration et à accorder jusqu'à 10.500 visas de travail de trois mois pour la période allant jusqu'à la fin de l'année.

Le secteur de la volaille a estimé que ces visas pour trois mois seulement seraient probablement insuffisants en nombre et surtout en durée pour inciter des chauffeurs européens à revenir travailler au Royaume-Uni. Soucieux d'éviter tout raté lors de la lucrative saison de Noël, le groupe d'habillement Next a demandé à Downing Street d'assouplir davantage les règles migratoires.


AFP/VNA/CVN

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