Pénurie de personnel dans les centres de santé de base

Si la pénurie de ressources humaines dans le système de santé est déplorée depuis plusieurs années, la lutte contre le COVID-19 a mis en lumière la fragilité de la situation. Des mesures urgentes ont été déployées pour aider le personnel médical à s’attacher à long terme au secteur.

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Depuis l’apparition du COVID-19, les agents de santé ont dû endosser une énorme quantité de travail.

L’épidémie est globalement maîtrisée au Vietnam. Mais le nombre d’infections, de patients graves et de décès reste toujours important dans plusieurs localités. Ce qui représente un grand défi pour les activités de prévention et de lutte, notamment dans le contexte où les centres de santé de base connaissent une pénurie de personnel.

Une grave surcharge

Le Pr.associé-Dr. Tang Chi Thuong, directeur du Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville, informe que depuis début 2021, la mégapole du Sud a enregistré près de 1.000 agents de santé quittant leur poste en raison de la surcharge du travail. "Cette tendance, qui se poursuit encore, entraîne une grave pénurie de personnel, rendant plus difficile la prise en charge des patients du COVID-19", s’inquiète-t-il.

Après le retrait des équipes médicales de renfort venues dehors, le secteur de la santé de Binh Duong fait face aux difficultés liées aux ressources humaines au service de la lutte contre le COVID-19. Cette province méridionale a besoin actuellement d’au moins 6.000 agents sanitaires, dont 2.000 médecins.

Toujours dans le Sud, Dông Nai affronte, elle aussi, le manque de personnel dans les centres de traitement des patients du COVID-19. "De nombreux dispensaires du district de Long Thành manquent d’agents de santé, causant des difficultés dans leur mission de prévention et de lutte contre le coronavirus", précise Nguyên Thi Van Van, directrice du Centre médical du district.

Les centres de santé de base font face aux difficultés liées aux ressources humaines au service de la lutte contre le COVID-19.

D’après Trân Dac Phu, ancien chef du Département de la médecine préventive et conseiller principal du Centre d’opérations d’urgence de santé publique, "notre réseau de centres de santé de base est fragile, fournissant insuffisamment de personnel pour affronter une aussi grave crise sanitaire que celle du COVID-19. Il a besoin de plus d’investissements et d’attention pour se renforcer. Depuis l’apparition de la pandémie, les agents de santé de ces établissements ont dû endosser une énorme quantité de travail. Ils sont surchargés".

Un nouveau mécanisme proposé

Pour remédier à la situation, le Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville a proposé au Comité populaire municipal des politiques visant à retenir le personnel des centres de santé de base, mettant fin aux abandons de postes. L’une des solutions avancées est d’accorder des allocations supplémentaires à ceux qui s’engagent dans la lutte anti-COVID.

Considérant l’appel de la main-d’œuvre dans ces établissements comme "un grand défi", ledit service a travaillé avec des universités de médecine, dont celle de Pham Ngoc Thach, et proposé "un nouveau mécanisme" selon lequel les frais diplômés doivent obligatoirement tra-vailler pendant six mois dans les hôpitaux de district ou d’arrondissement, et 12 mois pendant les dispensaires de quartier ou de commune, au lieu de rester 18 mois dans les premiers.

Selon les estimations, une fois ce tout nouveau mécanisme approuvé, chaque année, les dispensaires des quartiers et communes recevront au moins 500 jeunes médecins. Ces diplômés bénéficieront d’une allocation équivalente à 1,5 fois le SMIC régional, soit environ 6 millions de dôngs (plus de 230 euros) par mois.

L’augmentation de l’effectif des centres de santé de base est aussi une question. D’après Nguyên Van Vinh Châu, directeur adjoint du Service municipal de la santé, le taux d’agents de santé dans un quartier ou une commune à Hô Chi Minh-Ville est très faible, seulement 2,3 sur 10.000 habitants, bien inférieur au quota autorisé et aux besoins. Ce taux est de 6 à Hanoï et la moyenne nationale est de 7,4. Ainsi, le Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville recommande qu’à long terme, l’Assemblée nationale examine la situation pour pouvoir répartir ce taux en fonction non plus des frontières administratives, mais de la densité de la population, idéalement 10.000 habitants ayant un dispensaire dont l’effectif doit passer de 5 à 10 au minimum et de 10 à 20 au maximum.

Des allocations à temps

De son côté, la province de Dông Nai a promulgué des politiques de soutien au personnel médical. Le syndicat de son secteur de la santé a accordé une assistance financière aux agents infectés par le COVID-19, soit 10 millions de dôngs pour ceux testés positifs et 100 millions pour ceux malheureusement décédés. De plus, fin octobre 2021, le Service provincial de la santé a proposé d’investir dans la remise en état et la réparation de 104 de ses 170 postes sanitaires pour la période 2021-2025, améliorant ainsi l’efficacité des examens médicaux et des traitements dans la nouvelle phase d’adaptation.

Un médecin fait une petite pause avant de poursuivre son travail à un hôpital de campagne à Hô Chi Minh-Ville en avril 2021.

À An Giang (Sud), de "nouvelles méthodes ont été mises en œuvre pour réduire la pression sur l’équipe médicale en charge de la lutte contre l’épidémie", annonce Trân Quang Hiên, directeur du Service provincial de la santé. Précisément, la province a décidé d’octroyer des allocations aux agents de santé pour le rétablissement de leur santé après des nuits de service. An Giang est aussi l’une des localités en tête dans l’application de technologies de traitement et de surveillance à domicile des malades du COVID-19 aux symptômes légers, permettant de réduire la surcharge hospitalière.

Pour sa part, le Service de la santé de Hanoï a proposé aux autorités municipales de donner des politiques préférentielles pour attirer les ressources humaines dans les centres de santé de base. L’une des solutions proposées est d’accorder une assistance financière aux médecins inscrits pour travailler dans les dispensaires... En même temps, il suggère un mécanisme permettant à ces établissements d’avoir le droit de recruter des employés. Comme Hô Chi Minh-Ville, Hanoï espère que l’effectif des agents de santé d’un quartier ou d’une commune augmentera en fonction de la croissance de la population.

Il faut "agir drastiquement pour résoudre les lacunes dans le système de santé dont la pénurie de personnel au sein des établissements de base", a renchéri le Premier ministre Pham Minh Chinh lors de la conférence sur la mise en œuvre des missions du secteur de la santé pour 2022, tenue le 20 janvier à Hanoï.


Linh Thao/CVN

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