Pas de répit à Gaza, en Israël et en Cisjordanie, l'offensive diplomatique s'intensifie

Bombardements israéliens et salves de roquettes du Hamas palestinien ont fait de nouvelles victimes mardi 18 mai, et les violences se sont ravivées en Cisjordanie et à Jérusalem lors d'une "journée de la colère", au moment où la communauté internationale intensifiait ses efforts pour tenter de faire cesser l'escalade meurtrière.

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Photo de dizaines de Palestiniens dans le cortège funèbre de Obaida Jawabreh, une victime des récents heurts avec Israël dans la ville d'Hébron en Cisjordanie occupée, le 18 mai.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Palestiniens de Cisjordanie ont organisé mardi une journée de grève générale et de "colère" en solidarité avec Gaza, qui a été très largement suivie.

"Nous sommes ici pour faire entendre nos voix et être solidaires des gens de Gaza qui sont bombardés", a expliqué Aya Dabour, qui manifestait à Ramallah.

Grâce à cette grève, "nous commençons à ne plus avoir l'impression d'être simplement leurs esclaves", a confié Ala Judeh, palestinien de 24 ans employé dans une station-service d'un quartier juif de Jérusalem.

Lors de ces rassemblements, qui ont dégénéré en affrontements avec l'armée, quatre Palestiniens ont été tués et des soldats israéliens blessés par balles.

Depuis le début du nouveau cycle de violences armées entre l'État hébreu et des groupes de Gaza le 10 mai, au moins 230 personnes ont été tuées, en grande majorité des Palestiniens.

En neuf jours, 3.500 roquettes ont été tirées dont environ 90% ont été interceptées par le système de défense anti-aérien israélien, selon l'armée.

Les raids israéliens se sont poursuivis sur l'enclave palestinienne de la bande de Gaza, laissant de plus en plus d'immeubles éventrés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Il n'y a plus d'électricité ni d'eau, plus de toit, les vitres et les portes sont cassées", a témoigné Kamal Harzallah, dont la maison a été détruite dans un bombardement.

À peine ouvert quelques heures, le point de passage de Kerem Shalom a été refermé mardi 18 mai par Israël après des tirs d'obus palestiniens, faisant faire demi-tour aux camions de l'aide internationale chargés de vivres, de médicaments et d'essence.

Quelque 58.000 déplacés 

À la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec près de 58.000 Palestiniens déplacés et 2.500 personnes ayant perdu leur maison dans les bombardements, selon l'ONU.

Depuis le début des hostilités, 213 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont au moins 61 enfants, et plus de 1.440 blessés, selon un bilan palestinien.

Un jeune Palestinien marche dans les gravats après l'effondrement d'un immeuble bombardé par l'armée israélienne, le 18 mai dans la ville de Gaza.
Photo : AFP/VNA/CVN

Côté israélien, deux ouvriers thaïlandais ont été tués dans l'après-midi par des tirs de missiles depuis Gaza vers le Sud du pays, a annoncé la police.

En Israël, douze personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées par des tirs de roquettes.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses secouristes avaient pris en charge mardi 18 mai plus de 150 personnes à Jérusalem et en Cisjordanie, dont 35 blessées par balles et 80 souffrant de problèmes liés à l'inhalation de gaz lacrymogènes.

Selon les autorités palestiniennes, les forces israéliennes ont tué 24 Palestiniens en Cisjordanie depuis le 10 mai.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu mardi 18 mai sa quatrième réunion d'urgence sur le conflit israélo-palestinien depuis huit jours sans produire de déclaration commune, les États-Unis continuant de juger qu'elle n'aiderait pas à une désescalade, selon des diplomates.

Le président américain Joe Biden a exprimé, pour la première fois, son soutien à un "cessez-le feu", lors d'un nouvel entretien téléphonique lundi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Nous continuerons le temps qu'il faudra pour ramener la tranquillité aux citoyens d'Israël", a toutefois martelé M. Netanyahu.

Diplomatie "discrète" 

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a menacé de tirer de nouvelles roquettes vers Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait "pas de cibler des civils", tandis que ses missiles visaient par dizaines le Sud d'Israël.

L'armée israélienne a dit avoir ciblé ce qu'elle appelle "le métro" -des tunnels souterrains permettant selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions- ainsi que des maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à "stocker des armes".

Sur le front diplomatique, le président palestinien Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr en visite en Cisjordanie pour une "intervention" de Washington.

Plusieurs canaux de médiation ont été ouverts. Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah Al-Sissi, qui travaillent à une médiation, ont de nouveau discuté mardi 18 mai avec en plus le roi Abdallah II de Jordanie, selon la présidence française. Une seconde médiation est également en cours, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Égypte.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé mardi 18 mai à "un arrêt immédiat de toutes les violences et à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu" entre Israël et les Palestiniens, à l'issue d'une réunion en urgence des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Le conflit a éclaté après le tir d'un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en solidarité avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. À l'origine des violences, la menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.

La dernière grande confrontation entre Israël et le Hamas remontait à l'été 2014. Le conflit de 51 jours avait ravagé la bande de Gaza et fait au moins 2.251 morts côté palestinien, pour la plupart des civils, et 74 côté israélien, quasiment tous des soldats.


AFP/VNA/CVN

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