Parc national de Cat Tiên : une mission, sauver les ours

Il est 7h30 du matin au Centre de sauvetage des animaux sauvages du Parc national de Cat Tiên (Sud). Trân Van Quan, employé ici, appelle ses pensionnaires à l’allure un peu spéciale. Quelques instants plus tard, de grosses boules de poils - à savoir des ours - sortent dans la cour pour se dégourdir les pattes.

Ce centre de sauvetage, comme son nom l’indique, est un refuge pour les ours victimes d’abus ou du braconnage. Ils y sont soignés avant d’être remis à l’état sauvage. Depuis sa création, 16 ours ont déjà été relâchés dans la jungle.

Le Centre de sauvetage du Parc national de Cat Tiên vient de recueillir sept ours noirs remis par un habitant de la province de Dông Nai (Sud), portant le nombre de ces pensionnaires à 35, dont sept ours malais.

Le Centre de sauvetage du Parc national de Cat Tiên vient de recueillir sept ours noirs remis par un habitant de la province de Dông Nai (Sud). Photo : CTV/CVN

Ce centre est chargé de recueillir les ours blessés (braconnage) ou qui ont élevés de longues années en captivité pour extraire leur bile. Après une cure de soins et de remise en forme, ces animaux seront relâchés dans la nature.

Parmi les 35 ours soignés au centre, l’histoire de Hope est la pire. En effet, en 2003, les gardes forestiers de la province de Gia Lai (hauts plateaux du Centre) ont découvert un trafic d’animaux avec neuf ours malais, dont Hope, la patte antérieure gauche gravement mutilée. Mais heureusement, sous la bienveillance des experts du Fonds international sur la protection des animaux et du Centre de sauvetage du Parc national de Cat Tiên, Hope a retrouvé du «poil de la bête» après deux mois de soins intensifs.

Mai Xuân Giang, un cadre du Centre de sauvetage, fait savoir que de nombreux ours sont recueillis après avoir vécus une dizaine d'années en captivité pour extraire leur bile. Inutile de préciser que la plupart arrivent dans un piteux état. Ces patients très spéciaux ont ainsi besoin de recevoir des soins de qualité, en vue d'un retour dans la nature le plus tôt possible. Une fois rétablis, c’est chose faite, sous l’oeil complice des employés du centre.

Selon M. Quan, les animaux tenus trop longtemps captifs perdent peu à peu leurs instincts. Il faut notamment les réhabituer à chercher leur nourriture par eux-mêmes, en cachant par exemple du miel dans des souches d'arbres. M. Quan et certains employés du centre ont été envoyés étudier à l’étranger pour étudier les méthodes de réhabilitation des animaux sauvages.

Pour les experts, lorsqu’un ours retrouve l’habitude de se frotter le dos sur un tronc d’arbre -pour marquer son territoire essentiellement-, c’est qu’il est prêt pour retourner à l’état sauvage. Mais Luong Van Hiên, directeur du Centre de sauvetage des ours, fait savoir qu’il est difficile de trouver un environnement naturel bien adapté au mode de vie des ours. Le Parc national Bidoup Nui Bà, dans la province de Lâm Dông (hauts plateaux), paraît être le mieux à même d’être une terre d’accueil idéale pour les ours malais, en dépit du fait que les activités de protection des forêts dans ce parc sont loin d’être suffisantes.

Le Parc national de Cat Tiên. Photo : CTV/CVN

Le Parc national de Cat Tiên est situé à cheval sur trois provinces : Dông Nai, Binh Phuoc (Sud) et Lâm Dông (hauts plateaux du Centre). D'une superficie de 71.920 ha, il abrite une grande variété de mammifères, dont l'endémique gibbon à joue jaune, l'éléphant d'Asie, le gaur ainsi que le tigre. C'est aussi un paradis ornithologique. Dans ce parc ont été répertoriées 105 espèces de mammifères, plus de 360 d’oiseaux, 120 de reptiles et d'amphibiens et 130 de poissons d'eau douce.

Huong Linh/CVN

 

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