Pandémie : la Turquie sort le grand jeu pour attirer les touristes

En temps normal, il faudrait se lever aux aurores pour espérer trouver un transat libre sur cette plage d'Antalya, la principale station balnéaire de Turquie. Aujourd'hui, même après une grasse matinée, les meilleurs emplacements sont disponibles.

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Désinfection d'une chambre d'hôtel à Antalya, dans le Sud de la Turquie, le 19 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

La pandémie de nouveau coronavirus a frappé de plein fouet l'industrie du tourisme, un secteur vital pour l'économie de ce pays qui a accueilli l'an dernier plus de 50 millions de visiteurs étrangers, un record.

Mais alors que les restrictions sont levées à travers le monde et que les liaisons aériennes sont peu à peu rétablies, la Turquie multiplie les initiatives pour convaincre les touristes de revenir et ainsi sauver ce qui peut l'être de la saison estivale.

Dans un hôtel situé au bord de la Méditerranée, des marquages au sol invitent les clients à respecter la distanciation physique, des distributeurs de gel désinfectant sont disposés à l'entrée des ascenseurs et restaurants, et tout le personnel porte un masque, a constaté l'AFP lors d'un voyage de presse organisé par le ministère du Tourisme.

"Nous avons pris des mesures strictes pour protéger nos employés et les touristes", déclare le ministre du Tourisme, Mehmet Nuri Ersoy. "La Turquie est le pays le mieux préparé" à accueillir les visiteurs, assure-t-il.

Pour tenter de rassurer les touristes et leurs pays d'origine, la Turquie a créé un label "tourisme sûr" certifiant, sur la base de 132 critères, qu'un hôtel ou un restaurant peut accueillir des clients dans de bonnes conditions sanitaires.

Hôtels réaménagés

Environ 500 établissements ont reçu ce précieux sésame et les autorités espèrent quadrupler ce chiffre dans le mois qui vient.

Pour bénéficier de ce label, les hôtels doivent également aménager une aile pour isoler les touristes testés positifs au COVID-19.

"Nous avons dû réaménager nos établissements. En dépit de ces dépenses supplémentaires, nous n'augmenterons pas les prix", assure le président de la fédération des hôteliers turcs, Sururi Corabatir.

L'enjeu est de taille, car des hôteliers aux restaurateurs, en passant par les agriculteurs qui vendent le produit de leurs serres aux établissements de la région, la pandémie a chamboulé la vie de tous ceux qui vivent du tourisme à Antalya.

Le quartier surnommé le "Las Vegas sans casino", pour ses hôtels aussi imposants que bling-bling, a des allures de ville fantôme : tous les commerces et restaurants sont fermés. Sauf quelques pharmacies.

"En 2019, nous avons reçu 35 millions de passagers, dont 15 millions provenant de l'étranger. Depuis le début de l'année, le nombre total est inférieur à un million", indique Deniz Varol, directeur général de l'aéroport d'Antalya.

Dans cet aéroport, des caméras thermiques prennent la température des passagers, une salle de quarantaine a été aménagée et un centre capable de réaliser quotidiennement 20.000 tests a été ouvert.

Négociations

Une caméra thermique contrôle la température des passagers débarquant à l'aéroport d'Antalya, dans le Sud de la Turquie, le 19 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

En l'absence des touristes étrangers, quelques Turcs profitent de vacances au calme.

Deniz Kaya, qui vient chaque année à Antalya, n'avait "jamais vu" la ville "aussi vide". "Les gens font attention, ils passent leurs vacances dans le respect des distances", dit-elle en bronzant au bord d'une piscine.

Les mesures prises suffiront-elles à convaincre les touristes étrangers de revenir en Turquie ? Beaucoup dépendra des négociations avec les principaux pays d'origine, comme l'Allemagne, qui a placé la Turquie sur sa liste des zones "à risque" pour le coronavirus, et la Russie, l'un des pays les plus infectés au monde.

Ankara transmet quotidiennement à Berlin l'évolution du nombre de malades du COVID-19 dans ses stations balnéaires et a invité Moscou à envoyer une délégation pour observer les mesures prises.

"Les vols ont déjà repris entre les pays de l'Union européenne. Or, (...) si on regarde les chiffres, la Turquie s'en est mieux sortie que la plupart d'entre eux", a plaidé samedi 20 juin le chef de la diplomatie Mevlüt Cavusoglu.

Selon le bilan officiel, la Turquie a enregistré près de 190.000 cas et 5.000 décès. Le nombre des cas recensés a augmenté ces derniers jours après la levée des restrictions.

Malgré les difficultés, M. Ersoy, le ministre du Tourisme, reste optimiste.

En 2016, année marquée en Turquie par une tentative de putsch et plusieurs attentats, "il y a eu une grave crise suivie d'un très fort rebond", rappelle-t-il. "Les réservations pour 2021 pleuvent déjà : les touristes n'ont pas oublié la Turquie, au contraire".

AFP/VNA/CVN

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