Ouragan Maria : l'état de catastrophe naturelle publié au JO fait des remous

La publication dimanche 24 septembre au journal officiel de l'état de catastrophe naturelle pour plusieurs communes de Guadeloupe et Martinique, et pour Saint-Barthélemy et Saint-Martin, dévastées par l'ouragan Maria, a provoqué la colère des élus de Guadeloupe, malgré la promesse du gouvernement de possibles évolutions.

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L'ouragan Maria et ses vents de 260km/h ont ravagé 100% des bananeraies de Guadeloupe, ici le 22 septembre à Capesterre-Belle-Eau, et 70% de celles de Martinique.
Photo : AFP/VNA/CVN

La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle permet aux habitants des communes concernées d'être indemnisés au titre de cette garantie dans les limites et conditions des contrats d'assurance souscrits.

Selon l'arrêté publié au Journal officiel, l'état de catastrophe naturelle est reconnu pour des dommages causés par l'ouragan Maria les 18 et 19 septembre par les inondations et coulées de boue, les inondations par choc mécanique des vagues et les vents cycloniques.

Il concerne au total l'ensemble des communes de Guadeloupe (une trentaine de communes, y compris les îles des Saintes, de La Désirade et de Marie-Galante), plus d'une vingtaine de communes du Centre et du Nord de La Martinique, ainsi que les collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

Mais le périmètre retenu par le gouvernement est critiqué par de nombreux élus guadeloupéens, comme la députée Hélène Vainqueur-Christophe (Nouvelle gauche).

Si l'arrêté "concerne bien toutes les communes de notre archipel pour les calamités liées à la houle et aux inondations, il restreint en revanche les dommages liés aux vents cycloniques aux seules communes de Terre-de-Bas et de Terre-de-Haut, alors que des vents puissants et ravageurs ont touché toutes les autres communes de l'archipel", a-t-elle déploré.

''Absence de concertation''

Dans un communiqué commun, les quatre députés de Guadeloupe ont demandé "l'extension" de cet arrêté. "Des vents puissants ont touché les autres communes du territoire et ont causé des dégâts importants", ont-ils plaidé, citant le sud de Basse-Terre ou Marie-Galante.

"Une consultation réelle des élus locaux en amont de l'adoption du texte aurait permis d'éviter cette erreur", ont-ils insisté.

Le président de la région Guadeloupe Ary Chalus a également fait part de son "mécontentement" dans un autre communiqué. "Manifestement, cette décision ne repose pas sur la réalité des agriculteurs, des pêcheurs, des entreprises et des familles que la ministre des Outre-Mer a pu vérifier dès le lendemain du passage de l'ouragan Maria", a-t-il déploré, regrettant "une absence de concertation en amont des prises de position qui ont un réel impact sur l'activité économique de notre territoire".

Le périmètre pour la reconnaissance de catastrophe naturelle pourrait évoluer, a assuré dans un communiqué le Premier ministre Edouard Philippe. "D'autres communes et collectivités non concernées par cet arrêté pourraient également bénéficier de cette reconnaissance une fois les expertises d'urgence complétées".

Le chef du gouvernement a précisé qu'en parallèle "le fonds de secours pour les outre-mer" a été activé. Ce dispositif, "complémentaire à celui des assurances", permet "d'indemniser les dégâts matériels non assurés des particuliers sous conditions de ressources, des petites entreprises, des collectivités locales ainsi que les pertes de fonds et de revenus des exploitants agricoles".

"Le taux de pénétration des assurances n'est que de 50% aux Antilles", a-t-il souligné.

Maria et ses vents de 260km/h ont notamment ravagé 100% des bananeraies de Guadeloupe et 70% de celles de Martinique. La banane est la principale culture d'exportation des deux îles. L'arrêté de catastrophe naturelle va permettre aux 6.000 salariés de la filière de bénéficier du chômage technique, et aux 600 producteurs de continuer à percevoir des aides européennes.


AFP/VNA/CVN

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