Oscars 2015 : l'envol triomphal de «Birdman»

Le film Alejandro González Iñárritu a remporté 4 statuettes, dont celles de meilleur film et meilleur réalisateur. Le compositeur français Alexandre Desplat a été récompensé pour «The Grand Budapest Hotel».

La comédie noire Birdman, d’Alejandro Inarritu, a décroché l’Oscar du meilleur film dimanche 22 février et a dominé une 87e soirée des Oscars ponctuée de messages militants sur le droit des femmes et des minorités. Birdman interprété par Michael Keaton, Edward Norton, Naomi Watts et Emma Stone entre autres, raconte un ex-acteur de films de super-héros qui tente de renouer avec la gloire au théâtre.
C'est l'acteur américain Sean Penn, clairement plus en forme que lors de la soporifique et interminable cérémonie des César deux jours plus tôt, qui a remis la récompense du meilleur film après une blagounette de bon goût à l'attention du réalisateur («qui a donné à ce fils de pute sa carte verte ?»). Rien de raciste ni de mal intentionné ici, les deux hommes se connaissent pour avoir travaillé ensemble sur le film 21 Grammes.


Birdman, produit, écrit et réalisé par le mexicain Alejandro Inarritu a remporté quatre statuettes. Photo : AFP/VNA/CVN

Birdman, produit, écrit et réalisé par le mexicain Alejandro Inarritu, partait favori avec neuf nominations. Il en a remporté quatre dont meilleur scénario, meilleur réalisateur et meilleur directeur de la photographie. Le film faisait notamment face à Boyhood, Selma, Une merveilleuse histoire du temps et American Sniper«Un scénario qui démarrait avec un homme d’âge moyen assis en tailleur, ça ne menait nulle part, et pourtant nous sommes là», a ironisé le réalisateur mexicain.  Le film sortira dans les salles françaises mercredi 25 février.
Autres gagnants de la soirée, la comédie loufoque et surannée The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson, a décroché 4 statuettes et le thriller musical Whiplash, de Damien Chazelle, trois prix. Le compositeur Alexandre Desplat -déjà nommé huit fois- a été le seul français primé dimanche pour la musique de The Grand Budapest Hotel.
C’est la rousse Julianne Moore qui a été sacrée meilleure actrice pour son interprétation fine d’une malade d’Alzheimer dans Still Alice.
Le britannique Eddie Redmayne a, lui, été primé pour son interprétation puissante du cosmologue Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps. Il a rendu hommage au courage de ceux qui souffrent de la maladie de Charcot, comme le génial scientifique britannique.

Dès l’ouverture de la soirée le présentateur Neil Patrick Harris avait donné le ton politique en lançant: «ce soir nous honorons les films plus blancs... pardon les plus brillants d’Hollywood», référence à la critique de la sélection de cette année, accusée d’être trop blanche et trop masculine. S'en est suivi un très efficace numéro musical à base de projection, de danse et de nombreuses références cinéphiles avec la participation des comédiens Anna Kendrick et Jack Black (et Benedict Cumberbatch, sans pour autant pousser la chansonnette).Il a poursuivi dans la même veine un peu plus tard en s’adressant à l’acteur noir David Oyelowo, qui incarne Martin Luther King dans le très acclamé Selma, mais qui n’a pas été nommé pour l’Oscar du meilleur acteur. «Ahh! Vous l’aimez bien maintenant», a-t-il lancé à l’assistance. La chanson principale du film Selma, Glory, a remporté l’Oscar de la meilleure chanson, saluée par deux fois par une ovation debout, et faisant couler les larmes de David Oyelowo, bouleversé.

Common, qui l’interprète avec John Legend, a déclaré que «l’esprit» du pont de Selma, l’une des étapes marquantes de la lutte pour les droits des noirs-américains, «transcende les races, les orientations sexuelles». Le rappeur a rendu hommage à «ceux qui ont marché pour la liberté d’expression en France et au peuple de Hong-Kong» qui a manifesté pour plus de démocratie. «Il y a plus d’hommes noirs en prison ici maintenant que d’esclaves en 1850», a renchéri John Legend.

Autre instant fort de la soirée, Citizenfour, film coup de poing sur le lançeur d’alerte Edward Snowden, qui a révélé le programme de surveillance massif du gouvernement américain, a remporté l’Oscar du meilleur documentaire. Il a été réalisé par l’américaine Laura Poitras et édité par la française Mathilde Bonnefoy. Ce qu’Edward Snowden «a révélé les menaces qui pèsent non seulement sur notre vie privée mais sur notre démocratie», a déclaré Laura Poitras, accompagnée par le journaliste Glenn Greenwald, à qui Snowden avait également fait ses révélations. Citizenfour sortira dans les salles françaises le 4 mars prochain.

Dans un communiqué, l’ex-conseiller de la CIA poursuivi par les États-Unis et réfugié en Russie a félicité la réalisatrice pour «son film courageux et brillant», ajoutant que «quand les citoyens travaillent ensemble, ils peuvent changer le monde».

La blonde Patricia Arquette, qui a reçu l’Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation de mère-courage dans Boyhood, n’a pas été en reste. Elle a salué «toutes les femmes qui ont porté un enfant», et appelé à «l’égalité de droits et salaires» pour les américaines. L'actrice Meryl Streep, multi-récompensée au cours de sa carrière, a plus qu'apprécié le discours, comme en témoigne ce GIF proposé par Gaxker : Alejandro Gonzalez Inarritu a lui aussi lancé un message plus politique en rendant hommage à ses compatriotes, «ceux qui vivent au Mexique (...) et ceux qui vivent dans ce pays. (...) Je prie pour qu’ils soient traités avec la même dignité et respect que ceux qui les ont précédés dans cette nation incroyable d’immigrants».

C’est le brillant interprètes de seconds rôles J.K. Simmons qui avait reçu le premier prix de la soirée -meilleur second rôle- pour son incarnation haletante d’un professeur de musique tyrannique dans Whiplash, des mains de la comédienne Lupita Nyong’o, en fourreau blanc aux 6 000 perles.  La fantasque Lady Gaga a fait une magnifique interprétation des classiques de The sound of musique, rejointe sur scène par son interpète originale la mythique comédienne Julie Andrews, très émue.

AFP/VNA/CVN

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