Open d'Australie : retour sous la bulle

À peine avaient-ils regoûté à la "vie d'avant", avec du public sur les courts et des restaurants en ville, que les joueurs de l'Open d'Australie ont replongé vendredi 12 février dans les ténèbres de la vie sous COVID-19.

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Le Serbe Novak Djokovic (droite) affronte l'Américain Taylor Fritz, devant des tribunes désertées après 23h30, en raison du nouveau confinement démarrant à minuit, le 12 février 2021 lors de l'Open d'Australie à Melbourne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il était 23h30 sur le court Rod Laver lorsqu'une scène jamais vue est survenue: alors que Novak Djokovic, victime d'une déchirure musculaire, était en grand danger face à Taylor Fritz, le juge de chaise a suspendu quelques minutes la partie pour faire évacuer les tribunes. Il fallait bien que les milliers de spectateurs aient le temps de rentrer chez eux avant 00h00 et le début de la période de cinq jours de confinement.

Vidée, l'arène est soudain retombée dans une ambiance funèbre.

"Public ou pas, je me concentrais sur ce qui se passait sur le court, avec cette blessure, en priant pour que d'une façon ou d'une autre j'arrive à gagner ce match. Ce qui s'est finalement passé", a commenté Djokovic.

Dominic Thiem, lui, a profité à plein de l'exubérance de la foule du court John Cain même si elle était en faveur de son adversaire Nick Kyrgios.

"Je préfère toujours jouer devant du public, même s'il n'est pas pour moi. Et ce soir, évidemment, il était pour son héros. Mais c'est normal, a reconnu l'Autrichien qui est ressorti de l'arène en vainqueur. Et je préfère comme ça que sur un court vide, comme ce sera le cas malheureusement la prochaine fois. Ce soir, c'était épique et c'était un super match avant le confinement".

"Pas touchée"

La Française Fiona Ferro quitte le court après sa défaite face à la Polonaise Iga Swiatek, lors de l'Open d'Australie, le 12 février 2021 à Melbourne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Depuis le début du tournoi, les organisateurs avaient eu l'autorisation de laisser entrer jusqu'à 30.000 spectateurs dans l'enceinte du Melbourne Park. Et tandis que l'ambiance avait eu du mal à prendre, elle s'était bien installée depuis mercredi 10 février. Mais tout a de nouveau basculé vendredi 12 février.

"Ça ne m'a pas touchée plus que ça. Je me suis dit que j'avais un match à faire et qu'il fallait profiter un maximum du public ce soir, et ne pas trop me projeter sur la suite", a commenté la Française Fiona Ferro après son élimination.

Outre le retour au vide sidéral dans les tribunes, les joueurs sont replacés sous une bulle sanitaire dont ils n'avaient pas encore tous les détails vendredi 12 février. Ils s'attendaient à être confinés dans leur hôtel, avec pour seule sortie autorisée le site de compétition.

"Ça fait vingt ans que je fais ça, alors... En fait je pense que je me suis imposé une quarantaine toute ma carrière", a tempéré Serena Williams.

Mais, pour d'autres, l'impact est bien plus sévère.

"Ça a été un coup de massue de plus, a reconnu Adrian Mannarino qui avait déjà connu et subi l'isolement à l'US Open pour avoir été cas contact. Mon plan était d'aller jouer à Singapour la semaine qui suit Melbourne. Du coup, je m'étais dit que j'allais profiter du bon temps en Australie pour pouvoir bien me préparer. Mais visiblement ça ne va pas être le cas", a-t-il regretté.

"On gèle"

Des officiels évacuent à 23h30, des spectateurs venus assister au match entre le Serbe Novak Djokovic et l'Américain Taylor Fritz, après l'annonce du nouveau confinement démarrant à minuit, le 12 février 2021 à l'Open d'Australie à Melbourne.

D'autant que s'il est de nouveau cas contact dans l'avion pour Singapour, il sera de nouveau "bloqué dans un hôpital 22 jours" à son arrivée.

"Il y a tellement de choses qui se passent dans ma tête en ce moment avec les programmations de tournoi, le covid, les voyages, pfff... Ça devient un peu compliqué. J'imagine qu'il y a beaucoup de joueurs qui sont un peu à bout", a-t-il estimé.

Diego Schwartzman, peut-être encore sous le coup de son élimination, a demandé à l'ATP de revoir "les règles de quarantaine cette saison".

"Ce serait bien si on pouvait faire comme l'année dernière et ne pas être obligés de jouer tous les tournois", a-t-il proposé.

Pour Grigor Dimitrov, qualifié pour les 8es de finale, il faut voir le bon côté des choses: "nous avons quand même la chance de pouvoir jouer un Grand Chelem en pleine pandémie", a-t-il souligné.

Mais avec ce soudain retour à des conditions sanitaires strictes, certains craignent le pire, à l'image de Garbine Muguruza : "ils peuvent nous dire +OK, vous savez quoi ? On gèle l'Open d'Australie !".


AFP/VNA/CVN

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