Nouvelle-Zélande: l'auteur du carnage de Christchurch inculpé pour meurtre

L'extrémiste australien qui a tué vendredi 15 mars 49 personnes dans deux mosquées de Christchurch dans un carnage retransmis en direct sur les réseaux sociaux a été inculpé samedi 16 mars par un tribunal de la ville néo-zélandaise, où il a fait de la main le signe des suprémacistes blancs.

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Brenton Tarrant, un extrémiste de droite qui a fait un carnage dans deux mosquées de Christchurch, comparaît au tribunal, le 16 mars 2019 en Nouvelle-Zélande.
Photo: AFP/VNA/CVN 

Brenton Tarrant, 28 ans, est apparu menotté et vêtu de la tenue blanche des prisonniers pour une brève audience à laquelle seule la presse pouvait assister, pour raisons de sécurité.
L'ancien instructeur de fitness et "fasciste" autoproclamé est resté impassible lorsque son inculpation lui a été signifiée.
Debout, flanqué par deux policiers, il a fait de la main droite le signe "OK" en joignant le pouce et l'index, symbole utilisé à travers le monde par les adeptes du suprémacisme blanc. Il demeurera en détention jusqu'à une prochaine audience fixée au 5 avril.
Non loin du tribunal, 39 personnes sont toujours hospitalisées pour des blessures reçues lors du carnage. Parmi les blessés figurent un garçon de deux ans et une fillette de quatre ans, évacuée dans un état critique vers un plus grand établissement.
Les médecins de l'Hôpital de Christchurch ont dit avoir travaillé toute la nuit de vendredi à samedi du 15 au 16 mars dans 12 salles d'opération pour venir en aide aux survivants.
Pour nombre d'entre eux, la convalescence sera longue après de nombreuses interventions chirurgicales. Sans parler du traumatisme psychique.
La Première ministre Jacinda Ardern a qualifié de "terroriste" cette attaque et parlé d'une des "journées les plus sombres" jamais vécues par la Nouvelle-Zélande.
"Monstrueux"
L'attentat, qui a soulevé une vague de condamnations à travers le monde, apparaît comme le plus meurtrier de l'époque contemporaine contre des musulmans dans un pays occidental.
Les deux cibles du tireur étaient la mosquée al Nour dans le centre-ville, où 41 personnes ont péri, et une seconde en banlieue, à Linwood, où sept personnes sont mortes. Une 49e victime a succombé à l'hôpital.
Près du tribunal, le fils de Daoud Nabi, un Afghan de 71 ans qui a été tué dans l'attaque, demande justice: "C'est monstrueux. Cela dépasse l'imagination."
Les victimes venaient des quatre coins du monde musulman, a souligné lors d'une conférence de presse Mme Ardern, en indiquant que la Turquie, le Bangladesh, l'Indonésie ou encore la Malaisie avaient proposé l'aide consulaire à leurs ressortissants.
Un Saoudien et deux Jordaniens figurent parmi les victimes. Cinq Pakistanais sont portés disparus.
Coiffée d'un foulard noir, Mme Ardern est allée rencontrer samedi 16 mars des rescapés de la tuerie et des familles dans une université où a été installé un centre d'information pour les victimes.
Sahra Ahmed, une Néo-Zélandaise d'origine somalienne, s'est dite émue par le geste de la Première ministre. "Ça me touche beaucoup, c'est une façon de dire: je suis avec vous", a-t-elle souligné.
"Aimons toujours ce pays"
"Nous aimons toujours ce pays", a lancé de son côté Ibrahim Abdul Halim, imam de la mosquée de Linwood, en promettant que les extrémistes ne parviendraient "jamais à entamer notre confiance".
Cette tragédie a provoqué une onde de choc en Nouvelle-Zélande, un pays de cinq millions d'habitants dont seuls 1% se disent musulmans, et un archipel connu pour sa douceur de vivre, sa tradition d'accueil et sa faible criminalité, avec une cinquantaine de meurtres par an seulement.
Bien que nombre de commerces soient demeurés fermés samedi 16 mars, et que beaucoup d'habitants de Christchurch aient choisi de rester chez eux, des bouquets s'empilaient près d'un mémorial improvisé proche de la mosquée al-Nour.
"Je suis désolé que vous ne soyez pas en sécurité ici. Nos coeurs sont brisés par vos pertes", pouvait-on lire sur un mot déposé près des fleurs.
Mme Ardern a précisé lors d'une conférence de presse que le tireur avait amassé un petit arsenal et disposait d'un permis de port d'armes obtenu en novembre 2017, promettant des réformes. "Je peux vous garantir que nos lois sur les armes vont changer".

AFP/VNA/CVN 

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