Nigeria : le président échappe à un attentat, Boko Haram toujours plus menaçant

Le président nigérian Goodluck Jonathan, candidat à sa propre succession, a échappé lundi 2 février à un attentat-suicide à la sortie d'un meeting dans le Nord-Est du Nigeria, où Boko Haram se fait toujours plus menaçant, à 12 jours de l'élection présidentielle.

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Le groupe islamiste a encore montré ce week-end sa capacité à mener bataille sur plusieurs fronts dans ce conflit régional impliquant désormais le Tchad et le Cameroun.

L'attentat-suicide, qui a secoué le parking du stade de Gombe quelques minutes après le départ de M. Jonathan, lundi 2 février, n'a pas été revendiqué pour l'instant, mais deux femmes kamikazes sont soupçonnées d'en être à l'origine, selon les secours et une source hospitalière.

Des supporters près d'une affiche électorale du président nigérian Goodluck Jonathan, le 28 janvier à Port Harcourt.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous avons évacué deux corps de femmes, nous pensons qu'il s'agit des kamikazes responsables de l'explosion", a déclaré un employé des secours. "L'une d'elles a été pulvérisée (...), 18 personnes ont été blessées dans cette explosion et elles sont traitées à l’hôpital", a-t-il déclaré.

M. Jonathan, candidat à sa réélection le 14 février à la tête du Nigeria, première puissance économique d'Afrique grâce à ses ressources pétrolières, se trouvait lundi 2 février à Gombe, dans la capitale de l'État du même nom, pour y rencontrer des militants du parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir).

Gombe a déjà été ciblée dimanche 1er février par un double attentat à la bombe contre un poste de contrôle militaire qui a fait au moins cinq morts.

Peu après l'explosion lundi 2 février à Gombe, le gouvernement nigérian a annoncé avoir repris les villes de Mafa, Mallam Fatori, Abadam, Marte et Gamboru, des villes contrôlées par les insurgés dans l'État de Borno. "Nos troupes contrôlent les lieux, après une opération soutenue activement par des volontaires (des milices) et par des (pays) voisins amis", a déclaré Mike Omeri, le porte-parole des autorités nigérianes pour les questions de sécurité.

L'armée tchadienne avait bombardé lundi 2 février pour la troisième journée consécutive des positions du groupe islamiste Boko Haram à Gamboru, selon un journaliste de l'AFP présent à Fotokol, localité camerounaise de l'autre côté de la frontière où sont massées des troupes tchadiennes et camerounaises.

Maiduguri, cible stratégique

Les islamistes ont aussi lancé dimanche 1er février une importante offensive sur Maiduguri, capitale de l'État de Borno, à quelques 300 km au Nord-Est de Gombe, dont le contrôle est un enjeu majeur de la crédibilité de l'élection présidentielle du 14 février.

L'attaque sur Maiduguri a pu être repoussée par l'armée nigériane et des milices d'autodéfense après de longues heures de combats. Mais pour les experts, le deuxième assaut en une semaine sur cette ville stratégique ne sera sans doute pas le dernier avant le vote. "Les insurgés dénoncent depuis longtemps les élections, perçues comme une pratique païenne incompatible avec l'État islamique" qu'ils disent avoir instauré dans les pans de territoire qu'ils contrôlent dans la région, rappelle le chercheur Nnamdi Obasi, de l'International Crisis Group.

Maiduguri, qui comptait un million d'habitants avant le déclenchement de l'insurrection islamiste en 2009, a vu sa population doubler ces derniers mois avec l'arrivée de centaines de milliers d'habitants de l'État de Borno, chassés de leurs villes et villages par les tueries.

Cette ville reste un des seuls endroits où les électeurs de la région devraient pouvoir se rendre aux urnes.

AFP/VNA/CVN

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