Népal : l'aide commence à atteindre les villages reculés les plus touchés

Des villageois affamés, implorant d'être évacués, ont accouru mardi 28 avril vers les hélicoptères qui ont atteint des zones reculées du Népal quatre jours après le séisme dont le bilan s'élève désormais à plus de 5.000 morts, tandis que quelque 250 personnes ont été portées disparues à la suite d'une nouvelle avalanche.

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Cette coulée de neige s'est produite au cours de l'après-midi dans la région de Ghodatabela, proche de l'épicentre du tremblement de terre de magnitude de 7,8 de samedi 25 avril et que traverse un parcours de trekking connu, celui de Langtang, a déclaré un responsable local, Uddhav Prasad Bhattarai.

Quelque huit des 28 millions d'habitants du Népal sont affectés par le séisme, d'une manière ou d'une autre, selon l'ONU.

Dans le district de Gorkha, l'un des phglus touchés par le séisme, des habitants de plusieurs villages se sont précipités les bras tendus vers un hélicoptère de l'armée indienne pour réclamer de l'eau et des vivres.

Une journaliste de l'AFP présente à son bord a vu des dizaines de maisons réduites à des tas de bois et de tôle ondulée.

"Le sol continue de trembler, cela a encore été le cas ce matin. À chaque fois, nous avons l'impression que nous allons être engloutis, que nous allons mourir. Je veux partir d'ici", a raconté Sita Gurung, dans le village de Lapu.

"Nous n'avons reçu aucune nourriture depuis le séisme (...) nous n'avons plus rien ici", a poursuivi, montrant sa maison en ruine, cette femme de 24 ans installée sur une civière par les militaires pour être évacuée.

Des appareils des forces aériennes de plusieurs autres pays tels que les États-Unis, la Chine et Israël se sont joints aux secours.

Le Premier ministre Sushil Koirala avait auparavant annoncé au cours d'une réunion de crise que le gouvernement allait tenter de faire parvenir de l'aide d'urgence aux localités himalayennes les plus isolées, qui n'avaient jusqu'alors pu compter que sur leurs propres moyens.

"Nous recevons des appels à l'aide de toutes parts. Mais nous sommes dans l'incapacité d'organiser simultanément les secours dans de nombreux endroits en raison du manque d'équipements et de spécialistes", avait ajouté M. Koirala, qui a par ailleurs décrété trois jours de deuil national.

"Tant de gens ont perdu leur maison. Ils n'ont pas assez d'eau et de nourriture", a pour sa part déploré Udav Prasad Timilsina, un responsable du district de Gorkha. "Nous n'avons pu soigner les blessés. Nous avons un besoin pressant de denrées essentielles comme la nourriture, l'eau, les médicaments, et de tentes".

La catastrophe a fait 5.057 morts, dont 18 alpinistes tués dans l'avalanche monstre de samedi 25 avril sur l'Everest, et plus de 10.000 blessés au Népal, selon le dernier bilan officiel, cependant qu'une centaine d'autres personnes sont mortes en Inde et en Chine.

Quelque huit des 28 millions d'habitants du Népal sont affectés, d'une manière ou d'une autre, selon l'ONU.

La patronne des opérations humanitaires des Nations unies, Valerie Amos, se rendra jeudi 30 avril dans le pays himalayen. Elle y passera trois jours "pour montrer la solidarité (de l'ONU) avec les Népalais (...) et évaluer la réponse" au séisme, a indiqué le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq.

Les hôpitaux débordés

La communauté internationale envoie un grand nombre de matériel de secours au Népal.

Parallèlement, les habitants de Katmandou s'agglutinaient dans les magasins pour faire des réserves de denrées de base comme le riz et l'huile. Et de longues files d'attente s'étiraient devant les stations-service pour y faire le plein.

Des familles entières se ruaient dans les autocars afin de quitter la capitale ravagée par le séisme pour se rendre dans leur village d'origine. Des mères accompagnées de leurs enfants, des pères chargés de valises tentaient de négocier avec les chauffeurs en vue de monter à bord de véhicules bondés.

Ceux contraints de rester à Katmandou ont, de leur côté, passé une troisième nuit dehors sous des tentes de fortune, soit que leur maison se soit effondrée, soit qu'elle soit trop endommagée.

Le sol ne cesse de trembler et les gens n'osent en conséquence pas rentrer chez eux.

"Il y a tant de peur et de confusion", constate à cet égard Bijay Sreshth, qui s'est réfugié avec ses trois enfants, sa femme et sa mère dans un parc.

Les hôpitaux sont débordés et les médecins sont mobilisés 24 heures sur 24 pour soigner les blessés dans des conditions très difficiles. Les morgues arrivent à saturation.

Quant à l'unique aéroport international, sa congestion rend difficile l'arrivée des équipes de secours et du matériel. Des Japonais ont ainsi dû s'y reprendre à trois fois avant de pouvoir y faire atterrir leur appareil.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a donné son feu vert à une opération d'aide d'urgence d'un coût de 116,5 millions de dollars consistant à fournir un soutien alimentaire à 1,4 million de personnes ces trois prochains mois, le Fonds central pour les interventions d'urgence (CERF) de l'ONU s'est engagé à hauteur de 15 millions de dollars, la Norvège de 15,5 millions d'euros, les États-Unis de 10 millions de dollars et le Japon de huit millions.

Le Népal, à l'instar de tout le reste de l'Himalaya, où se rencontrent les plaques tectoniques indienne et eurasienne, est une région à forte activité sismique.

En août 1988, un séisme de magnitude 6,8 avait fait 721 morts dans l'est de ce pays. En 1934, 10.700 personnes avaient perdu la vie dans un tremblement de terre de magnitude 8,1 au Népal et en Inde.

AFP/VNA/CVN

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