Moscou et Washington prudemment optimistes sur le cessez-le-feu en Syrie

La Russie et les États-Unis se montrent prudemment optimistes sur le devenir du cessez-le-feu en Syrie, globalement respecté alors qu'il est entré le 29 février dans sa troisième journée malgré des accusations mutuelles de violations des protagonistes.

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Des enfants sur une balançoire, le 27 février à Douma, au premier jour de la trêve en Syrie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mettant à profit cette trêve sans précédent, l'ONU a annoncé le 28 février qu'elle allait renforcer ses opérations humanitaires pour porter assistance dans les cinq prochains jours à plus de 150.000 personnes dans des localités syriennes assiégées par l'un ou l'autre des belligérants.

Dans les grandes villes de Syrie, les habitants sont sortis dans les rues le 28 février après une nuit paisible pour faire leurs emplettes, goûtant un calme inhabituel.

Dans les quartiers opposants d'Alep, la grande ville du Nord, les élèves habitués à raser les murs pour éviter les bombardements marchaient au milieu de la chaussée.

Et le calme était total aux abords de Damas, alors que les rues de la capitale étaient très animées.

Le pouvoir syrien a relevé cette accalmie sans précédent. "Les villes ont connu un calme exceptionnel, mais il faut attendre deux ou trois jours pour s'assurer de la pérennité de l’arrêt des hostilités et de l'engagement des parties concernées", a écrit le 28 février le quotidien Al-Watan.

Initié par la Russie et les États-Unis et soutenu par l'ONU, l'accord de cessation des hostilités est le premier de ce genre en cinq ans d'une guerre qui a fait 270.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

Il est accepté par le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, par une centaine de groupes opposant et par les combattants kurdes. Mais il ne s'applique pas aux groupes jihadistes comme l'organisation État islamique (EI) et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui contrôlent plus de 50% du territoire syrien.

Les jihadistes peuvent donc être frappés pendant la trêve par les forces de Damas, l'aviation russe qui les soutient et la coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Accusations de violations

Le 28 février, des accusations de violations de l'accord de cessation des hostilités dans d'autres régions de Syrie ont été avancées par plusieurs des parties au conflit, sans qu'aucune ne mette en cause le respect global de la trêve.

Selon un communiqué du Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie, créé par l'armée russe pour superviser la trêve, "au cours des dernières 24 heures, neuf cas de violation du cessez-le-feu ont été enregistrés".

Des véhicules circulent dans une rue de Damas, le 27 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour autant, "de manière générale, le cessez-le-feu en Syrie est en train d'être mis en place", a déclaré le général Sergueï Kouralenko, responsable de ce Centre.

Riad Hijab, le coordinateur général du Haut Comité des négociations (HCN), qui groupe les principaux mouvements opposants syriens, a fait état de 24 violations avec un bilan de 29 morts dans une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

"Donner une chance à ce processus"

Un haut responsable américain a exprimé un optimisme relatif sur la suite de l'application du cessez-le-feu. "Ce sera un accord difficile à mettre en œuvre et nous savons que les obstacles sont nombreux", a-t-il reconnu dans un email. "Mais c'est vraiment dans notre intérêt, et surtout dans l'intérêt du peuple syrien, de donner une chance à ce processus", a-t-il dit.

Dans ce contexte nouveau, le coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU en Syrie, Yacoub el-Hillo, a annoncé le soir du 28 février "la livraison d'aide dès le 29 février et dans les jours suivants à la ville rebelle de Mouadamiyat al-Cham", dans la banlieue de Damas.

Au total, l'ONU prévoit, en plus des opérations en cours, "de livrer dans les cinq prochains jours de l'aide pour environ 154.000 personnes vivant dans des localités assiégées de Syrie", a-t-il ajouté.

Les Nations unies attendent le feu vert des parties au conflit "pour aider environ 1,7 million de personnes situées dans des zones difficiles d'accès", a déclaré le responsable de l'ONU.

"Les évacuations sanitaires doivent être inconditionnelles, a encore déclaré M. Hillo. L'ONU appelle toutes les parties à assurer un accès inconditionnel, libre et régulier à la totalité des quelque 4,6 millions de personnes se trouvant dans des localités difficiles d'accès ou assiégées dans toute la Syrie".


AFP/VNA/CVN

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